Il a suffi qu’une modification de la Constitution française passe d’une voix (celle du grand Jack Lang) pour que la presse étrangère reprenne des titres du genre « Rififi au PS ». Or, depuis toujours le PS est traversé de luttes de tendances, courants et sensibilités. Sauf que la nature de telles luttes a totalement changé.
Le PS pourra ainsi poursuivre sa mutation le rendant plus clairement qu’auparavant acteur du système actuel. Comme le Parti démocrate italien, il va en arriver au point qu’il pourra afficher sans crainte son positionnement centriste, sauf qu’il conserve l’épine LCR ou NPA fiché dans son pied, et que par ailleurs Bayrou n’est pas décidé à s’effacer.
La responsabilité de tous ceux qui souhaitent une gauche authentique est de jour en jour plus décisive. Comment reprocher à G. Filoche de rester au PS si cette autre gauche ne construit pas les outils globaux d’une alternative ? Côté PCF, Martelli relance le modèle Die Linke en oubliant que ce parti refuse toute participation gouvernementale avec le SPD ? La nouvelle force à gauche doit, dans les conditions françaises, refuser à la fois le repli de la LCR et le suivisme du Verts et du PCF envers le PS (comme on a pu le vérifier dans l’essentiel des batailles municipales). On ne répondra pas à la balkanisation du PS par une balkanisation de la gauche de gauche.
Des outils théoriques existent, des outils d’organisation aussi, il manque seulement la volonté de poser les problèmes sans en masquer les impasses possibles, et d’avancer clairement sans chercher à faire des échéances électorales les outils de l’unification tant attendue. D’ailleurs le rapport entre la nouvelle force à gauche et le moment électoral devra prendre des voies différentes du passé, le moment électoral devenant de plus en plus piégé par le marketing.
J’ai conscience que ces quelques mots sont une goutte sans doute inutile dans la vaste histoire du rêve alternatif mais peut-on laisser se préparer le congrès du PS sans réagir ?27/07/2008 Jean-Paul Damaggio