Le pacte Le Pen Dupont-Aignan clarifie la situation et opère un tournant:
1) Cela confirme que l'orientation de MLP n'est pas « fasciste » à moins de qualifier NDA de fasciste et si on s'engage dans cette voie la liste des fascistes sera très longue. Rappelons qu'il n'y a pas que deux catégories, les fascistes et les anti-fascistes et que les partis politiques détestables qui ne sont pas fascistes sont tout de même assez nombreux.
2) MLP abandonne sa ligne « anti-UE » (il y avait des prémices à cela) et adopte la ligne de sa nièce : réaliser une union des droites extrêmes, des réacs de tous poils sur la base d'une politique résolument favorable au capital et délaissant les lubies (plus ou « keynésiennes ») de Philippot, le grand perdant. Elle peut ainsi ramasser une partie importante des « fillonnistes ». Comme je l'ai déjà dit, l'orientation du FN, c'est un État autoritaire genre PIS polonais ou Orban en Hongrie. C'est suffisamment repoussant pour qu'il ne soit pas utile d'en rajouter en parlant de « nazisme ».
A ma connaissance, ni Mélenchon ni la « France Insoumise » n'ont revendiqué le « ni-ni » cher, jadis, à M. Coppé. Mélenchon n'a pas appelé à l'abstention – il a rappelé qu'il était pour le vote obligatoire (ce qui est d'ailleurs, selon moi, une bêtise) et il a dit que personne ne pouvait douter de son vote lui qui a toujours combattu Marine Le Pen. Ça me suffit.
Je réfléchis d'une seule manière: quelle sera la situation la moins défavorable pour continuer de se battre demain ? Je sais que parfois la révolution a besoin de l'aiguillon de la réaction. Mais de ce constat historique, on ne peut tirer aucune ligne de conduite, bien au contraire.
S'il faut (et il le faut) empêcher Mme Le Pen d’arriver au pouvoir, il faut aussi savoir que celui qui la battra, M. Macron, sera un ennemi acharné des travailleurs et du « modèle social 1945 », dont ses patrons et lui ont entrepris de se débarrasser. Mais, en même temps, qu'il n'aura sans doute pas de majorité et que sa victoire (encore hypothétique) entraînera une nouvelle phase de décomposition politique qui peut devenir particulièrement périlleuse.
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Commentaires
Le nazisme jamais bien loin...
par Anonyme
le Mercredi 03/05/2017 à 19:06
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Le libéralisme assumé d’Emmanuel Macron pourrait se retourner contre lui
(...) En outre, et si la durée maximale de la couverture chômage est ramenée de trois ans à deux ans pour les demandeurs d’emploi seniors, et si les entreprises ne modifient pas leurs critères d’embauche relatives à l’âge, on risque de voir de plus en plus de travailleurs encore loin de la retraite privés de ressources et sombrer dans des situations de détresse… juste à cause des stratégies des entreprises en matière de ressources humaines. Ce qui ne risque pas de redorer l’image d’Emmanuel Macron dans les milieux défavorisés les plus menacés par la perte de leur emploi.(...)
On a vu le résultat en Grande-Bretagne où le système d’allocation est proche de celui qu’Emmanuel Macron envisagerait de mettre en place, et où le vote contestataire favorable au Brexit a été majoritaire dans les régions les plus touchées par le chômage. En France aussi, c’est dans les régions les plus marquées par la désindustrialisation et le chômage de longue durée que le vote frontiste s’est développé.
Si, au cas où le candidat remportait son duel face à Marine Le Pen, une réforme devait se traduire par encore plus de précarité pour ceux qui se retrouvent exclus du marché du travail, on n’en finirait pas de faire le lit de l’extrême droite pour les futures élections. Le libéralisme assumé d’Emmanuel Macron se retournerait contre lui. L’accueil tendu que lui ont réservé les salariés de l’usine d’Amiens de Whirpool, après le passage de Marine Le Pen en terrain conquis, a déjà donné le ton: il n’y aura plus de chèque en blanc.
http://www.slate.fr/story/144652/radicalite-reforme-macron?google_editors_picks=true