Au passage, notons que Fillon, « vainqueur » des Primaires de droite se retrouve, au premier tour, dans la même position que ceux qu’il a éliminés : dirigeant du parti fondateur de la V° république, ancien premier ministre et ouvertement pour la liquidation du principal acquis, la Sécurité Sociale issue du programme du CNR (Conseil National de la Résistance). Rajoutons qu’il situe sa propre candidature comme une application logique de l’alternance gauche droite, en fonctionnement depuis 1982, alors même que ces élections sonneront le glas du régime de la V république. Pour ces raisons, il sera une des cibles du rejet massif de la politique poursuivie depuis des années. Quant au parti au pouvoir, le PS, il a officiellement un candidat qui n’a le soutien ni du premier ministre Valls, ni du président Hollande, un parti en pleine crise dont l’enjeu de ce premier tour est tout simplement sa survie comme parti. De plus, une partie significative de l’appareil du PS fournit les moyens politiques à la candidature Macron, candidat des banquiers. La candidature Macron a comme plateforme un « copier-coller » intégral des recommandations et directives de l’Union Européenne. C’est précisément contre cette politique toute entière au service des détenteurs de capitaux et des actionnaires des multinationales, que grandissent colère et rejet massif dans ce pays.
La candidature Mélenchon intervient dans cette situation. Elle n’est pas une candidature de cartel ou d’une énième combinaison de partis mais est portée par un mouvement fondé sur la rupture d’avec la politique du parti au pouvoir, le PS, et sa politique européenne, et ayant déjoué le piège tendu lors de l’élection précédente à ce même candidat par le PCF.
Depuis des années, l’importance de l’abstention est, sur le terrain électoral, une des expressions de la puissance de ce rejet, tout comme, dans cette dernière période, celui-ci est à l’origine de la défaite systématique des « sortants ». Aujourd’hui tous les partis institutionnels, ayant mis en œuvre cette politique dévastatrice, s’en retrouvent disloqués, isolés et désertés. Une nouvelle et totale défaite de ceux-ci ouvrirait une situation de dislocation des institutions anti-démocratiques de la V° république et leur liquidation par la puissance de l’exigence démocratique de mesures d’urgence permettant la satisfaction des besoins fondamentaux – se nourrir, se vêtir, se loger, s’instruire et disposer de l’accès aux soins pour tous dans ce pays. Simultanément cela constituerait un formidable encouragement à l’action de travailleurs et leurs organisations syndicales pour la reconquête de nos droits et l’établissement de nouveaux protégeant chacun de l’injustice, l’arbitraire, la misère et l’exploitation.
Cette défaite des partis réactionnaires et serviles serviteurs de la finance est souhaitable, elle est aussi possible, dans ces élections, par le vote Jean-luc MELENCHON. Pour toutes ces raisons, voter pour Jean Luc Mélenchon constitue mon choix personnel.
syndicaliste, animateur du comité de liaison pour l'unité de Trappes et environs (78)