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Voter Mélenchon ou France Insoumise ?

Par Jean-Paul Damaggio •  • Mercredi 19/04/2017 • 1 commentaire  • Lu 1760 fois • Version imprimable


Après la présidentielle il y aura les législatives.

Des électeurs de Benoît Hamon voteront PS, EELV ou peut-être France Insoumise quand le PS ça sera Manuel Valls.

Des électeurs de Mélenchon voteront PCF (il n’y aura pas de candidats FI contre les députés sortants PCF), France Insoumise ou peut-être PS.

Les législatives ne procèdent pas de la même logique électorale que la présidentielle.

Beaucoup pensaient que la FI ne trouverait pas 577 candidats pour les législatives réduisant le mouvement au seul cas de Mélenchon. Je ne suis pas naïf, sur les 400 000 personnes qui ont signé sur internet pour la France insoumise, il n'y a pas 400 000 militants de la future organisation. Aussi la question est entière : que deviendra FI après les présidentielles ? Mélenchon saura-t-il être le "modeste" détonateur d’un mouvement nouveau ?

Podemos, dans l’enthousiasme d’une victoire éventuelle, a suscité un mouvement sans précédent en Espagne. Puis il a fallu gérer le temps, l’organisation en tendances, et l’enthousiasme a baissé. Ce fut le cas du NPA qui après 2008 a aussi suscité des espoirs avant de redevenir une LCR bis.

Bref, voter Mélenchon ou France Insoumise n’est pas la même chose même si pour la présidentielle c’est le même bulletin.

Mélenchon aura révélé qu’il existe un peuple mobilisé, mobilisable et mobilisateur. Je prends l’exemple de la laïcité qui me tient à cœur : quand il fait applaudir par les foules la fin du Concordat là où il existe en France, il démontre que ce projet simple, que la gauche (y compris le PCF) a toujours mis entre parenthèse, pour ne pas heurter l’Alsace, est un projet populaire. Quand il évoque la fin de vie avec des mots poétiques il montre qu’il existe là aussi un mouvement populaire. Ceci étant, le sociétal n’est pas la première figure mise en avant, comme le PS sait le faire pour favoriser l’oubli du social.

Si la FI retombe comme le «gâteau» Front de Gauche (il était retombé dès les législatives), les nouvelles déceptions seront à la mesure des enthousiasmes de la campagne.

Voilà pourquoi voter France insoumise et voter Mélenchon sont deux actes certes complémentaires, mais dans les faits différents. Il y a ceux qui au PCF ou au PS, car ils ont des structures solides, pensent pouvoir récupérer un mouvement dont le plus souvent, ils ont été spectateurs. Le nombre d’idées de la France insoumise reprises par Benoît Hamon est déjà important sauf bien sûr là où il est dans les traces de Hollande : sur sa fausse laïcité, sa fausse Europe et sa fausse condamnation de la Russie.

L’originalité de la situation fait que le programme FI a été largement diffusé et le soutien engrangé est une solide base politique pour demain. Il existe à présent une cohérence entre les buts et les moyens, cohérence qui va devoir s’adapter aux conditions par nature évolutives, cohérence dont je ne sous-estime pas les limites (Le Figaro a voulu pointer du doigt les liens avec l’ALBA alors que l’alliance bolivarienne est une coquille vide), mais cohérence globale entre les souhaits d’un peuple debout, et les moyens disponibles. La campagne a débuté sous les pires hospices pour «la gauche» et s’achève avec de grands espoirs pour l’émancipation humaine. Pas parce que le PS est en pleine crise mais parce qu’il peut y avoir des personnes capables de se lever. J-P Damaggio


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Commentaires

par berthierch le Jeudi 20/04/2017 à 22:46

Je ne crois absolument pas à la répétition des cycles de renaissance des anciens partis. Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin, elle se casse.Au PC comme au PS et plus loin à gauche, à force de déceptions, de vieillissement et d'opportunisme, les continuités organisationnelles ont été rompues...sauf à intégrer les états. Le PS, pèse 5% et le PC 2%. La maladie a même gagné les organisations syndicales se sont recroquevillées., Toutefois ne dépendant pas totalement des prébendes étatiques ou autres, la lutte des classes pour défendre les acquis vitaux irrigue des combats incessants et partout dans le monde existent et luttes des organisations syndicales et des réseaux de résistance pour la survie...de l'espece...fondamentalement. L'instabilité politique foindamentale résulte de la confrontation entre des appareils politico-economiques avides dont toute democratie réelle est exclue et une masse humaine très majoritaire partiellement organisée pour la production et ne percevant qu'une part de plus en plus réduite de la valeur de sa production. Des affrontements impitoyables en résultent, sociaux ici, militaires ailleurs. Nos institutions sont incapables d''y faire face, ni par la concertation, ni par l'affrontement direct. La biologie nous apprend que de tels conflits sont mortels et qu'une espece combat jusqu'à sa mort ou à sa domination. Notre espece humaine n'échappe pas à cette destinée et le développement technique, scientifique, démographique, culturel n'y changera rien. socialisme et/ou barbarie, comme on dit. Cela considéré, nous militants avons choisi de vivre et d'affronter notre temps. Nos institutions ont fait le leur. Elles ne peuvent plus faire cohabiter pacifiquement une France d'en haut rapace, corrompue, improductive et un peuple d'en bas qui ne se reconnait plus dans ses représentants politiques et economiques.
1789 a inventé notre "constituante"...mais tout le monde fait mine d'oublier qu'à l'époque, un certain "tiers état", impatient des tergiversations des autres ordres,; s'était reuni en une "assemblée des communes de France" dont les assemblées communales/paroissiales avaient donné mandat à leurs représentants sous la forme de "cahiers de doléances". Et le Roi, derechef, de rameuter les nobles et les pretres pour qu'ils ne laissent pas le peuple jouer tout seul et oublier qu'il s'agissait de faire payer les dettes du royaume.
Et nous, en 2017, de tenter d'inventer une assemblée "constituante" délibérant de longs mois, voire deux ans , dans le cadre d'institutions totalitaires, du "coup d'etat permanent" sous le regard tolérant, voire bienveillant d'un Président plébicité assisté d'un Sénat et  d'un parlement-croupion, le tout sous les regards vigilents de hauts conseils non élus "constitutionnel", d'"état", Union européenne, OTAN, etc, etc. Autant reconnaitre que cette Assemblée constituante ne serait pas plus "souveraine" que le Parlement ( qui parle et qui ment?), d'autant que certains de ses "constituants" seraient dépourvus de tout mandat populaire car tirés au sort. 
Le Président ayant gardé tous les pouvoirs de déclarer la guerre, de la financer dans le dos des élus de tous niveaux et de ne rendre de compte budgetaires qu'à des organes étrangers non élus. Dans le contexte politique actuel, quel que soit le "résultat" des élections à venir, il ne faut pas s'attendre à des mois tranquilles!



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