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Ceux qui vivent sont ceux qui luttent !

Par Denis Collin • Lutte de classes • Jeudi 16/03/2006 • 0 commentaires  • Lu 1571 fois • Version imprimable


"Ceux vivent sont ceux qui luttent" disait Victor Hugo.

L’irruption de la jeunesse de notre pays sur la scène où se joue sa propre destinée fait écho à l’appel du père Hugo. Des centaines de milliers de lycéens et d’étudiants, des élèves de LEP et des normaliens, les bahuts chics aux côtés des facs de banlieue, les toulousains et les lillois, tous se sont donnés rendez-vous dans la rue, ce 16 mars, sur un mot d’ordre simple : retrait du CPE. Un mouvement qui redonne du courage aux plus désespérés.

Rien n’est discutable dans le CPE. Rien. Car ce CPE n’est pas un contrat de travail, car ce n’est pas un contrat du tout. Pour contracter, il faut être deux (au moins). Or le CPE est un engagement unilatéral qui soumet le jeune à l’arbitraire patronal, sans aucune solution de recours. Nous l’avons déjà expliqué ici. D’autres s’y sont employés. Le préalable à toute discussion sérieuse sur l’emploi des jeunes, c’est le retrait de cette invention villepinesque.

Tout le monde mesure l’enjeu. Si Villepin recule sur le CPE, comment faire pour maintenir son frère ainé, le CNE ? Pressé par ses commanditaires, les patrons ultra du MEDEF à qui il ne saurait rien refuser, le valet Villepin et son maître Chirac doivent se cramponner à leur vaisseau qui fait eau de toute part. Ils sont payés pour briser le code du travail, ils ont été défaits le 29 mai, ils doivent aller jusqu’au bout. S’ils doivent capituler, ils sont politiquement morts. Pour Chirac, ce ne serait pas une nouvelle. Mais Villepin qui avait des espérances et son petit copain Sarkozy verraient d’un seul coup l’avenir se peindre en noir sur noir.

Cette situation définit les responsabilités des organisations syndicales. L’existence de droits des salariés et l’existence des syndicats sont une seule et même chose. Si les projets de Villepin passent, c’est l’existence même du syndicalisme qui pourrait à terme être mise en cause, du moins du syndicalisme de classe fondé sur le principe de l’indépendance syndicale face aux patrons et au gouvernement - gageons évidemment que la classe dominante pourrait se ménager comme façade "démocratique" un syndicalisme d’accompagnement à la sauce Chérèque. Ce jeudi, seule la CGT-Force Ouvrière a vraiment pris ses responsabilités en appelant nationalement à soutenir les manifestations, en aidant les jeunes à organiser des services d’ordre. La FSU, syndicat enseignant aux premières lignes était aux abonnés absents et on n’a vu que quelques drapeaux sporadiques de la CGT.

Samedi il y aura des manifestations unitaires dans tout le pays. Tout faire pour qu’elles soient un succès de masse : cela va de soi. Reste une question : et si samedi soir Villepin reste inflexible (lui le roi de la flexibilité pour les autres). Il se restera plus qu’une seule solution : l’appel à la grève générale interprofessionnelle. La CGT-FO s’est prononcée dans ce sens. Thibaud, Aschieri et les autres doivent répondre positivement à l’appel de Mailly. Et alors la victoire sera à portée de main.

Ce 16 mars, les jeunes, comme dans toutes les grandes occasions, ont montré la voie.


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