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Un drôle d'avril au Portugal

Par Antonio Pereira-Nunes • Internationale • Samedi 26/03/2011 • 1 commentaire  • Lu 2146 fois • Version imprimable


Dans un Portugal, qui était déjà en pleine crise économique, le voilà cumulant cette cruse avec une crise politique. Un peuple dont la colère monte chaque jour et qui, déjà depuis des années va d’un  plan d'austérité à un autre, le voilà á présent face à un  4ième annoncé, grâce aux dictats des instances européennes, les marchés, les agences de notation, le FMI, et les spéculations de toute part.Socrates, premier ministre portugais, socialiste libéral sans complexe, sous prétexte d'une réponse rapide aux marchés, lors de son avant-dernière séjour à Bruxelles, sans la moindre consultation de Cavaco Silva, le Président de la République portugais, ni de ses collègues ministres ni du Parlement, venait de prendre position auprès de la CE pour un durcissement du Plan de Stabilité et de Croissance (PEC4). Face à cette attitude plutôt désinvolte ce fut la levée de bouclier de l’ensemble de la classe politique portugaise et la stupéfaction d’un peuple médusé.
Mercredi 23 mars, comme il était bon de prévoir, la majorité du Parlement portugais n’a pas voté le PEC4, au grand dam des instances communautaires.Venant d'essuyer la censure de l'opposition à son plan d’austérité et donné la démission qui n’a pas encore été acceptée, Socrates reste encore aux manettes en attendant la réponse du président Cavaco Silva et l’annonce des élections législatives qui devraient avoir lieu au plus tard dans, 55 jours selon la loi portugaise.Dans les rues, aux arrêts de bus, dans le cafés et dans les files aux guichets administratifs, entre colère et soumission, face à l’annonce  du gel des retraites, reductions de salaires, reduction des idemnisations de licenciment, augmentation des impôts, réorganisation de la justice de l’éducation, de la santé, et ainsi de suite, partout ç’est le désarroi et la tristesse à l’annonce des mesures annonçées, plus sinistres les unes que les autres. Comme beaucoup d’autres, le chauffeur de taxi qui me transportait hier soir lâchait un soupir à l'évocation d’un changement de gouvernement , car son sentiment est que cela non seulement ne changera rien comme en plus ça ne pourra qu’empirer.Chaque soir, au dîner devant la télé, entre ginguels trépidants et les échos dans des journeaux télevisés chargés de menaces et de tableaux sur lesquels des sommes allucinantes défilent au rithme des vídeos crépitantes, des explications débités en avalanche par des spikerines névrosées la pression médiatique est paroxismique, les estomacs sensibles luttent pour conserver leurs repas. Dormez bien braves gens car demain ça va recommencer.Le Soleil levant brille dans la matinée humide de la rosée de la nuit, un enfant dans son lit gazouille et joue avec ses doigts des pieds en attendant ça maman. La vie est encore là et ce bébé a l’air de nous dire que tout n’est pas fini, c’est même le contraire. A nous de ne pas le décevoir.

Antonio Pereira Nunes 

 


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Commentaires

par Anonyme le Samedi 26/03/2011 à 14:14

Je suis bien d'accord avec la conclusion : à nous de ne pas décevoir les jeunes générations. On comprend qu'à l'image de ce chauffeur de taxi beaucoup tombent dans la résignation, sentiment qui alimente soit l'abstention (que j'ai moi-même pratiqué la plupart du temps), soit le vote protestataire comme on l'observe présentement en France.
L'alternative est pourtant possible. Soit nous la construisons avec les partis existant, soit nous nous dotons de notre propre représentation politique. Je ne crois plus guère à la première solution, les grands partis étant devenus des castes au-dessus des peuples, en France comme dans le reste de l'Europe. La deuxième solution est difficile à mettre en oeuvre, elle demande une grande volonté et du travail mais elle a déjà existé dans dans l'Histoire et se réalise même sous nos yeux. Face à l'incroyable courage des peuples arabes, du peuple iranien, ne pouvons nous nous-mêmes, dans toute l'Europe, reprendre notre destin en main ? Des mouvements sporadiques agitent le continent, en Grêce, au Portugal, en Grande-Bretagne... tous opposés au talon de fer européiste. La solution passe peut-être par l'unification de ces mouvements ?!...

Pierre



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