Dans une élection présidentielle, hyper médiatisée, dans ces orgies de la société du spectacle, on peut réussir un mélange instable d’éléments aussi hétéroclites. Mais au retour à la vie ordinaire, la discussion démocratique et la lutte des idées retrouve toute sa place. Et tout ce qui était inconciliable apparaît au grand jour. On ne peut être à la fois républicanisme, laïque, égalitariste et universaliste et « en même temps » ami des indigènes, porte-parole de ceux qui crachent sur la laïcité et dénoncent la république comme « structurellement raciste ». On ne peut pas dire : vive la patrie, défendre la souveraineté et les frontières et avoir le soutien des « no border » en tous genres. On ne peut pas défendre l’Italie contre l’UE et crier d’un autre côté que l’Italie est fasciste et Salvini le pire ennemi des peuples. On ne peut pas défendre l’école, la langue et sacrifier à cette abomination qu’est la prétendue « écriture inclusive » qui le témoignage le plus évident de la bêtise crasse qui a saisi toute une partie de la gauche. Entre le féminisme égalitariste des républicains et le « féminisme 2.0 » des fous furieux intoxiqués aux « gender studies », il faut choisir. Comme il faut choisir entre la défense de l’agriculture paysanne et des petits éleveurs et les vegan sponsorisés par Cargill et Bill Gates.
Bref, le moment présidentiel est terminé. Soit LFI est capable de se transformer en un parti large, populaire, démocratique, démocratique à tous les étages, de bas en haut, et renouant avec le meilleur de la tradition républicaine et socialiste, soit LFI disparaîtra comme ont disparu les nombreuses tentatives antérieures de ceux qui croyaient qu’on peut sauter par-dessus sa propre tête.