S'identifier - S'inscrire - Contact

PG, pour gagner !

Par Christophe Miqueu • Actualités • Jeudi 04/12/2008 • 9 commentaires  • Lu 3671 fois • Version imprimable


Le Parti de gauche est né, ce 29 novembre 2008, à l’Ile-Saint-Denis. Près de 3000 militants accompagnaient Marc Dolez et Jean-Luc Mélenchon, les deux parlementaires qui, il y a un mois, quittaient le Parti socialiste, dans le lancement d’un nouvel outil politique pour tous ceux qui à gauche désespéraient depuis des années, et tout particulièrement depuis le 29 mai 2005, de l’absence de perspective crédible pour mettre en œuvre une gauche de gouvernement qui ait l’émancipation sociale comme but. Le meeting fut incontestablement un succès, et il n’est sans doute pas déplacé de dire que le moment est historique.

Un nouveau parti à gauche, pour quoi faire se demandent probablement encore nombre de camarades socialistes, communistes, trotskystes ou encore verts, d’électeurs de gauche et de sympathisants de telle ou telle formation politique, dépités du spectacle tragique que le dernier congrès socialiste leur a offert. Peut-être, tout simplement, pour que la gauche recommence enfin à exister et à envisager de futures victoires politiques. Voici en effet un parti qui pour la première fois depuis bien longtemps ne renonce pas à défendre les intérêts des classes populaires, des salariés et des ouvriers, des jeunes et des retraités, des chômeurs et des travailleurs précaires, et entend présenter aux Français un projet politique de gouvernement sans concession avec le capitalisme. L’objectif fixé par le sénateur de l’Essonne dans son discours de clôture du meeting fondateur est en effet sans ambiguïté : il s’agit de « rassembler une nouvelle majorité de gauche pour gouverner le pays ».

 

A cette fin, un contenu politique des plus offensifs et une stratégie destinée à ne plus laisser le PS trahir les espoirs du peuple de gauche est développée. Marc Dolez l’a affirmé dans son discours avec la plus grande fermeté : toutes les mesures anti-sociales prises par la droite seront abrogées si le PG prend en charge les affaires publiques. Les demi-mesures ou les demi-contestations du PS ne sont plus acceptables. Beaucoup ont longtemps cru qu’il fallait que se fixe dans ce parti le centre de gravité du rassemblement de la gauche. Sa dérive droitière et le contexte de crise ont eu raison de ces belles illusions. 

 

Finies les tergiversations, place donc maintenant à l’action. La déclaration de principes du PG énonce ses objectifs politiques de manière limpide. Il s’agit « d’apporter des réponses à la crise du capitalisme et à la catastrophe sociale, écologique et démocratique qu’elle entraîne en changeant radicalement de société. Le PG est un outil pour battre la droite et conquérir la majorité politique autour d’un programme républicain de dépassement de la logique capitaliste. Le PG propose la République Sociale fondée sur la souveraineté populaire ». Parti creuset, le PG répond aux attentes de tous les militants de gauche qui ne se reconnaissent plus depuis longtemps dans la capitulation social-démocrate et dans le renoncement fataliste permanent face au capitalisme. Prônant la stratégie du front des gauches, le PG affirme que la République sociale n’est pas une utopie, mais qu’elle peut se conquérir ici et maintenant pour peu que s’allient pour militer en commun tous ceux pour qui la transformation sociale demeure un objectif politique prioritaire, car de la plus grande urgence.

 

Pourtant cette initiative n’a pas manqué de soulever des méfiances de tous bords. Attendons et voyons disent, assurés de leurs doutes, certains habitués des petits cercles de la gauche de gauche. Pourquoi ajouter de nouvelles divisions à gauche se plaignent, en faisant mine d’ignorer les nouvelles compromissions qu’il leur sera imposé d’avaler encore et encore dans les jours et les mois qui viennent avec le Manifesto européen, les hérauts de ce qu’il reste de la gauche dans le parti socialiste. Ce parti regroupera les déçus du PS pour jouer le rôle d’auxiliaire autrefois attribué au PC, devisent des commentateurs, sûrs de leurs théories toutes faites mais négligeant la gravité d’un contexte de crise sociale. Autant d’hésitations, de démissions ou d’élucubrations qui n’empêcheront pas que continue à se développer à vive allure le parti qui manquait à la gauche. 

 

La prochaine étape de ce mouvement fondateur est le congrès constitutif du PG qui aura lieu en février. C’est là que s’éprouveront aux yeux de tous les capacités de ce nouveau parti à faire de la politique autrement. La démocratie devra être le seul mot d’ordre pour que les forces militantes engagées dans ce processus élaborent un travail collectif afin de définir le programme d’action d’une gauche d’avenir. Les débats qui auront lieu devront permettre de forger un premier échange collectif d’arguments pour déterminer dans le détail une ligne politique qui permette d’identifier clairement la singularité républicaine et internationaliste de ce nouveau parti. Son premier congrès devra donc fournir aux militants du PG les armes idéologiques, programmatiques et politiques pour faire de leur parti la principale force d’opposition face à la droite, capable de conquérir l’adhésion en raison des citoyens et de remporter les futures batailles électorales. 

 

 

Le mépris patronal, l’arrogance de la droite, la retraite à 70 ans, le travail le dimanche, la précarité et l’humiliation au travail, les mois qui n’en finissent pas de terminer dans le rouge et même de s'engager ainsi dès la première quinzaine, les salaires qui n’augmentent pas, les usines qui délocalisent, l’école de la République que l’on assassine, les services publics que l’on privatise, les milliards que l’on lâche aux banques pour sauver le système, les actionnaires qui continuent à se gaver quand tous les autres subissent la crise, les départements et les communes que l’on cherche à démanteler, et toute une liste qui n’en finit jamais de s’allonger… nous savons tous pourquoi nous sommes de gauche, ce pour quoi nous luttons quotidiennement et les raisons pour lesquelles cela fait des années que nous ne nous sentons pas représentés. Le PG se propose de changer la donne politique en rendant désormais cette représentation possible. Dès les élections européennes devraient se constituer des listes du front de gauche permettant au peuple de gauche, aux côtés du PG et de ses alliés, de se réapproprier le rapport de force politique en retrouvant l’élan du référendum de mai 2005. Il est clair que les européennes de 2009 ne marqueront pas la fin de l’histoire, mais il se pourrait bien qu’elles soient le début d’une nouvelle histoire pour la gauche française.


Partager cet article


Commentaires

par regis le Jeudi 04/12/2008 à 16:36

La lecture des discours de M.Dolez et JL Mélenchon marque le retour d’une vieille scie : la droite-la gauche comme si ce pays n’avait vécu l’histoire récente ou que les tenants de la vraie croix étaient de retour (Souvenez vous des affiches : « Au secours ! La droite revient !).

Ainsi, « Marc Dolez l’a affirmé dans son discours avec la plus grande fermeté : toutes les mesures anti-sociales prises par la DROITE seront abrogées si le PG prend en charge les affaires » et celles de la gauche ?

Un seul exemple : qui a initié la technique des franchises médicales à travers le forfait hospitalier (comme si l’hôpital était un lieu de villégiature !). 

Ainsi, JL Mélenchon : « A l’heure de la retraite à 70 ans nous n’oublions pas que c’est à la victoire du programme commun que nous devions la retraite à soixante ans. A l’heure de la franchise médicale nous n’oublions que c’est à la gauche que nous devons la CMU ! ».

Mesures isolées d’une politique d’ensemble qui n’a pas abrogé lors de son retour au gouvernement les décrets Balladur passant la retraite du privé à 40 annuités et a été complice, par sa politique économique de la multiplication des ressortissants de la CMU. Un filet à minima, c’est ce que nous voulons ?

M.Dolez « changer le cours de la construction européenne ».

JL Mélenchon « tourner la page du modèle de construction libérale de l’Europe dont le Traité de Lisbonne est le lamentable programme ».

N’es-ce pas mettre la transformation sociale dans ce pays à la validation, improbable, de tous les autres pays de l’U.E. ? Ou faudra t-il la réaliser pour ouvrir une perspective aux autres pays U.E ou hors U.E ?

Peut-on s’accommoder de la concurrence libre et non faussée présente dès le traité fondateur de Rome ? Et, au-delà des directives précises concernant tel ou tel secteur d’activité, menant à la privatisation, le traité de Maastricht qui enferme les politiques dans le libéralisme ?

Il faudra bien faire la clarté sur le slogan de « l’Europe sociale » cher au PS, PCF et les syndicats de la CES.

Par contre, je souscris à l’idée d’un rassemblement des opposants au traité de Lisbonne pour que la volonté populaire de 2005 soit respectée, premier pas pour ressaisir nos destinées.


Re: par Pierre Delvaux le Samedi 06/12/2008 à 12:54

Hélas, hélas, hélas... La lueur d'espoir que j'avais entrevue à l'annonce de la décision de JLM et Marc Dolez s'est vite dissipée suite à leurs déclarations et à l'absence d'autres déclarations de leurs part. Et, comme l'écrit Régis, la déception est d'autant plus grande qu'ils ont placé, à fort juste titre, les européennes au centre de leur stratégie. Or, tous deux se sont clairement refusé à revendiquer la rupture avec les institutions européennes, à savoir : l'affranchissement de la France du pacte de stabilité, des diktats de la BCE et de la commission européenne. Au lieu de prononcer ces mots précis, nos deux impétrants ont fait leur le slogan d'une "autre europe" avec lequel le PC et le PS torpillèrent le mouvement né de 2005 et sa tentative de faire échec au traîté de Lisbonne. En ne proposant pas à nos concitoyens les revendications concrètes qu'ils attendent par rapport à l'Europe, les mêmes causes produiront les mêmes effets : l'abstention et la dissolution des votes dans les diverses listes souverainistes, dans celles du FN aussi. La question de la distinction  entre gauche et droite va dans le même sens. La construction d'un mouvement républicain et social en France, contradictoire avec les objectifs corporatistes et supranationaux de l'UE, est impossible en s'enferrant dans un dialogue au sein de la seule "gauche", c'est à dire les nostalgiques du Programme Commun et de la Gauche Plurielle. Ce langage de "transformation sociale", ressucée du "changer la vie" de Mitterrand nie les véritables préoccupations de la majorité du peuple français d'aujourd'hui dont une part de plus en plus faible se reconnaît dans ces formules creuses. La construction d'une alternative politique en France passe par l'humilité d'hommes politiques qui commenceront par écouter les problèmes et les aspirations de tous nos concitoyens (et pas seulement du "peuple de gauche") pour dégager les moyens concrets d'un programme véritablement républicain et social. L'indispensable phase transitoire du recouvrement de notre souveraineté nationale ne peut pas faire l'économie du rassemblement majoritaire du peuple français. Il ne se fera certainement pas en employant les mots des années 80, des mots creux et trop beaux qui ont couvert des pratiques politiques de trahison sociale. Il ne s'agit pas de jouer les rabat-joie ou les éternels sceptiques. Si je parvenais à voir dans le PG une chance, même infime, de créer le large mouvement populaire nécessaire à la rupture, je n'hésiterais pas à tout mettre en oeuvre pour le soutenir. Cela viendra peut-être mais, pour cela, d'urgentes clarifications s'imposent. Et, pour le moment, je vois surtout un grand flou ressemblant à un rideau de fumée sur des manoeuvres politiciennes entre quelques personnes positionnées au-dessus de nous tous... 

Fraternellement.

Pierre Delvaux


commentaire général sur les commentaires par christophe_miqueu le Jeudi 11/12/2008 à 23:44

 Celles de la gauche aussi ! Je souscris parfaitement à vos interrogations, Régis, et je crois bien que la singularité du Parti de gauche risque d’être que ces questions seront enfin posées, et qu’on peut s’attendre à ce que nombreux soient ceux qui défendent ce que vous défendez là.

Il n’y a donc pas de déception à avoir déjà, comme l’écrit Pierre, puisque tout est en construction, et donc à construire ! A nous de nous engager politiquement au sein de ce parti pour faire entendre ce que nous estimons être la juste ligne à tenir, notamment sur l’Europe, plutôt que de condamner avant même que les discussions aient eu lieu…Si je comprends tes interrogations Pierre, je comprends moins bien pourquoi tu sembles immédiatement définitif dans ton jugement…

De même, sur la question de la distinction droite / gauche, j’ai du mal à suivre jusqu’au bout à ton analyse, Pierre ; Denis me demande ce qu’est le peuple de gauche. Bien sûr, il s’agit d’une formule rhétorique, mais qui contient une part de réel indéniable. L’aspiration première des classes populaires, conformément à leurs intérêts matériels et à leurs souffrances accrues en temps de crise, est la transformation sociale, non le maintien de la domination économique, sociale et politique. J’ose penser qu’on peut encore qualifier de gauche cette aspiration et je refuse de considérer comme Chevènement en son temps que la distinction droite / gauche n’a plus de sens. Le peuple de gauche désigne le peuple qui, lorsqu’il se réapproprie le processus politique, porte cette aspiration fondamentale. La question, dans le cadre institutionnel qui est le nôtre, et dont on peut bien sûr relever les imperfections intrinsèques, est de savoir comment et qui peut représenter ces intérêts et élaborer le programme politique qui correspond à ces attentes.

Que la gauche, et particulièrement le PS, ait déçu le peuple qui votait pour elle en 1981, est une évidence. Qu’il faille en conclure que parler de gauche n’a plus aucune signification, je ne vois pas pourquoi. Je prétends qu’un parti comme le PG peut se donner cet objectif : représenter les classes populaires, et redonner l’espoir d’une représentation à tous ceux qui ne croyaient plus que la politique puisse se dire dans les termes de la lutte des classes et de l’émancipation sociale. Il ne s’agit pas de nostalgie, il s’agit qu’un nouveau discours s’élabore sur ces fondamentaux, et un parti comme celui-là peut en être le laboratoire et l’outil pour les batailles politiques à venir. Se donner la république sociale comme objectif – ce n’est pas Denis qui me dira le contraire – c’est bien parler le langage de l'avenir, et ce n'est en rien énoncer des formules creuses.

Dans la perspective des prochaines échéances électorales, la force du PG est d’emblée de ne pratiquer en rien l’ambiguïté. Pour répondre à l’autre question de Denis, le « front de gauche » désigne la stratégie d’alliance politique du PG, qui consiste à constituer une plateforme de travail commune avec d’autres partis (le PC, le NPA, les Alternatifs, etc.), avec tous ceux qui étaient à nos côtés lorsque nous défendions le NON au TCE et qui veulent, pour commencer, remettre en cause l’Europe du traité de Lisbonne.

Les clarifications sont peut-être encore nécessaires, mais c’est là tout l’enjeu du congrès de février, et c’est à nous de nous investir suffisamment dans ce nouveau parti pour ne pas nous contenter du seul rôle de commentateur désabusé par ses insuffisances supposées (puisqu’elles ne sont le plus souvent pas recensées après une expérience militante concrète au sein de ce nouveau parti). Pour ce qui me concerne, individuellement, le choix est clair. Mais je crois que collectivement, La sociale – Devoir de résistance devrait entrer dans le mouvement de construction de ce parti, au même titre que Mars ou d’autres organisations qui ont déjà pu le faire. Je ne vois pas d’autres manières de faire de la politique aujourd’hui, de défendre l’idéal de République sociale que nous soutenons depuis des années, et de mettre en adéquation nos idées avec notre pratique politique militante. 

Fraternellement,
Christophe Miqueu


Gauche? Vous avez dit gauche? par la-sociale le Jeudi 04/12/2008 à 18:46

Christophe, peux préciser pour qu'on ne lance pas le débat sur de fausses pistes:
1) ce qui distingue selon toi la droite de la gauche;
2) ce qu'est ce "front de gauche" -- c'est-à-dire quelles sont ses limites;
3) ce que tu appelles le "peuple de gauche" et ce qui le distingue du "peuple de droite".
Salut et fraternité.
Denis Collin


Re-PG pour gagner par jl ernis le Samedi 06/12/2008 à 15:18

Je partage l’analyse de Christophe Miqueu sur la création du P.G
Oui, le meeting du 29 fut un succès. Succès par le nombre, le gymnase était bondé de gens enthousiastes. Succès par son organisation. Faut-il rappeler que huit jours avant, il n’y avait pas de salle ? Succès par le déroulement du meeting où la pédagogie n’avait pas été négligée. Nous n’étions pas dans un spectacle de com, mais bien à l’écoute de discours militants dont les thèmes avaient probablement été choisis.
Reconnaissance aux camarades co-fondateurs et en particulier aux parlementaires qui auraient pu confortablement finir leurs carrières sans grands soucis.
En sortant du rang, ils savent que quoi qu’il arrive, ils rencontreront de gros obstacles, y compris et peut-être surtout, face à leurs ex.
Ceci étant dit, on peut trouver des points de divergences personnelles avec le message actuel du P.G. mais qui peut dire qu’il a toujours été en pleine phase avec son organisation (associative – politique – syndicale) ? Le résultat du débat démocratique, c’est le compromis.
Je considère que la volonté d’ouvrir le débat sur la planification écologique est courageuse et intéressante, parce que d’avenir.
Je trouve responsable le moment choisi de quitter le P.S. pour créer le P.G. Après le vote des motions du P.S. prouvant que 80 % des militants s’opposent au résultat du référendum au T.C.E., la preuve était confirmée de l’accrochage du P.S. à l’économie libre et non faussée.
Autre point intéressant, celui de faire des élections européennes de juin prochain un prolongement du 29 mai 2005.
Le congrès de février, et la période précédent celui-ci, permettra de définir les positions, notamment de débattre de points fondamentaux comme la référence à la citoyenneté européenne. Celle-ci ne peut se conjuguer avec l’Europe des Etats. La citoyenneté européenne n’existe pas.
Les pays d’Europe n’ont pas d’histoire commune, n’ont pas la même culture, ne sont pas tous laïcs. Tous ne disposent pas d’un régime républicain.
Mais tout ceci sera porté au débat, je n’en doute pas.
Le choix est clair, continuer de s’offusquer et de commenter les turpitudes du P.S. comme la récente reconnaissance du traité de Lisbonne ou apporter sa pierre à un parti qui veut inverser la donne.
Au choix de chacune et de chacun.


Re: Re-PG pour gagner par la-sociale le Dimanche 07/12/2008 à 08:18

"Il me semble qu'il faudrait préciser que:

1) pour pouvoir apporter sa pierre à la construction d'un nouveau parti, il faudrait que soit ouvert un débat démocratique de bas en haut. Faute de quoi nous en restons à la recherche d'un "sauveur suprême".
2) que la clarification politique est indispensable. Si on croit que l'alliance PG/PCF (un PCF sérieusement "épuré" si j'en crois ce que rapporte la presse) passer devant le PS aux prochaines élections, sans un travail de fond, simplement en appelant tout le monde à se rallier au panache blanc de nos parlementaires, on commet une lourde erreur et on risque de retomber dans les mêmes illusions et les mêmes désillusions que celles qu'ont connues les militants qui ont suivi Jean-Pierre Chevènement dans l'aventure MDC puis "pôle républicain".
3) Le parti s'appelle "parti de gauche" et non "socialiste" ou "pour la république sociale" ou je ne sais quoi encore du même genre (PSA, PSU...).  Voici une déclaration de Manuel Valls (France-Soir, 19 mars 2008):

Le socialisme au XIXe siècle a été inventé pour remplacer le capitalisme. Or nous devons assumer pleinement l'économie de marché. Je préfère parler de la gauche.
4) le projet (provisoire) qui présente le PG déclare " Nous voulons l’émancipation globale de la personne humaine." Curieusement cette phrase est reprise de la nouvelle déclaration de principes du PG que Mélenchon avait acceptée (tacitement) et contre laquelle Dolez avait votée, dit en son article 1: "Le but de l’action socialiste est l’émancipation complète de la personne humaine." Une analyse un peu approfondie montrerait les étonnantes convergences entre les principes du PG et la déclaration de principe du PS. Qu'on prenne comme point de départ du nouveau parti, le dernière régression anti-socialiste du PS (je renvoie à ce Marc Dolez en disait, à juste titre), cela me semble très problématique.

Denis COLLIN


sans doute c'est idiot et tripal mais... par regis le Dimanche 07/12/2008 à 16:59

« Voici en effet un parti qui pour la première fois depuis bien longtemps ne renonce pas à défendre les intérêts des classes populaires, des salariés et des ouvriers, des jeunes et des retraités, des chômeurs et des travailleurs précaires, et entend présenter aux Français un projet politique de gouvernement sans concession avec le capitalisme. »

Sans vouloir d’aucune façon modérer votre enthousiasme qui m’est aussi précieux pour l’édification d’une société nouvelle, permettez moi de vous faire remarquer que d’autres militants n’ont pas attendu ces dernières années pour combattre le capital et tenter de démystifier le rôle des partis « socialistes » ou « communistes ». Ils ont été, entre autres, actifs lors du référendum de Maastricht où il s’en est fallu de peu pour que le peuple l’emporte (réfléchissez à tous ceux qui leur ont fait défaut).

Quels que soient nos désaccords avec les premiers, sachons reconnaître qu’ils ont eu raison indistinctement…et, par contrecoup, ceux qui n’en étaient pas n’ont pas fait preuve, pour le moins, de la plus grande lucidité.

« Reconnaissance aux camarades co-fondateurs et en particulier aux parlementaires qui auraient pu confortablement finir leurs carrières sans grands soucis.

En sortant du rang, ils savent que quoi qu’il arrive, ils rencontreront de gros obstacles, y compris et peut-être surtout, face à leurs ex » et nous, simples salariés, militants syndicalistes ou d’autres, militants politiques honnêtes et plus largement la classe ouvrière, on a eu la vie belle depuis 25 ans ? Faut-il vous détailler les mesures « sanitaires », sociales voire sélectivement répressives venues tant de la droite que de la gauche ?   

 

Cela dit, ce qui importe à cette heure, c’est d’inverser le rapport de force car, nous salariés, en avons un besoin urgent. Est-il ridicule de penser que, soit le talon de fer du capital passe, ou nous ? Bienvenue au club donc !

Unissons nos forces dans la clarté pour barrer la route à toutes leurs mesures anti-ouvrières.

 

 

La clarté signifie aussi que l’on rompe avec le passé : combien qui n’avaient pas forcément tort se sont fait insulter au nom de la « gooôche » : objets d’un anathème ou ridiculisés, marginalisés voire « droitisés », combien même non militants ont été écoeurés car refusant de se plier à ce qu’elle avait édicté : pédagogisme, « anti-racisme » en réalité exacerbation de la « différence » et mise en valeur réelle du FN, vélo contre voiture, « Europe » , réduisant l’ouvrier, le petit paysan, artisan, l’employé à un vulgaire bof’ raciste, alcoolique et vulgaire, lui préférant le bobo black-blanc-beur. Faut-il préciser que toute ma vie témoigne de ma répulsion pour le racisme ?  Avec, en sous-main la préférence pour le citadin cultivé, de bon ton (c a d qui ne connaît pas de problème de fin de mois, habite le centre ville, mange écolo, habitué des nouvelles avant-gardes théâtrales etc…).

Ceux que j’ai envoyé paître lorsqu’ils voulaient me faire voter PS ou Chirac au nom de la gooôche. Ceux, aussi, y compris du PC, qui voulaient installer des stationnements payants (chers) dans un quartier populaire au nom de l’écologie pour diminuer le nombre de voitures en ville. Ceux qui insinuaient que si l’on ne soutient pas la gooôche, c’est que nous sommes pour la droite (complicité objective ?).

Pour en terminer avec le passé, il faut en finir avec la sacralisation de ce terme très relatif (Bayrou est à la gauche de Sarkozy à ce compte). Il faut une discussion ouverte, il faut discuter du fond. 


par Anonyme le Lundi 08/12/2008 à 10:07

Est-il totalement incongru de penser que sortir du PS quand on est un élu national et qu'on ne fera,au fond,pas grand chose de plus qu'en y restant(mis à part se présenter aux élections,d'abord européennes puis...,et prétendre les gagner!)est une erreur stratégique?

Les derniers événements concernant la direction du PS (sans Ségolénistes)ne montrent-ils pas que le PS n'échappe pas à la lutte des classes (même si cette version ne satisfait pas les "puristes")et que la situation politique y joue un plus grand rôle que toutes les motions,manoeuvres électives,et états d'âme des protagonistes supposés importants, majoritaires ou minoritaires,éléphantesques ou pas?...

En un mot,"çà suffit comme çà",est peut-être une bonne formule pour l'auto proclamation,mais c'est sans doute un peu court pour faire une politique...et construire un parti(LE parti?).

Le dépit des tenants du "débat",qui souvent s'expriment ici, me semble à la hauteur de cette opération qui visiblement les laisse sur leur faim...

 

 


Lien croisé par Anonyme le Lundi 23/02/2009 à 12:52

socialiste de gauche 65 : " déclaration du principes du parti socialiste au projet du parti de Gauche , sans oublier PG pour gagner, article"



Archives par mois


La Sociale

Il Quarto Stato