A une oligarchie renforcée qui s’approprie indûment l’intérêt général et l’Etat, fait tirer au flashball sur les lycéens (blessant grièvement à la tête un jeune homme de 16 ans), manipule l’impôt à son profit, favorise les rentiers fortunés au détriment des travailleurs indigents, privilégie les pilleurs et prédateurs, conteste de facto le droit de grève, mêle des policiers provocateurs aux cortèges et aux caillasseurs, prend le contrôle de la télévision publique et intrigue pour renforcer son influence sur la presse écrite, envoie des barbouzes espionner dans les locaux d’un quotidien réputé, maintient en fonction un ministre douteux, charcute l’administration territoriale pour minorer l’opposition au prétexte d’économies budgétaires, transfère aux collectivités territoriales des charges sans affecter les moyens correspondants, remet insidieusement en cause la décentralisation, etc.
Le Temps de ce jour sollicite l’expertise de Daniel Cohn-Bendit. Le soixante-huitard sexagénaire déploie sa finesse ordinaire « Manifester, descendre dans la rue, c’est une spécificité française, comme le vin rouge et le camembert. » Il est permis d’aller plus loin. M. Hortefeux en appelle à la légitimité électorale contre la contestation de la rue. Leur légitimité élective est à géométrie variable puisque nos dirigeants ont mis au panier (avec l’approbation de l’opposition) le refus par les Français du traité constitutionnel européen par l’adoption du traité de Lisbonne qui en est une copie allégée. La démocratie est malmenée dans toutes ces dimensions, la République est bafouée. Dans ce contexte délétère, je recommande la lecture de l’ouvrage collectif dirigé par Hourya Bentouhami et Christophe Miqueu : Conflits et démocratie –Quel nouvel espace public ?(L’Harmattan) A ceux qui se sentent stigmatisés par le ministre de la police, je suggère particulièrement l’article de Gérard Bras : « Le peuple dans tous ses états ». Le peuple, ce sont ces honnêtes gens qui protestent, font grève, manifestent, soutiennent les grévistes, résistent aux mensonges officiels qui atteignent des sommets inégalés depuis des décennies.
L’Etat de droit que Monsieur Hortefeux prétend protéger est bafoué par ses acolytes et par lui, aussi enclin à nous faire prendre des vessies pour des lanternes qu’à confondre des empreintes digitales avec des empreintes génitales.
Les gouvernants par leur turpitude se sont déhonorés, oui l'affaire Woerth-bettancourt, les mensonges sur les pompes à essence, la réprimande des lycéens puis la représsion par la police... Tout cela est tropet se ressent dans le sondage de popularité du Président de la République. Oui des gens honnêtes manifestent dans les rues, des lycéens aussi. Oui des ouvriers font la grève, c'est leur droit, surtout si les gouvernants sont aussi cupides.