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L'écologie comme dynamique

Manifeste pour un XXIe siècle plus heureux (III)

Par Rédaction de La Sociale • Débat • Mercredi 05/09/2018 • 0 commentaires  • Lu 1789 fois • Version imprimable


Tout le monde en convient maintenant : la situation écologique de la Terre devient alarmante. C’est la possibilité d’une vie humaine sur Terre qui est maintenant en cause. Il est difficile de séparer exactement dans cette crise ce qui ressortit à des causes naturelles – notre planète a déjà connu de grandes extinctions qui sont les marqueurs des changements d’ère – et ce qui ressortit à l’activité humaine. Mais nous savons que l’activité humaine joue un grand rôle dans les bouleversements climatiques, dans l’épuisement des ressources naturelles et dans les menaces à court terme en tous genres.

 

Mais il ne suffit pas de mettre en cause l’activité humaine en général. Nous rejetons toutes les formes de mysticisme superstitieux qui font de l’homme une sorte de parasite étranger à la Terre. L’homme fait partie de la nature dont il suit le cours et il a autant le « droit » de vivre et d’étendre son influence que les pandas ou les fourmis…

La question écologique remet directement en cause le mode de production existant : comme la recherche du profit maximum et à court terme est le moteur du mode de production capitaliste, le gaspillage des ressources naturelles ou humaines n’entre pas dans les calculs des dirigeants du capital financier, de leurs institutions au niveau national ou international (gouvernements, Union Européenne, Commission, Banque centrale ou FMI). L’obsolescence des produits de l’industrie permet la rotation accélérée du capital, peu importe si elle entraîne un gaspillage formidable des ressources et l’accumulation de déchets dont on ne sait que faire. Prendre au sérieux l’écologie, c’est faire des économies ! Des produits industriels robustes, faciles à réparer et économes en énergie sont de véritables produits durables, c’est-à-dire faits pour durer. Toutes les catastrophes naturelles que nous subissons – inondations, incendies, etc. – montrent à l’envi que c’est l’appétit insatiable du capital qui conduit à négliger les mesures de sécurité les plus élémentaires.

L’écologie suppose donc une réorientation radicale de l’économie : une économie orientée non vers le profit maximum mais justement vers la satisfaction des besoins humains, et en priorité ceux qui permettront à tous de mener une vie décente. Cela demande une intervention publique, une planification, qui exige que les intérêts privés n’aient pas le dernier mot quand il s’agit du bien commun. Une orientation commune pour reprendre en main notre avenir commun, tel est l’enjeu.

La question de l’agriculture doit être envisagée dans ce cadre. Le remplacement des paysans par les agro-managers est, en lui-même une catastrophe écologique. Il est nécessaire d’encourager le maintien et le développement d’une agriculture paysanne, économe en intrants et seule capable de protéger les milieux naturels des dégradations que leur fait subir l’agriculture industrielle. La recherche systématique du profit dans le domaine agricole détruit la nature, détruit les hommes, liquide les exploitations familiales à taille humaine pour remettre dans les mains d’industriels et financiers ce qui relève de l’agriculteur et du paysan. Cette recherche du profit pose aussi la question du rapport à la vie et une question morale de premier plan dont les différents scandales à répétition dans les abattoirs sont une expression inacceptable.

L’indépendance énergétique de la France, dont la façade côtière est parmi les plus vastes au monde, passe également par la fin du nucléaire et la redécouverte des mers et des immensités dont elle dispose en matière d’énergie renouvelable. Un nombre considérable d’emplois nouveaux et de techniques à développer sont liés au partage raisonné et planifié qui peut être réalisé à partir de ce bien commun de l’humanité.

Une telle orientation nouvelle ne porte pas sur des détails. C’est une conception globale de la vie sociale qui doit progressivement être impulsée. Une société dans laquelle on a mieux à faire que d’aller consommer pour consommer et tenter de satisfaire des désirs toujours frustrés. Une société qui laisse toute sa place à la discussion et à la délibération concernant les choix collectifs. Une société qui encourage toutes les formes de la vie commune…

 

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