Afin de répondre aux « règles » suggérées par Jacques, je vais m’efforcer de répondre au questionnaire qui nous est soumis.
1. La crise que le monde subit n’est pas à mes yeux une crise, mais un acte voulu, pensé, par le capitalisme anonyme et aveugle. Il est évident que les conséquences sont incalculables, un certain nombre d’apprentis sorciers pourraient bien un jour très proche s’en mordre les doigts.
Crise systémique certes, avec des conséquences catastrophiques pour l’ensemble des travailleurs du monde entier.
Au cours des siècles passés, le capital et son système déclenchait des guerres. Aujourd’hui les conflits dits « régionaux » ne suffisent pas à leur soif de profits, alors les tenants du capital déclenchent « une crise ».
Crédits abusifs, déficits des finances publiques, exploitation éhontée des richesses des pays pauvres, inégalités croissantes, tous ces facteurs sont déclencheurs de crises, de chômage, de pauvreté afin de mettre « au pas » les exploités du monde entier.
Il est bien évident que le capitalisme ne peut en aucun cas se reconstruire, se réguler, …tous ces termes sont antinomiques et leur application inacceptable pour les tenants du capitalisme. Il n’est que de voir la (ou les) liste(s) des paradis fiscaux pour s’en convaincre. Il s’agit de poudre de perlimpinpin.
2. Les services publics comme leur nom l’indique sont au service du public. Non seulement, il ne faut pas les ridiculiser mais il faut leur redonner force et vigueur afin qu’ils remplissent totalement leur mission. Les services publics sont, ou devraient être, les garants de l’égalité des citoyens dans une société.
Le problème des licenciements est un problème très complexe et qui nécessiterait un long développement.
Pour résumer ma pensée, je dirai qu’il est impossible de maintenir des emplois dans des secteurs en déficit ou en grande difficulté.
Par contre, tout licenciement doit correspondre à une formation proposée et élaborée avec chaque travailleur en fonction des secteurs porteurs de l’économie y compris dans le domaine de l’économie sociale et solidaire.
3. La première des mesures à prendre est de faire que l’Etat contrôle le système bancaire français par une nationalisation au moins partielle des banques aidées.
La deuxième mesure prise simultanément est l’augmentation le pouvoir d’achat de tous les salaires ( et/ou indemnités de chômage, petites retraites…) inférieurs à 2 000ou 2 500 euros/mois. Ces augmentations se feraient en valeur mais pas en pourcentage ; cette dernière pratique augmente les écarts de revenus donc les inégalités.
La troisième mesure consisterait à mettre en place en liaison avec les régions un grand plan de formation dans toute la France en direction des jeunes et des chômeurs en priorité. Cette mesure étant de longue haleine car elle nécessite de trouver des formateurs de qualité.
4 La réponse à cette question est contenue dans la réponse précédente. Cependant, il me semble, compte tenu de l’environnement international et européen ( c’est l’existant, il faut faire ave c) que s’il n’y a pas nationalisation intégrale, il impératif qu’il y ait participation dans l’administration au minimum avec une minorité de blocage ou mieux avec une prise de pouvoir à hauteur de 50%
5 La question posée est celle-ci : « Doit-on participer aux élections ? » Ma réponse est OUI
La France vit dans un environnement international qui est ce qu’il est, elle ne peut donc pas se désintéressée d’organismes qui bien qu’imparfaits déterminent au minimum la circulation de la monnaie. La jeunesse est totalement intégrée dans ce système et passer les frontières avec l’euro, c’est tellement facile. Le combat sera long, il consiste à unir les forces démocratiques avides de changement afin que les politiques n’abandonnent plus le pouvoir aux technocrates de la commission.
6 Il me paraît effectivement nécessaire que des délégations rencontrent les groupes parlementaires à l’Assemblée Nationale, les centrales syndicales ( sud y compris) afin d’unir toutes les forces possibles pour une grande marche nationale.
Pour une action de cette envergure, il est nécessaire que toutes les forces de progrès qui refusent les diktats de cette monarchie camouflée se réunissent pour un combat commun.
Luc Tinseau,
Ancien député du Parti Socialiste
La contribution de Luc Tinseau est bien peu commentée: ses propositions seraient-elles trop concrètes? Aurait-il tort de faire reposer la durabilité de Sarkozy sur l'absence de réelle opposition de gauche à sa politique? Tort de n'exclure aucun courant "à la gauche de la gauche" dans sa critique? Tort de poser le problème de la Constitution de la République? Tort de ne pas envisager le "socialisme maintenant"?
Ses questions et ses propositions sont de celles auxquelles il faut répondre.
Je ne partage pas le l'idée que l'Union Européenne ne soit pas un problème. Celui des obstacles auxquels François Mitterrand s'est heurté au printemps 1982: la monnaie, le chantage aux crédits internationaux, à la "rigueur", au "mur d'argent". Ce qui ne devait être qu'une "parenthèse" continue encore aujourd'hui, en pire, car habillé de l'appareil juridique de "la concurrence libre et non faussée" de l'Europe des Traités.
Pour résister à ce "front extérieur", il faut s'appuyer sur un "front intérieur" fort et mobilisé. Donner la parole au peuple, avoir des partis en qui il se reconnaisse et qu'il puisse appuyer au gouvernement.
Luc Tinseau ose dire que les conséquences de la crise ne sont pas spontanées mais voulues et organisées par une partie de l'oligarchie financière. Ce me parait exact à voir les mesures prises par un cercle étroit de financiers autour de Goldman Sachs et du gouvernement US pour faire disparaitre dans les faillites les fonds sociaux des entreprises, notamment automobiles. Le chômage est utilisé pour casser la volonté de résistance des salariés. De nombreux licenciements sont provoqués par des refus de crédit par les banques aux entreprises...et des grandes banques aux petites. Dans la situation axtuelle, si l'état interdit les licenciements, il doit immédiatement reprendre la distribution du crédit commercial, supprimer le crédit fournisseur et l'escompte de traites, réintégrer les tribunaux de commerce au secteur public de justice.