Ami électeur de gauche, je te connais bien. Tu es contre la Ve République parce que ses institutions sont anti-démocratiques. Tu préfères les républiques parlementaires. Quand tu as un peu d'âge tu te souviens du Coup d'État permanent écrit par un certain François Mitterrand. Tu es pour la laïcité et l’école de la république, pour toi, ça a du sens. Tu veux défendre les droits sociaux, les droits acquis de longue lutte, la sécurité sociale, le code du travail, les services publics. D'ailleurs tu ne fais pas souvent partie de la classe supérieure et tu sais bien tout ce que cela représente pour « ceux d’en bas ». Tu sais ce que c'est qu'aller au travail, rendre des comptes à un patron ou à un chef … Tu te désoles aussi de voir les trusts qui saccagent la planète et tu as parfois des sympathies pour les écolos, même si tu te méfies des partis qui ont ce nom.
Mais au moment de voter je t'entends, perplexe : « Mais Mélenchon il est agressif, c'est un dictateur, il est trop orgueilleux » et ainsi de suite. Et tout le système médiatique d’en remettre une couche pour accroître ta perplexité. C'est toi pourtant, ami, qui disait qu'il y a en marre de la politique spectacle, de la politique où l'on vote sur la trombine du candidat et non sur les programmes ! Et tu avais bien raison. Alors, il y a une manière simple, ami de gauche, de voter pour ton programme, pour celui que tu as défendu depuis que tu es devenu de gauche, c'est de voter pour les candidats de la France Insoumise. Et sans barguigner, sans chipoter.
Bien sûr, tu trouveras ça et là dans « l'avenir en commun » des points qui te semblent loufoques, quelques-uns avec lesquels tu n'es pas d'accord. Je le sais bien, c'est aussi mon cas ! Mais l'essentiel c'est quoi : en finir avec les institutions antidémocratiques de la Ve République, défendre la laïcité et la république sociale -- c'est-à-dire le modèle issu du Conseil national de la résistance – et défendre la possibilité d'un monde vivable pour « ceux qui viendront après nous ». C'est simple, non ? Et souviens-toi du poème d'Aragon, La rose et le réséda :
« Quand les blés sont sous la grêle,
fou qui fait le délicat,
fou qui songe à ses querelles
au cœur du commun combat ».