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Lettre à mes consoeurs et confrères journalistes…

… qui n’ont de cesse d’enjoliver Macron et de noircir Mélenchon.

Par Jacques Cotta •  • Vendredi 02/06/2017 • 5 commentaires  • Lu 70305 fois • Version imprimable


Chers Collègues,                                                                                                                                                                                                                                                                              Notre profession a toujours été soumises à des effets de mode. Nous nous en sommes toujours défendus, préférant ramener notre production journalistique à notre talent personnel. Mais la mode existe et s’impose de fait au plus grand nombre, sous la pression d’une hiérarchie déterminée qui pousse à une surenchère dans laquelle l’information ne trouve pas son compte. J’ai décidé cette lettre après avoir pris connaissance d’une critique me concernant. Pour annoncer mon dernier documentaire « dans le secret de la violence sociale » (diffusé le 23 mai sur France 2) un confrère en explique l’intérêt et souligne « le côté militant du film, ce qui fait sa force et sa faiblesse. Jacques cotta a soutenu publiquement jean Luc Mélenchon ». Cela m’a d’abord fait sourire. Puis réflexion faite, je me suis demandé ce que ma position vis à vis de la « France Insoumise » et de Jean Luc Mélenchon venait faire au milieu. La mode actuelle, nous y voilà ! Dans la presse, tous supports confondus, il est de bon ton de diaboliser Mélenchon, et de n’épargner nul qui l’approche. Mode qui n’est pas innocente.

Avant de vous parler de ce que cela m’inspire précisément pour notre profession, je voudrais dans cette lettre aborder trois points pour tenter de bien me faire comprendre.
  • Quelques exemples illustratifs de ce que je nomme « la mode journalistique ».
  • La « mode » actuelle, un anti mélenchonisme d’une violence inouïe qui n’a d’égal que la promotion éhontée d’Emmanuel Macron.
  • Les conséquences qui risquent d’en découler.

Quelques exemples de mode journalistique

Dans les années 1985-1990, les plus anciens l’auront en mémoire, la victoire de Mitterrand, quelques années avant, avait libéré un espace que nous étions prompts à occuper. Les fausses factures étaient exhibées, les financements illégaux étaient dénoncés, et les arguments étaient sans détour. Lorsqu’il nous semblait que le mensonge voulait l’emporter, nous tenions bon, étions fermes, attachés à une enquête dont la rigueur était la seule exigence. Pour une catégorie de journalistes, l’impertinence –parfois excessive- et la ténacité étaient la marque d’un exercice professionnel sans concession. Il n’était au moins pas question de plier devant les puissants. Tout au contraire.

Puis sont arrivées les années 1995. La grande grève contre la réforme des retraites a constitué un tournant. Rappelez-vous cette page peu glorieuse. Un soir venteux et pluvieux, des grévistes convoqués autour d’un brasero pour 18 secondes de temps de parole alors que sur le plateau, bien au chaud, ministres et spécialistes pouvaient déverser leur version, leur savoir, leurs justifications sans contradiction durant plus de deux heures. Rappelez-vous cette haine de la profession montant du fond de la société, des confrères cameramen notamment se faisant prendre à partie dans les manifestations au cri de « politiques vendus, journalistes complices ». Un triste retour de balancier. La mode était alors à la « complaisance », à la « soumission ».

Il y a eu ensuite les années 2000 marquées par l’épisode référendaire. La « mode » précédente était poussée jusqu’à la caricature. Le « Oui » à la constitution européenne avait droit exclusif d’expression dans les médias, tous supports confondus. Un espoir cependant surgissait. Alors que nous n’étions qu’une poignée à lancer un appel « le Non censuré dans les médias, ça suffit ! », en quelques jours, des centaines de confrères de toute la France signaient, des centaines qui jusque-là étaient demeurés silencieux empruntait une voie enfin ouverte, celle de la contestation à l’intérieur du système médiatique. Des centaines, confortés par la signature de milliers de nos compatriotes. Des centaines qui jusque-là rasaient les murs de peur d’être traités de lepénistes, de fachos, d’arriérés, de peur d’être d’abord « blacklistés » dans leur rédaction, avant d’en être virés. Car apparut alors clairement que les patrons des journaux, radios, télévisions, les employeurs des journalistes, avaient partie liée avec de grands groupes industriels, souvent côtés au Cac40, et avec le personnel politique en place, de « gauche » comme de « droite ». Le pouvoir de cette oligarchie s’imposait.

L’aggravation de l’exercice de notre profession allait connaître de nouveaux développements. La « mode » voulait alors que les « importants » fassent ouvertement partie de la cour. Nicolas Sarkozy notamment a ramené une partie de la presse au rang de « subordonné de sa majesté ». Les patrons des grands groupes imposaient leur choix. Subtilement le plus souvent, mais leur choix était clair, la presse comme auxiliaire du pouvoir, ni plus, ni moins. Des confrères ont participé à la cour. Certains ont joué des coudes pour y avoir une place de choix. L’osmose presse-politique est apparue au grand jour, d’autant plus scandaleuse qu’elle était revendiquée, comme légitime.

C’est alors que survient cette incroyable élection présidentielle de 2017. Evidemment c’est de cela surtout que je veux vous parler, mais pas sans avoir tenté à grand trait de la replacer dans le contexte historique qui touche notre profession. Car si dans le domaine vestimentaire il est fréquent de dire que « les modes se suivent mais ne se ressemblent pas », dans le domaine médiatique, elles se suivent mais depuis maintenant plus de 20 ans grossissent le trait commun qui les définit, la subordination au pouvoir et plus encore, au système, quel que soit d’ailleurs le pouvoir en place.

La mode actuelle : un anti mélenchonisme d’une violence inouïe qui n’a d’égal que la promotion sans mesure du macronisme

Deux ans avant les élections présidentielles, la promotion d’Emmanuel Macron a occupé tous les médias. Chers collègues, peut-être la plupart d’entre nous, emportés par la rapidité et la densité du flux, ne s’en est pas rendu compte. Dans les hautes sphères des différents organes de presse –pour la défense d’intérêts économico-financiers- les choix ont été faits, les hiérarchies intermédiaires étant chargées de faire passer la ligne –sans le dire ouvertement, ça va de soi- et les journalistes de terrain ayant pour tâche d’appliquer les consignes avec le sentiment évidemment qu’ils font le boulot, ni plus ni moins.

Dans mon article « La Fabrication du produit Macron et la soumission de la presse » (qu’on trouvera à l’adresse suivante: javascript:void(0);/*1496402743232*/ ) j’indique dans le détail la complicité objective, sinon souvent consciente, entre la presse dans son ensemble et le candidat Macron qui passera en quelques mois d’un anonymat pratiquement total à celle de « candidat préféré des français ». Je n’y reviens pas, mais les chiffres suffisent à eux-mêmes. En deux ans, Macron aura bénéficié de 8000 articles, soit plus de 10 par jour (Nouvel Obs, de l’Express de Libération et du monde), de centaines de reportages (LCI, BFM, I-télé, France télévisions), sans que les radios ne soient en reste…

Le candidat du système jouit donc de bout en bout d’une adulation médiatique sans précédent. Voilà le rôle que nombreux d’entre nous ont joué, consciemment ou malgré eux.

Mais il y a plus.

Le sort réservé à Jean Luc Mélenchon a quelque chose d’incroyable. Durant la présidentielle déjà, dans la dernière ligne droite, tous les organes de presse s’y sont donnés à loisir. Chavez, Maduro, Poutine, le Venezuela, Cuba et Castro exhumé pour l’occasion, tout y est passé. Aidé il est vrai par la « maladresse » de Clémentine Autain venu mettre ce thème dans le débat public, même « l’alliance bolivarienne » est devenue un argument anti Mélenchon de circonstance.

Pour la campagne législative, voilà que ça repart de plus bel. Sur France Inter, sur Euronews, sur CNews, sur BFM, dans les colonnes du Figaro, de Libération, du Monde, etc… il est question du candidat de la France Insoumise comme d’un gourou, un chef de secte, un illuminé, un autoritaire qui a bien caché sa véritable nature durant les présidentielles, etc… Cela évidemment pendant que les « anonymes » macroniens bénéficient de portraits flatteurs et que les sondages sont rabâchés à longueur de colonnes, d’éditoriaux, de papiers oraux ou écrits, pour expliquer que Macron aura une majorité et que la France Insoumise retombe tel un soufflé. La hargne est telle qu’elle n’épargne aucun des soutiens déclarés de Mélenchon, pas même un journaliste documentariste auquel on trouve comme défaut suprême d’avoir appelé à voter pour la France Insoumise.

Chers collègues, chacun a évidemment ses sympathies et ses antipathies. Jean Luc Mélenchon ne laisse pas indifférent. Ce qui est en cause, ce n’est évidemment pas cela. Car pendant que les critiques fusent sur sa personne, pendant que les louanges se répandent sur celle de Macron, pendant qu’on s’attarde sur le côté renfrogné de l’un et le sourire enjoliveur de l’autre, on évite l’essentiel : quelle est la politique que proposent les uns et les autres, ce qui à priori devrait être le contenu principal du travail journalistique pour informer nos concitoyens, leur exposer les enjeux, leur permettre de choisir en toute connaissance de cause.

La concentration des attaques sur Mélenchon aura des conséquences

Le débat de fond est évacué. Pourtant, c’est lui qui nous concerne en tant que citoyens, qui devrait nous concerner et nous intéresser en tant que journalistes.

Les mesures politiques pour lesquelles le président de la république veut une majorité absolue à l’assemblée nationale sont claires. A titre d’exemple :
  • « Réformer » jusqu’au bout le code du travail dans la foulée de la loi El Kohmri.
Alors que la loi El Kohmri permet de négocier entreprise par entreprise le temps de travail, une nouvelle déréglementation de taille se dessine : négociation par entreprise des salaires par exemple ou de tout ce qui relève aujourd’hui de la loi concentrée dans le code. 
  • L’utilisation des ordonnances pour accomplir ce que le nouveau chef de l’état a défini comme étant sa priorité.
Il y a là une conception de la démocratie, du fonctionnement des institutions, de l’autoritarisme au sommet de l’état illustré par les propos du porte-parole du gouvernement Christophe Castaner lorsqu’il déclare « que ne sera pas toléré le blocage du pays ».
  • La suppression des cotisations maladies et des cotisations chômage et l’augmentation massive de la CSG.
Outre les conséquences craintes de voir une diminution de la consommation populaire et une baisse de l’activité en découler, cela devrait aboutir à une ponction massive sur les retraites notamment, de l’ordre de 250 euros par an pour une pension de 1200 euros par mois.
  • La suppression de 120 000 postes de fonctionnaires...
  • La poursuite de la politique scolaire des gouvernements précédents, et leur aggravation…
Sur tout cela et sur d’autres questions, il devrait y avoir débat, et ce devrait être notre fierté que de l’impulser, nous journalistes dont le travail indépendant devrait primer sur toute autre considération. Nous sommes nombreux à avoir cette conception du métier. Mais dans la réalité, qu’en est-il ?

C’est « Challenges » qui résume le mieux possible l’affaire. Alors que toutes ces questions sont évincées, on s’attarde sur le changement de ton de Mélenchon, sur la mort de Rémi Fraisse et Bernard Cazeneuve, l’ex ministre de l’intérieur, mis en cause par le leader de la France Insoumise au détour d’une phrase dans un discours de 40 minutes, sur le « tournant gauchiste bien loin de la campagne hugolienne à la présidentielle ». Tout y passe sauf l’essentiel, le principal, les programmes. Il est question de « nationalisme », de « sectarisme », « d’absence de tempérance », de « populisme », et de bon nombre d’autres amabilités lorsqu’il n’y a pas un mot sur la politique proposée et sur les mesures combattues. Enfin, dévoilant les motivations réelles d’une telle hargne, il est indiqué à l’encontre de la « France Insoumise » « une logique politique sectaire, décidée à rompre toute attache avec les partis républicains modérés ».

Chers collègues, comment ne pas voir là le cœur du problème pour lequel des centaines de nos confrères sont en fait manipulés. Ce qui est reproché à Mélenchon et ce pourquoi journalistes de presse écrite, de télévision ou de radios sont instrumentalisés, c’est son refus, contrairement à ce qui reste du parti socialiste, à ce qui se débat dans « LR », à ce qui est envisagé au FN, son refus de tout soutien à quelque mesure anti sociale du gouvernement d’Emmanuel Macron. C’est cela que l’oligarchie lui reproche et c’est cela qu’elle veut d’emblée lui faire payer. Ah, si le leader de la « France Insoumise » avait appelé à voter Macron au prétexte de Le Pen, il n’y aurait plus de problème. Tout le monde serait rentré dans le rang !

Voilà pourquoi plus que Mélenchon, les attaques touchent tout ce qui de près ou de loin le soutient. Il est question de « foules haineuses ». Il y a bien de la haine dans tout cela, mais du côté des accusateurs qui évitent les vraies questions pour demeurer sur les personnes, pratiquer l’anathème, l’injure, les attaques ad hominem. Cette haine contre Mélenchon, ce qui est en soi de peu d’importance, est surtout une haine contre les aspirations qui sont celles de millions qui ont voté « France Insoumise ». Cela se nomme la « haine de classe ». Ni plus, ni moins.

L’avenir sera sans doute marqué par de nouveaux soubresauts tels que l’histoire de notre pays en a déjà connu. Il ne sert à rien de vouloir interdire « le blocage du pays », ou encore les protestations d’ampleur nationale. Lorsqu’une politique s’impose à la volonté majoritaire d’un peuple qui se réveille, voit la réalité telle qu’elle est, rien, aucune menace ne peut interdire de réagir pour sa survie, pour sa vie tout simplement. Le choc qui s’annonce risque d’être d’une grande brutalité, et rendre compte, avertir, révéler, dénoncer, prévenir, doit être notre fierté.

Chers collègues, est-ce pour éviter cela que le président de la république, comme une de ses premières mesures, a indiqué qu’il choisirait personnellement qui parmi vous serait autorisé à le suivre, à l’interroger, à rendre compte ? Tel le roi à Versailles, il choisirait les bons sujets ? Est-ce pour se prémunir de toute activité journalistique qui contrarierait ses projets ? Ce qui sur le plan électoral ne saurait s’affirmer cherchera d’autre voies pour balayer les mesures réactionnaires qui s’annoncent et pour l’emporter sur les forces qui veulent les imposer. Prenons garde à force de ne pas lever le ton à ne pas être emportés par la vague est en train de se former.

Il y a plus de 70 ans, le conseil national de la résistance réclamait « La pleine liberté de pensée, de conscience et d’expression ; la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’État, des puissances d’argent et des influences étrangères ».
Indépendamment de la position particulière que nous pouvons avoir sur une question ou une autre, sans doute serait-il bénéfique que tous ceux qui dans la profession jugent nécessaire de renouer avec ces exigences puissent se regrouper, se doter d’un cadre de débat, d’élaboration et d’action. Que tous ceux qui le désirent prennent contact par l’intermédiaire de ce courrier et qu’on puisse enfin s’organiser.

Jacques Cotta
Le 1er juin 2017

 

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Commentaires

la collusion des pouvoirs par apollonie le Vendredi 02/06/2017 à 15:39

 Merci pour cet article dénonçant l'asservissement des médias par le pouvoir oligarchique. Mais, je serai moins clémente que vous, je pense que certains journalistes participent de plein gré à cette chasse aux sorcières. Ou à cet anti mélenchonisme rampant comme le pratique l'équipe de Médiapart.  Et bien ce n'est pas compliqué : je propose que nous ne suivions plus leurs journaux ou chroniques et que nous nous désabonnions tout simplement de leur publication (comme je l'ai fait il y a quinze jours pour médiapart).


anti-melanchonisme de gauche? par berthierch le Vendredi 02/06/2017 à 18:34

Cher Jacques, 
d'accord avec ton article, mais comme tu le sais, toute piece à son revers... du meme metal.
Adherent d'Epinay, j'ai, avec Marc Dolez, contribué à la création du PG. La vie de celui-ci n'est pas sans histoires, à preuve qu'au dernier congres, il y eut une coalition de motions regroupant 45% des votants. Honneur aux vaincus...dans le silence le plus absolu des media de gauche vis a vis d'un texte que la mediacratie aurait pu taxer de nationalitaire et anti-européiste. J'ai voté ces textes.
Donc le PG, ses collectifs locaux et départementaux existent et fort nombreux, à la gauche de la gauche y participent ou y ont participé.
JLM et al. ont estimé que la forme "parti" ne répondait pas ou plus à leurs objectifs, compte tenu de l'expérience qu'en avaient des centaines de milliers de militants potentiels pour les futures ca  repoussoir.mpagnes politiques. C'est son droit, son analyse et celle des animateurs dee "forces insoumises".  
Actuellement, il s'est construit un vaste réseau militant structuré localement, departementalement,  et doté d'un programme national, bien qu'informatisé. De plus, il faut constater que ce réseau s'appuie sur nombre de militants politiques, de gauche, voire au-delà, associatifs ou de rien du tout, style "vous les gens"...Que le mot d'ordre "que se vayan todos" a séduit.
Ceci a tout pour déplaire à ce qui reste de la gauche institutionnelle et des amants et maitresses du journalisme "aux ordres". Et de voler au secours des partis de gauche, prétendus bastions résiduaires de forteresses ouvrieres du mouvement ouvrier que le mélenchonisme aurait pour fonction réactionnaire de démanteler...d'ou il résulterait que la seule issue révolutionnaire serait de renforcer ce qui reste de cesc appareils..comme il fut un temps question d'appuyer François Mitterrand. 
Il y a là pour le moins un débat à avoir.En voici quelques arguments.
D'abord, si les organisations ouvrieres et surtout leurs partis, sont dans cet etat, c'est d'abord la faute à leurs dirigeants dont les politiques et programmes sont devenus ultra minoritaires voire assimilés a des pouvoirs ou les "gens" ne retrouvent pas trace de leurs revendications. Sans même détailler une "gauche d'en haut" ostensiblement corrompue.
Car enfin, que dire d'un PS qui sacrifie à la raison médiatique ses principales federations des regions Nord et Sud? Et de son candidat arborant le salut yankee, la main sur le coeur et le programme des think tanks Soros? Et que dire de son allié touz-élections
 qui a fait la chasse aux candidats dissidents en ses rangs et autour pour fusionner in fine dans le meme appareil courtisan. J'estime toutefois qu'au sein de l'Espece humaine, les formes familiales, associatives, communales, syndicales, de parti, etc sont constitutives de notre espece et de la lutte des classes. Elles survivent dans les conditions les plus dures. Elles sont des enjeux pour les formes totalitaires. Mais il est trop tot pour condamner a priori les tentatives "d'organiser l'insoumission".
Le débat doit etre concentré sur les questions politiques du programme, des moyens, des organisations collectives pertinentes et de la constitution d'un état propre à satisfaire les besoins du peuple. Débat ouvert sans manipulation. L'entrisme dans des organisations délaissées par leurs membres et leurs electeurs est sans autre issue que la perte cde militants.


Re: anti-melanchonisme de gauche? par jcotta le Mardi 06/06/2017 à 11:24

 

Cher Christian,
Je n'ai pas ta connaissance des batailles internes au PG... Mais je crois que tu mets l’accent sur la question qui va s’affirmer comme essentielle, incontournable. La « forme parti » serait donc dépassée selon certains animateurs de la FI, et c’est d’ailleurs ce qui a sans doute conduit à la formation de ce cadre de regroupement où un clic se substitue à une cotisation et où le virtuel a plus de place que dans le cadre traditionnel du réel. C’était électoralement bien vu. Sur le plan électoral en effet, il est vrai que la FI a fait ses preuves, et correspondu à ce qu’il fallait, permettant la mise en correspondance de l’engouement et de l’engagement. Mais une fois les élections passées, une fois les résultats connus, je pense que la question va se pose tout autrement. Les partis traditionnels sont laminés, et c’est une bonne chose. Le parti socialiste risque fort de ne pas se relever, et donc n’aura plus la fonction première de bloquer toute perspective indépendante. Le parti communiste connaît ses derniers soubresauts dans des accords à géométrie variable qui le mène de la FI au PS et ou à Macron, ce qui a quelque chose de pathétique. Ceux qui restent figés sur le passé, sur la reconstitution du PS ou du PCF, se mettent en travers du processus réel et des aspirations qui se sont exprimées dans le vote Mélenchon. De la corruption au sommet à une politique réactionnaire au pouvoir, la « gauche » n’a plus de sens.

La question qui va se poser est celle de l’organisation. D'une nouvelle organisation permettant de faire de la politique, permettant à chaque citoyen d'exister en tant qu'acteur au quotidien. C’est à dire d’un regroupement formalisé, démocratique, centralisé aussi, permettant aux questions de programmes d’être débattues, affinées, proposées largement, permettant de convaincre et donc d'entrainer. Les échéances à venir, municipales, régionales, etc… peuvent permettre de poser un vrai parti. Mais il faut au départ en avoir l’ambition et donc en affirmer la nécessité. Car sans parti, qu’est-ce que le programme ? Le défi à relever devrait donc être le passage de la FI, mouvement internet informel, à une organisation nouvelle. A cela, les organisateurs de la FI y sont-ils prêts? Et dans le cas contraire, quelle perspective peuvent-ils offrir? Pour notre part, c'est la direction à mon sens qu'il faut prendre...


Lien croisé par Anonyme le Mercredi 07/06/2017 à 12:36

Lettre ouverte aux électeurs de Mélenchon (et leurs amis) - AgoraVox le média : " Acrimed, Marianne et de nombreux autres journalistes peu médiatisés témoignent de façon irréfutable du parti pris unilatéral des « grands médias » contre l’avenir en commun et son porte-parole actuel, Jean-Luc Mélenchon.&n"


Re: anti-melanchonisme de gauche? par Hoarau le Jeudi 15/06/2017 à 01:00

 Le PCF a fait accord avec Macron ? Non, il n'a qu'appelé à voter Macron au 2° tour, et il ya un cas de candidat dans le Jura qui préfère LREM au LR local.



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