Il faut ajouter que la « gauche » et la gauche radicale et révolutionnaire ont fait preuve dans cette affaire d’une attitude lamentable. Quand on pense qu’il n’y a pas eu une seule manifestation pour soutenir l’insurrection libyenne ! Par quoi commencent les déclarations de la plupart des déclarations de ces internationalistes de pacotilles, de tous ces révolutionnaires en peau de lapin ? « Non intervention », « les Libyens doivent décider de leur sort eux-mêmes », « non à l’intervention de l’OTAN ». On rejoue la vieille histoire de la « non intervention » pendant la guerre d’Espagne. Les crétins qui font de l’anti-américanisme l’alpha et l’oméga de la pensée politique ne se sont même pas rendus compte que « l’impérialisme » n’a nulle envie de voler au secours des insurgés pour une raison extrêmement simple : les USA et leurs alliés n’ont aucune sympathie pour le régime de l’Ubu de Tripoli – encore que Sarkozy et Berlusconi se soient réconciliés avec lui en grandes pompes il y a peu encore. Mais si Kadhafi tombe sous les coups de l’insurrection populaire, plus rien n’empêchera le renversement des gouvernements du Yémen, de la Jordanie ou de Bahreïn, plus rien n’arrêtera la radicalisation de la révolution en Tunisie, plus rien ne protégera Bouteflika… Un ordre garanti par Kadhafi vaut mieux que le risque de l’embrasement révolutionnaire de toute la région. L’embardée de Sarkozy, reconnaissant comme seul gouvernement légitime le comité provisoire de Benghazi, est restée isolée et a subi la réprobation des autre Européens et d’une large partie de la presse. Avec le soutien des « progressistes » et la neutralité des prétendus « démocrates », Kadhafi peut sauver sa place et les dizaines de milliards que lui et sa famille ont volés au peuple.
On retiendra la leçon. Une fois de plus, dans leur grande majorité, les « progressistes » et « anti-impérialistes de tous poils » se sont discrédités. Et méritent de disparaître de la scène politique. Une fois de plus se pose la question d’une politique internationale fondée sur l’émancipation des peuples et des individus.
Je partage entièrement votre critique concernant les gauches. Toutefois vous laissez entendre par omission de commentaire que la posture de Sarkozy que vous qualifiez "d'embardée" aurait due être appuyée et suivie (en oubliant de mentionner le numéro de piste synchronisé de BHL évinçant Juppé, tout nouveau ministre des affaires étrangères) . Il ne saurait être question d'être dupe de cette imposture à visée franco-électoraliste pour l'un et mondialement médiatique pour l'autre. D'ailleurs elle a fait "pshitt" dans leur propore camp.