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LES MASQUES TOMBENT … ET CHACUN EST AU PIED DU MUR

Par Bernard_Germain • Actualités • Lundi 23/11/2015 • 2 commentaires  • Lu 1953 fois • Version imprimable


Les évènements dramatiques que nous vivons mettent tout le monde au pied du mur. A cette occasion les masques tombent et … les surprises ne manquent pas. Bonnes et mauvaises, voire très mauvaises.

La question ne se résume pas au seul problème du terrorisme de l’Islamisme radical. Il faut également se poser le problème de l’après. Nous y reviendrons dans une seconde partie de ce texte.Commençons par l’Islamisme radical, c'est-à-dire la Wahhabisme et le Salafisme.Comme je le disais dans un article précédent, leur objectif est d’imposer une société totalement soumise à la sharia, avec une lecture plus que stricte du Coran. Le pays qui l’incarne le mieux est l’Arabie Saoudite. Comme l’a dit à juste titre un journaliste «l’Arabie Saoudite, c’est Daesh ayant réussi …». Formule d’une pertinence évidente et qui résume parfaitement le problème.

Deux questions se posent : 
-  que faire vis-à-vis de l’Etat Islamique ?
- que faire vis-à-vis de ses soutiens ?

Vis-à-vis de l’Etat Islamique, c’est simple. Il faut une coalition internationale et aller les détruire. Il n’y a pas d’autre alternative. C’est en tout cas un préalable indispensable car tant que l’Etat Islamique existera, rien ne sera possible.

A ceux qui seraient contre la position de «va en guerre» qui est la mienne, je pose une question : comment pouvez-vous être pour l’accueil des réfugiés (qui ne sont pas des «migrants») parce qu’ils fuient l’enfer bien réel de leurs pays respectifs et d’un autre ne pas vous donner les moyens d’en finir avec la cause de leur fuite. Vendredi 13 Novembre a été un jour terrible pour notre pays, mais pour eux … c’est tous les jours Vendredi 13 !

Alors que faisons-nous … on laisse l’Etat Islamique continuer tranquillement à faire exploser des avions, à massacrer, égorger et décapiter les populations locales ou des otages, à perpétrer des attentats à Paris et ailleurs qui sont de véritables boucheries, simplement parce que nous sommes des mécréants ?  On laisserait continuer tout cela au simple motif qu’on ne veut pas se «salir» les mains  ou qu’on est «pacifiste»?
Mais alors, pourquoi s’indigner ? Mettre un petit drapeau français sur sa page Facebook, ou «je suis Charlie» en Janvier 2015, c’est bien. Mais cela empêche-t-il ces tarés de continuer leur œuvre de destruction ?

L’Etat Islamique est une organisation fasciste. Elle se veut par ailleurs un Etat et a déjà une forme d’organisation qui prouve que c’en est bel et bien un. Par exemple, ils lèvent l’impôt. Hitler et le IIIème Reich n’étaient guère différents. Ils voulaient imposer une société totalitaire et avaient décrété que la race aryenne était la race supérieure. Quant au juif, il incarnait la race inférieure. Il fallait donc l’éliminer, ce que les nazis ont fait par millions dans l’horreur des camps de concentration. L’Etat Islamique fait exactement la même chose. Ils veulent imposer un état totalitaire sur la planète, régenté par la charia. Et tous ceux qui ne sont pas Wahhabites ou Salafistes sont des «non croyants» (même les musulmans «modérés). Donc il faut les éliminer tout comme les mécréants que nous sommes tous à leurs yeux.

Dans les années 40, confrontés à ce problème, auriez-vous dit : «Pas question d’aller faire la guerre aux nazis. Nous refusons d’aller avec les va-en-guerre pour le bain de sang qui s’annonce, même si c’est pour défendre la liberté et s’opposer au totalitarisme du IIIème Reich». J’ose imaginer qu’aucun d’entre vous n’aurait marqué la moindre hésitation. Mais alors, … pourquoi ces réticences aujourd’hui vis-à-vis de l’Etat Islamique ?

Passons au second problème, les soutiens de l’Etat Islamique.

Là aussi les choses m’apparaissent assez simples. Les soutiens de l’Etat Islamique sont connus. Il s’agit en premier lieu de l’Arabie Saoudite et du Quatar. Mais pas seulement. Il y a aussi les Emirats Arabes Unis et la Turquie. Les plus hypocrites, même dans les rangs socialistes en France (entendu hier à la radio) disent : «rien ne prouve que l’Arabie Saoudite comme pays a donné de l’argent à l’Etat Islamique. Ce sont des initiatives de riches personnes de ce pays».

Alors, qu’on les identifie, qu’on les jette en prison et qu’un procès international les juge pour «crime contre l’humanité» et «activité terroriste en bande organisée». Que leurs biens soient immédiatement confisqués et utilisés à la lutte contre l’Etat Islamique aujourd’hui et demain pour la reconstruction des pays et régions dévastées par le conflit. Quant aux Etats cités ci-dessus, il en va de même. Il serait particulièrement aisé de mener une enquête internationale en rendant publics tous les versements faits par eux à l’Etat Islamique.

On aura du mal à me faire croire que si une vraie Cour de Justice Internationale le voulait, en ayant l’appui de tous les pays, on ne pourrait pas obtenir les informations que détiennent les banques sur ce sujet. Et si les banquiers opposent le secret bancaire, qu’on les mette en prison pour «recel d’informations visant à entraver le travail de la justice» et «complicité d’activité terroriste». A mon humble avis, une démarche déterminée dans cette voie aurait rapidement comme effet de faire émerger des informations de nature à lever les doutes de ceux qui en ont encore. De plus cela aurait l’avantage d’envoyer un signal clair à tous ceux qui entendraient reprendre ces actions dans l’avenir.

On pourrait aussi agir de même s’agissant du pétrole en provenance de Syrie et d’Irak. l’Etat Islamique a bien des acheteurs … prêts à se mettre une pince à linge sur le nez pour acheter leurs barils de brut, sans état d’âme ni même une pensée pour toutes les victimes de leurs vendeurs. 

Par ailleurs, sur le plan politique et économique, la vérité qui sortirait de cette démarche ou enquête internationale devrait avoir comme conséquence un BOYCOTT INTERNATIONAL de tous les pays impliqués dans le soutien à l’Etat Islamique. Avec, pourquoi pas, confiscation de tous leurs biens à l’étranger et utilisation des sommes récoltées à la lutte contre l’Etat Islamique et à la reconstruction des pays victimes du conflit.
Je rappelle que l’Afrique du Sud a été mise pendant des années au ban de la société tant que l’apartheid continuait. Avec sanctions économiques associées ainsi que sur tout un tas d’aspects, y compris sportifs.
Pourquoi ce qui a été fait pour l’Afrique du Sud ne le serait-il pas pour l’Arabie Saoudite, le Quatar, les Emirats Arabes Unis et la Turquie ?

Quiconque est attaché à la liberté ne saurait s’offusquer que des mesures «radicales» de ce genre soient prises par nos société démocratiques. En parallèle d’une intervention terrestre pour, comme dirait Poutine «aller les buter jusque dans les chiottes».

Disons-le tout net, cette politique ne peut qu’être globale et ne doit surtout pas se couper en tranches. Aller régler son compte à l’Etat Islamique, sur terre mais sans soulever le tapis pour voir qui est derrière, reviendrait à poser un cautère sur une jambe de bois. Les battus deviendront des «martyrs» et d’autres ne manqueront pas de ressurgir un peu plus tard. Par contre mener de front toutes ces mesures serait cohérent et de nature à régler le problème. Reste qu’à ce jour, aucun pays ne semble avoir la volonté politique de mener cette politique en mettant en œuvre tous ses aspects.

Pour preuve, ce n’est pas du tout le chemin pris par Hollande. Il est certes pour qu’une coalition internationale digne de ce nom, se mette en place, mais rien n’indique qu’il souhaite une intervention terrestre en plus de celle déjà en cours au plan aérien. Par contre il n’a pas dit un mot sur le problème de commercer et d’avoir des relations avec le pays le plus impliqué avec l’Etat Islamique. C’est dire l’ambiguïté de sa position. Avec ses mots, le Juge TREVIDIC résume la chose de la manière suivante. Il dit «c’est comme si vous prétendiez combattre le nazisme et que vous invitez Hitler à votre table». Peut-on être plus clair et pertinent ?

Par contre, et c’est un véritable objet de crainte, Hollande qui ne veut pas rompre avec la monarchie Wahhabite– a ajouté un volet national, … l’Etat d’Urgence.

Pourtant, il n’y avait nul besoin de cela pour combattre les «terroristes». Le juge TREVIDIC, spécialiste de la question et en charge de l’anti-terrorisme pendant 10 ans, le confirme clairement. Un arsenal juridique impressionnant existe. Et «l’urgence» n’est pas franchement évidente. Pour preuve, les décrets d’application des Lois votées suite aux attentats de janvier venaient de sortir … en Novembre. En agissant de la sorte, Hollande enclenche une logique qui menace gravement nos libertés publiques … sans aucune justification. Et sans aucun effet supplémentaire vis-à-vis des «terroristes». Pourtant, presque comme un seul homme, l’assemblée Nationale et le Sénat ont voté cela. Sans piper.

Plus exactement, avec enthousiasme. Jusqu’au Parti de Gauche qui a, à cette occasion, perdu son honneur et les quelques valeurs qui le raccrochaient à feu «La Gauche». Seuls quelques députés (moins d’une dizaine) ont voté contre. Exactement comme pour le vote des pleins pouvoirs à Pétain …
En conséquence, l’heure est grave pour ceux qui sont attachés aux libertés publiques et à la démocratie.

Dans ce contexte :

UNITE LA PLUS LARGE POUR LA LEVEE IMMEDIATE DE L’ETAT D’URGENCE ET DE TOUTES SES DISPOSITIONS.

MOBILISATION GENERALE !

Un dernier mot s’agissant de l’interrogation qu’émettent certains quant au fait que des jeunes français se fassent sauter avec leur ceinture d’explosif. Là encore, il n’y a pas de problème en soi. Il est juste insensé de se mettre une ceinture d’explosifs et d’appuyer sur le bouton. Pourtant certains le font et l’explication m’en semble pourtant assez évidente. J’écrivais dans un article précédent :

 

«Tout d’abord, il faut avoir à l’esprit qu’en un an en France, 200 milliards d’Euros ont été distribués aux actionnaires. Somme colossale dégagée par les entreprises à coup de plans sociaux, remises en cause des acquis, agressions contre nos conquêtes sociales. Le capital financier qui n’en a jamais assez entend poursuivre et amplifier cette politique mortifère, jetant chaque jour plus de gens dans le chômage et la misère, même quand les résultats des entreprises ne justifient en aucun cas de telles mesures comme on vient de le voir récemment avec AIR FRANCE qui a très largement augmenté ses bénéfices mais fait néanmoins un plan social et de plus licencie les salariés qui veulent se dresser contre cette politique.Evidemment, dans ce contexte abject, les populations des banlieues, notamment les jeunes, sont aux premières loges pour subir de plein fouet cette politique. Et d’aucuns ne comprennent pas pourquoi certains de ces jeunes peuvent être amenés à se jeter dans les bras de fanatiques qui veulent détruire notre société ? La haine qu’ont ces fanatiques de notre modèle de vie républicain rejoint la haine compréhensible de tous ces jeunes laissés pour compte mais qui au lieu de se battre contre les responsables de cette situation, le capital financier, se font manipuler et en arrivent à se tromper d’ennemi et sombrent finalement dans l’extrémisme religieux. C’est cela qui explique pourquoi ils ont «tiré dans le tas» comme si toutes ces victimes, notamment des jeunes, tombées sous leurs balles, portaient une part de responsabilité. C’est un aspect fondamental du problème et il est pour le moins stupéfiant que si peu de monde semble comprendre le lien qui existe entre les ravages sociaux, œuvre du capital financier, et ce déchainement de violence, œuvre de «français», nés en France, ayant connus nos écoles, notre culture, nos valeurs. La politique menée par le capital financier est le meilleur terreau pour radicaliser les jeunes et il ne reste plus aux extrémistes religieux qu’à les récupérer et les détourner vers des actions totalement folles.»

A leur manière, Action Directe ou la Bande à Baader étaient dans le même registre. En opposition totale au système mais sombrant dans des actions violentes et terroristes à l’opposé des actions de masse dans le cadre d’organisations de classe, syndicats et partis pour «changer la vie».
Ces jeunes souvent rejetés par notre société ou qui n’y trouvent pas leur place peuvent répéter la même erreur, lorsqu’ils croisent des Islamistes Radicaux, se faire manipuler et sombrer dans des actions monstrueuses les amenant à «tirer dans le tas» alors que leurs cibles ne sont nullement responsables de leur situation, au lieu de s’engager dans un légitime combat pour la défense de leur condition au côté de ceux qui souffre comme eux.

Reste le problème politique de l’après Etat Islamique. Et sur ce plan, ce n’est pas une mince affaire.

Ainsi, il est évident que rien ne sera durablement viable dans la région sans la reconnaissance d’un Etat Kurde. Ce peuple écartelé entre quatre pays (la Turquie, l’Iran, la Syrie et l’Irak) constitue un véritable peuple. Ses combattants sont parmi les plus valeureux et les plus efficaces. Souvenons-nous, pour ne prendre qu’un exemple, comment ils ont combattu et tenu la ville de Kobané sous les yeux des turcs perchés au-dessus de la ville sur leurs tanks, sans rien faire pour aider les kurdes contre l’Etat Islamique qui attaquait la ville. Et les kurdes ont finalement remporté la bataille qui a été le premier véritable revers de l’Etat Islamique.Ils ne cesseront pas d’un claquement de doigt le combat pour leur indépendance. Il faudra bien un jour discuter sérieusement de cette question.

De même, s’agissant des Palestiniens, d’une part seul l’arrêt de la colonisation et la restitution des territoires illégalement occupés et d’autre part seule la reconnaissance d’un Etat Palestinien par Israël sera de nature à pacifier la zone et à favoriser des discussions constructives entre les deux pays. Mais il faudra aussi que les Palestiniens acceptent de reconnaitre l’Etat d’Israël. Aucune autre solution n’est possible si l’on veut mettre un terme aux affrontements.

Quant à l’Irak, le régime de fer de Saddam Hussein était le ciment de cet état. L’invasion du Koweit a été le premier vrai faux pas et tout s’est terminé par la chute du régime en 2003 à la suite d’une décision unilatérale des USA de s’en prendre frontalement au régime pour des prétextes dont l’histoire a montré qu’ils étaient fallacieux. Les bombardements incessants sur le pays et de l’embargo ont eu raison du régime. Tout s’est alors délité avec une rapidité étonnante. Toutes les rancœurs ont éclaté au grand jour, notamment le fait que les Sunnites, qui sont minoritaires, occupaient l’immense majorité des postes de commande. Par contre, ce qui est très clair c’est que toute solution du genre «l’oncle Sam vient et remet de l’ordre dans la maison en imposant notamment un gouvernement de son choix», est une solution condamnée d’avance. C’est la meilleure façon de créer et de maintenir un chaos absolu.

Enfin, la Syrie de Bachar El-Assad. Hier Etat qui semblait une puissance indestructible dirigé d’une main de fer par Bachar Al-Assad est aujourd’hui en proie à un chaos total. Faut-il laisser Bachar Al-Assad en place ? Le préalable est-il d’en finir avec son régime ? Tout comme en Irak, rien ne se règlera durablement si la solution vient de l’extérieur et s’impose aux peuples.


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Commentaires

par jcotta le Mardi 24/11/2015 à 01:04

L’article que nous propose Bernard fait suite à celui qu’il posait sur notre site le 17 novembre. Celui-ci se nomme " Les masques tombent... Et chacun est au pied du mur ", le précédent " la stupidité et l’hypocrisie politique… Ca suffit !".

Dans les deux il préconise une intervention militaire en Syrie pour faire la guerre à l’EI. Si la constance dans les arguments est une qualité, Bernard n’en manque pas. Je retrouve en effet sur la question centrale qui est celle de la guerre des positions inchangées, malgré un début de discussion qui a été amorcée sur notre site. Dans l’échange les arguments objectés peuvent convaincre ou au contraire conforter dans ses propres certitudes. Mais il faut le dire sans quoi la discussion semble stérile, inutile, répétitive.

Je voudrais ici rappeler les désaccords que j'ai avec le papier de Bernard, n'ayant pas l’impression d’une prise en compte quelconque, dans un sens ou dans l’autre.

J’indiquais notamment :

« Il est utile de redonner comme le fait Bernard Germain dans son article le contexte international et historique des attentats qui ont abouti à plus de 120 morts et des centaines de blessés au cœur de la capitale. La barbarie qui a frappé Paris le 13 novembre a en effet un lien direct avec la politique des grandes puissances, les USA par exemple vis-à-vis de l’Arabie saoudite, ou encore la France de Sarkozy, Hollande, Valls vis-à vis du Qatar… Les relations de la CIA avec les Talibans, avec Ben-Laden, les propos de Fabius élogieux à l’égard « d’al Nostra » se suffisent à eux-mêmes…

  • Mais l’essentiel n’est pas là. Cette position établissant les responsabilités des puissances occidentales est aujourd’hui assez largement reconnue. Ce qui mérite discussion dans l’article de Bernard Germain (…) concerne les solutions qu’il préconise. Solutions tout compte fait assez consensuelles qui recoupent la position du parti socialiste, de l’UMP, du parti communiste et autres centristes. En un mot comme le dit Bernard Germain, « aller sur le terrain et détruire l’EI » ou encore pour paraphraser Poutine comme le fait Bernard « aller les buter jusque dans les chiottes ».
  • Il ne s’agit pas ici d’opposer à cette vision guerrière un pacifisme bêlant. Mais l’histoire nous indique que les tentatives musclées pour éradiquer le mal mises en pratique depuis la guerre du Golfe et l’affaire irakienne ont toujours abouti à l’effet inverse de celui recherché. En fait plus la guerre se développe,  plus le djiadisme trouve de force. C'est d'ailleurs sur ce terrain que les chefs fondamentalistes veulent entrainer les Nations occidentales.
  • La destruction de l’état en Lybie (Sarkozy), l’affaiblissement de la Syrie (Hollande) ont créé le vide dans lequel se sont engouffrés les djiadistes et autres islamistes fondamentalistes et radicaux.
  • Toute guerre nécessite de définir les buts de guerre. Détruire l’EI ? Mais qu’est-ce que cet état qui s’appuie essentiellement sur les puits de pétrole pris dans la région, sans frontières précises, à cheval sur plusieurs états…. Détruire l’EI, on le voit bien, ne peut avoir qu’une réalité politique et le parallèle entre l’Allemagne nazie et l’EI des fondamentalistes peut éventuellement s’appuyer sur l’horreur, pas sur les réalités géographiques, nationales, militaires.
  • La poursuite de l’aventure guerrière n’aurait de sens que dans l’engagement massif au sol, mettant en jeu des dizaines de milliers d’hommes et jetant plus encore dans l’inconnue toute la région avec sans doute des conséquences dramatiques et catastrophiques. »
Sur ces questions, rien à modifier.

Un peu plus loin j’abordais la volonté gouvernementale d’imposer l’état d’urgence au nom du combat « contre le terrorisme ».

J’indiquais notamment :

« (…) La question est celle du droit et de la loi. L’état doit la faire respecter et pour cela aucun besoin d’état d’urgence. L’arsenal existe et ne demande qu’une volonté politique ».

 
Mais allons plus loin. Je pense en effet qu’il existe un lien entre la guerre dehors et l’état d’urgence dedans. Bernard se prononce pour l’un et contre l’autre. Mais est-ce bien logique ? La guerre hors de nos frontières a pour fonction, pour ceux qui la demande, l’anéantissement (bien illusoire) de l’EI. Pourquoi donc dans le même sens, puisque la menace plane dans nos frontières, ne pas se donner la les moyens du combat pour faire la guerre dedans ? L’état d’urgence devrait trouver là une justification cohérente.

Comme il est cohérent d’être, comme je le revendique, opposé à la guerre contre l’EI pour la raison qu’elle produit l’inverse du résultat recherché, qu’elle ne peut permettre le règlement syrien aujourd’hui, pas plus que le règlement irakien hier, qu’elle fait peser une menace de déstabilisation catastrophique sur toute la région, et d’être opposé résolument à l’état d’urgence qui se résume à une simple opération à visée électorale de François Hollande, du gouvernement et des socialistes, ne permettant en rien de combattre les terroristes et menaçant les libertés démocratiques et les libertés sociales de manifestation, de rassemblement, d’expression, d’organisation. 

Voila quelques questions qui à mon sens méritent réellement discussion.

Jacques Cotta


Re: les états, les forces et les idées par berthierch le Lundi 30/11/2015 à 19:21

Jacques Cotta fait bien de souligner le problème de camper sur des positions, qui, somme toute, restent des paroles verbales, aucun d'entre nous n'ayant, à ma connaissance, l'esquisse de l'esquisse de pouvoir directement agir sur les faits. Si on peut etre ardent avec les mots, il faut etre humble avec la matiere, les faits, les forces. Or, les guerres, La Guerre ne sont pas des mots. n'importe quel peuple sur terre, maintenant, sait ce qu'il lui en coute, ce qu'il en a couté et couterait a sa famille, à ses proches...et ce qu'il lui en couterait. Il ne faut pas en parler à la légère. La premiere chose à discuter est de comprendre si nous sommes entrainés dans une marche à une vraie grande guerre. Nous, Français. Ou si d'autres resteront à gerroyer et mener des "guerres saintes" au loin pendant que nous battrons le pavé parisien. Dans le premier cas, il faut cesser le babillage. Il faut se mobiliser de toutes nos forces pour faire "guerre à la guerre".
Apres, il sera trop tard. Avec les armes actuelles, ce sera la barbarie. En haut, on s'y prépare et c'est ce qui ordonne toutes les initiatives de nos gouvernants. Il s'agit d'une marche à l'etat de guerre : qui peut etre sur que les combats et les "frappes" resteront limitées aux états secondaires? Que les USA, notamment laisseront sans reagir la Chine réorganiser le commerce mondial et l'Eurasie autour d'elle? Déja les USA viennent de faire casser deux accords économiques entre la Chine et l'Australie.
Mais faire "guerre à la guerre" pose le probleme de l'appareil de l'Etat et des forces de droite comme de gauche qui le soutiennent.
Dans cette hypothese, l'etat d'urgence ne va pas cesser, sauf à se durcir encore sous un autre nom.  Car quand même: 
- Hollande a dissout un congres des maires dont les projets de résolution attaquaient vivement les conséquences des lois territoires.
- Quid des votes budgetaires une fois que les élus socialistes, jusqu'ici dociles, seront face à l'évidence d'une impossible réélection, de l'arret des emplois d'avenir, de ceux des leurs assistants et de la révolte des fonctionnaires en butte à la loi mobilité?
- qui peut croire que la suppression des departements et les intercos géantes resteront dans un cadre politique "pacifié" ?
2016 ne sera pas un long fleuve tranquille, c'est ce qui donne toute sa valeur à la proposition de Cotta de combattre l'etat d'exception.
Comment? Avec quelle perspective permettant au peuple de se rassembler contre une politique sur laquelle aucun élu n'a reçu mandat explicite? Les élus finiront-ils, enfin, à honorer les mandats qu'ils ont reçu? C'est une autre histoire! 



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