L’eurocratie profite de la crise des dettes publiques pour opérer un véritable coup d’état. L’opération dite de sauvetage de la Grèce – en fait d’étranglement du peuple grec condamné à payer les pots cassés de la spéculation financière – est en train de se transformer en quelque chose de beaucoup plus grave encore. Les ministres des finances et les gouvernements européens veulent mettre en place ce que les socialistes réclament depuis si longtemps, un gouvernement économique de l’UE. Mais comme toujours, le rêve socialiste se réalise en cauchemar.
Depuis les révolutions de la fin du XVIIIe siècle – mais la revendication est encore plus ancienne – le droit pour les citoyens de voter le budget de la nation est considéré comme le concentré de ce pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple. Ce que mijotent les gouvernements de l’UE, c’est ni plus ni moins que la suppression de ce droit fondamental en imposant un contrôle a priori des budgets de chaque nation qui pourraient être soumis aux parlements seulement après reçu l’imprimatur de la commission et des instances européennes.Autrement dit, les ministres de l’UE sont en train d’organiser un véritable coup d’État vidant d’un seul coup la démocratie de toute signification. On pourra dire que ce n’est qu’un nouveau pas dans un processus engagé depuis les accords de Maastricht et l’imposition des clauses de convergence. C’est incontestable. Mais ici, la quantité se transforme en qualité et le nouveau saut dans le vide organisé par les cliques européistes et les intérêts financiers qu’elles représentent n’est pas seulement fort symboliquement. Il s’agit de la suppression d’un des attributs et peut être même de l’attribut essentiel de la souveraineté politique. Ce que proposent les ministres des finances de l'UE avec l'accord de Mme Lagarde et donc du président de la République, c’est tout simplement la violation de deux articles essentiels de notre socle constitutionnel qui inclut la déclaration des droits de 1789 :
Article III - Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément.
Article XIV - Chaque citoyen a le droit, par lui-même ou par ses représentants, de constater la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d'en suivre l'emploi et d'en déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée.
En approuvant cet accord, dont l’inspiratrice est l’Allemagne de Mme Merkel, le gouvernement français et le président de la République commettent une véritable forfaiture.
Web 2.0 : Nicolas Fontclair 2012 | Politique et Société - Divers | : "Traité de Lisbonne : vers une logique du coup d'état permanent mercredi 19 mai 2010Article publié le 18 mai 2010 sur http://la-sociale.viabloga.... Un coup d'État organisé par les instances gouvernementales européennes Ou comment l'eurocratie assassine la démocratie Par la-sociale • Actualités • Mardi 18/05/2010 &b"