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Un cas d'école

ou ce que c'est l'union de la gauche

Par Denis Collin • Actualités • Vendredi 02/06/2017 • 0 commentaires  • Lu 4228 fois • Version imprimable


Ainsi Valéry Beuriot, candidat du PCF soutenu par le PS et EELV dans la 2e circonscription de l’Eure s’en prend-il à la « France insoumise » accusée de diviser la gauche, alors que ses amis socialistes et Verts déploiraient – en vain – tous leurs efforts pour unir la gauche. La presse relaie généreusement les récriminations de Valéry Beuriot. Voyons ce qu’il en est réellement et quelles sont les questions politiques en jeu.

Commençons par le plus simple. Le candidat du PCF se plaint que la Charte de la « France soumise » vassalise les candidats. Ainsi les sommes recueillies par la candidat Beuriot, s’il avait signé la Charte, auraient été reversées au « parti de Jean-Luc Mélenchon ». C’est évidemment un mensonge et Beuriot le sait parfaitement. La Charte précise que les sommes recueillies par l’association de financement de la France Insoumise peuvent faire l’objet d’un reversement au regroupement politique particulier qui participe à la campagne de la France Insoumise. En clair, un candidat communiste qui se présente sous le drapeau de la France Insoumise reste communiste et bénéficie du financement public de la campagne. Beuriot n’était pas condamné à payer le dîme au « parti de Jean-Luc Mélenchon ». Du reste de quel parti parle Beuriot ? On ne le sait pas.

Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage. Passons donc maintenant aux choses sérieuses, c’est-à-dire aux questions politiques. Valéry Beuriot se plaint que Mélenchon ait manqué « de clarté au soir du premier tour ». Autrement Mélenchon aurait dû appeler à voter Macron, sans discuter, comme l’ont fait Baroin et Laurent, tous les dirigeants unis de la droite à la gauche, dans un élan +unanime. Pourtant la position de Mélenchon a été très claire. « Pas une voix pour Marine Le Pen ». Mais ce qui ne plaît pas à Beuriot que Mélenchon n’ait pas crié à l’instar de Pierre Laurent « Macron sauve nous du péril fasciste », mot d’ordre du « front républicain », c’est-à-dire de l’alliance de la droite et de la gauche… au plus grand bénéfice de la caste dirigeante.

Beuriot et Silighini se vantent d’avoir un programme commun. Ils sont soutenus par EELV. Mais alors soit Beuriot s’est converti à la sortie du nucléaire, soit EELV soutient un nucléocrate… Beuriot est hostile à la loi travail, loi Macron rebaptisée El Khomry, mais Silighini appartient au parti qui a voté cette loi et que l’on sache son parti après la défaite du 23 avril n’a pas remis en cause cet aspect des choses. En outre les amis de Silighini dans la circonscription voisine se présentent pour « aider Nicolas Hulot », c’est-à-dire pour aider le gouvernement actuel. L’électeur de notre tandem de l’union de la gauche peut-il exactement pour quelle politique il vote ? Il ne sait rien. Le tandem Beuriot-Silighini est semblable à la chauve-souris de la fable de la Fontaine qui crie « Vive la Ligue, vive le Roi » selon le public auquel elle s’adresse.

 


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