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Après les Européennes.

Un « séisme ».

Par Vincent Présumey • Actualités • Jeudi 29/05/2014 • 0 commentaires  • Lu 2674 fois • Version imprimable


Les résultats des élections dites européennes étaient connus à l’avance, tant en ce qui concerne le taux d’abstention, partout, que le score du FN en France. Aussi pourrait-on s’étonner de cette avalanche de commentaires sur le « séisme ». Et souligner leur malhonnêteté fréquente, amalgamant l’abstention largement, massivement, dominante, avec les votes appelés « anti-européens » dans lesquels sont également amalgamés ceux classés à la droite de la droite, FN, UKIP britannique ou Jobbick hongrois, et ceux classés à la gauche de la gauche qui connaissent aussi des percées avant tout en Grèce avec Syriza en tête, en Espagne avec l’apparition de Podemos, ou aux Pays-Bas.

Même s’il était attendu et anticipé, il s’agit pourtant bel et bien d’un séisme.
Au niveau européen, l’absence totale de légitimité de ce prétendu parlement, et à plus forte raison des autres institutions dites « européennes » de l’Union du même nom, ne peut plus du tout être voilée. Et l’amalgame malhonnête des commentaires médiatiques traduit de manière déformée une réalité : les nations européennes protestent contre le carcan antidémocratique des politiques capitalistes d’austérité pour rembourser la « dette » prétendument publique. Ce déni absolu de légitimité aux institutions « européennes » et au prétendu parlement, va de pair avec une abstention de défiance et des votes de défiance envers la totalité des gouvernements, tous affaiblis à des degrés divers, même en Allemagne, et à la seule exception, certes notable, de Matteo Renzi en Italie.
Encore ce dernier est-il fort en grande partie des reculs de Grillo et de Berlusconi, et la poussée de courants autonomistes en Sicile, Sardaigne, val d’Aoste, Trentin-haut Adige … et même en Toscane, atteste que les fondations sont atteintes.

 

L’Europe contre l’UE.

 

Cette protestation des peuples est commune, et une union véritable des peuples européens ne peut se faire que par elle : la prétendue Union dite européenne est le contraire de l’Europe, concert de nations libres et souveraines combattant pour leur émancipation, laquelle ne peut se réaliser que par le renouveau de la lutte des exploités, des opprimés, pour abolir le capital.

Il y a rejet de l’UE et plus particulièrement, en dehors du cas britannique, rejet de la zone euro. La crise de celle-ci est officiellement résorbée. Même au plan fiscal et bancaire, ceci n’est pas vrai du tout : elle rebondira, tous le savent.

Mais le vote du 25 mai a montré ce que veut vraiment dire l’antienne d’un François Hollande sur « la crise de la zone euro est résorbée » : les peuples n’en peuvent plus.

La question de la rupture avec l’euro, non pas pour tenter une autre politique capitaliste où l’on rembourserait la même « dette publique » en monnaie dévaluée, mais pour donner la priorité à l’urgence sociale, est une question qui se pose conjointement aux peuples de la zone, y compris le peuple allemand.

Cette protestation des exploités, des opprimés, des nations, s’est avant tout exprimée par le boycott de fait, majoritaire, d’un tel scrutin.

 

A propos de Syriza.

 

Le succès de Syriza en Grèce, en tête aussi aux élections locales, et qui aurait conquis la mairie d’Athènes si le parti stalinien KKE n’avait pas joué pour la droite qu’il renvoie dos-à-dos avec Syriza, ne saurait d’ailleurs s’expliquer seulement par ce que peuvent évoquer les mots « gauche radicale » en France, mais aussi parce que Syriza porte la protestation nationale grecque contre la domination impérialiste euro-allemande.

La question du pouvoir est posée en Grèce en résonnance avec la crise totale de légitimité des institutions prétendument « européennes » : ce qui conduit Alexis Tsipras a demander justement la dissolution de l’assemblée. C’est même la question d’une assemblée constituante qui est posée en Grèce.

Une telle question ne saurait se poser au niveau européen. Mais dans tous les pays, l’exigence démocratique et sociale peut conduire à la poser, posant du coup celle de la véritable Europe par l’union libre des assemblées souveraines.

 

A propos de l’UKIP et à propos du FN.

 

En dehors de l’abstention majoritaire et du cas de Syriza en Grèce, ceux qui ont participé à ce scrutin en voulant défendre les souverainetés nationales l’ont surtout fait sous l’angle chauvin, en votant pour des partis dits « anti-systèmes », c’est-à-dire les émanations ultimes du dit « système », ses baudruches, son miroir. Ainsi en va-t-il, par delà leurs différences, de l’UKIP britannique ou du FN français.

 

Le fait que l’UKIP soit en tête en Grande-Bretagne, alors que la crise sociale s’y approfondit, que l’impérialisme britannique n’a échappé à la pression croissante de l’impérialisme allemand sur le continent que pour se trouver plus sous la coupe de l’impérialisme nord-américain lui-même en crise, que l’hypothèse de l’entrée du Royaume-Uni dans la zone euro est de moins en moins évoquée, et qu’un référendum sur une forme d’indépendance doit avoir lieu dans quelques mois en Ecosse, tout cela pose, en creux, la double question de l’unité de l’ensemble britannique et de ses relations avec le continent tout proche. Aucune réponse démocratique n’est possible sous le règne du capital siégeant à la City.

 

En ce qui concerne le FN en France, on peut souscrire à ce qu’écrit le site : « En intronisant le FN de M. Le Pen père et Mme Le Pen fille comme seul opposant sérieux au « machin » qu’est l’UE, les « antifascistes » des beaux quartiers lui ont offert sur un plateau une « victoire » qu’il ne doit pas à ses propres forces mais à la bêtise, à la lâcheté et l’aveuglement volontaire de toute la « classe politique », ajoutant : « Le FN électoralement est ainsi le produit de l’UE et de tous ceux qui à force d’un matraquage médiatique digne de la bataille pour le OUI en 2005 ont asséné la consigne « votez, votez pour n’importe qui, mais votez ! ».

L’on pourrait ajouter qu’en France, le FN est une déjà bien vieille et quasi institution de la V° République, à la fondation de laquelle J.M. Le Pen a pris part lors du coup d’Etat du 13 mai 1958, et que son essor fut toujours jusqu’à présent le résultat d’une instrumentalisation institutionnelle, dans laquelle feu Mitterrand était passé maître, mais où Chirac aussi fut fort habile.

Lentement, alors que la majorité de la classe ouvrière, des jeunes et de l’ancien « peuple de gauche » de plus en plus refuse de voter, le FN, profitant d’abord de la crise de l’UMP, se met à mordre sur de nouveaux secteurs ouvriers et populaires. S’il ne fait aucun doute que son appareil est l’héritier, parmi les groupes politiques du capitalisme français, de la collaboration et de l’OAS, le fait de traiter ses électeurs réels, imaginaires, ou potentiels, de « fascistes » ou de « nazis », voire de « connards », a toujours fait son jeu.

La stratégie actuelle de Marine Le Pen n’est pas du tout aujourd’hui de construire des sortes de SA (sections d’assaut) à la française, comme le cherchent de leur côté plusieurs courants avec lesquels elle tient à se démarquer, ultras cathos de Civitas, Identitaires pardois, et surtout les antisémites fascinés par Poutine des mouvances soraliennes.

Elle se laisse porter, y compris par la jérémiade « antifasciste », d’élection en élection, sacrée par les médias « premier parti de France » au soir de ce 25 mai, où son total réel de voix est pourtant inférieur à celui de son père un certain 21 avril 2002.

 

Le séisme français, ou la maturité de la crise du régime, quand l’UMP implose et que le président rétrécit.

 

Le véritable séisme en France n’est pas dans le score du FN aux élections dites européennes considéré en lui-même et pour lui-même.

Il est dans la crise de régime que ce scrutin étale et attise, et qui a plusieurs foyers, principalement deux, dont la conjonction est explosive, ou, pour le dire avec plus d’exactitude, implosive :

-ce qu’un commentateur du journal en ligne Mediapart a appelé « le rétrécissement du président »,

-et la crise de l’UMP.

 

De même que le résultat était attendu, il était également prévu que la bombe à fragmentation dans l’UMP, pour liquider Copé puis derrière lui Sarkozy, devait exploser le lendemain, donc le lundi 26 mai. Ce qui fut fait.

Mais l’implosion de l’UMP n’est pas l’implosion de n’importe quel parti politique. Ou pour mieux dire, ce n’est pas l’implosion d’un parti politique, ce que l’UMP n’est pas. C’est l’implosion du parti-Etat plus ou moins avorté de la V° République. Qui, de plus, face aux reculs du PS, a pris ou repris des mairies, conquis des intercommunalités, compte reprendre le Sénat et drainer à lui les appareils territoriaux de notables, de technocrates et de parasites et leurs clientèles, qui avaient fini par devenir la base sociale de substitution du PS, à la suite des municipales quelques semaines auparavant. La crise de l’UMP fait partie de la crise du régime.

 

D’autant plus qu’elle coïncide, sans qu’il y ait rien là de fortuit, avec le terrible rétrécissement présidentiel.

Répondant aux municipales en sonnant la charge d’un « gouvernement de combat » contre son ancienne base sociale, F. Hollande espérait sans doute un « effet Valls » minima que les sondages sur la popularité et l’image du premier ministre semblaient indiquer. Il n’en a rien été : la débâcle s’approfondit.

La crise de l’Etat affecte radicalement l’exécutif, sa poutre faîtière.

Les épisodes qui, en d’autres temps, auraient semblé spectaculaires, deviennent banaux dans leur multiplication, qui n’en atténue pas la gravité.

C’est ainsi que quelques jours avant le scrutin du 25 mai, c’est une menace de démission collective de chefs de l’armée et, semble-t-il, du ministre lui-même, qui a fait céder Hollande sur certaines mesures d’économies visant les armées, en train de s’enliser au Mali et en Centrafrique.

C’est ainsi que quelques jours après ce scrutin, c’est la Cour des comptes qui fait savoir que les rentrées fiscales nettes de 2012 auraient dû augmenter de 14,6 milliards de plus et écrit noir sur blanc, sur la loi de finance initiale, qu’on peut douter de « la sincérité (sic) de cette dernière. »

Il revenait à François Bayrou, comme leader rescapé de la seule coalition « républicaine » non étrillée (UDI-Modem) par le scrutin du 25 mai, dans la mesure où elle bénéficie de la crise de l’UMP et donc uniquement par défaut, à dire tout haut ce que tous pensent :

« On s’enfonce de jour en jour. », « Il va y avoir un coup de foudre. », « François Hollande n’ira pas au bout de son mandat. »

Le pire exécutif de l’histoire de la V° République « rétrécit », et la relative boursouflure de son premier ministre n’y change rien, au contraire ; et l’UMP implose. Ceci dans une situation où la perspective politique d’une alternative rompant avec le capital, d’un gouvernement qui représente réellement le pays, est brouillée.

Un peu comme si quand « ceux d’en haut ne peuvent plus » … ceux d’en bas non plus !

 

Un gouvernement de gauche alternatif ? …

 

Pourtant, lorsque Marine Le Pen appelle Hollande à la dissolution de l’Assemblée, lui demandant en somme de mettre à exécution cette menace qu’il avait fait proférer contre les députés PS si d’aventure ceux-ci avaient voté contre la confiance à son gouvernement et à son « pacte de responsabilité », une réponse devrait s’imposer. Que c’est au contraire la majorité de députés élue contre Sarkozy et l’UMP et pour une toute autre politique, cette majorité que certains appellent « rouge-rose-verte », qui devrait se révolter.

Que c’est cette majorité qui ne devrait pas se contenter de quelques dizaines d’abstentions socialistes qui ne font que soulever la question et mettre le doigt où ça fait mal, mais qui devrait renverser ce gouvernement.

Cette majorité qui devrait imposer un gouvernement qui augmente les salaires, les retraites et les minima sociaux et sauve le services publics sans plus se préoccuper du MEDEF, de la dette soi-disant publique et de l’euro.

Cette réponse est celle pour laquelle, pendant quelques mois faisant suite à la dynamique de la présidentielle où il avait permis de battre Sarkozy, J.L. Mélenchon était porté, c’était celle d’un gouvernement alternatif de gauche et majoritaire.

Beaucoup de camarades, parmi les militants socialistes et du Front de Gauche, qui n’ont guère défendu cette position à ce moment là, pensent que le moment est venu, maintenant qu’il y a le feu, de la mettre en avant. On pense ici bien entendu à Gérard Filoche, mais pas seulement.

 

Oui, mais …

 

Mais n’est-il pas en grande partie trop tard ?

La politique de Hollande et Ayrault puis de Hollande et Valls a été la pire, et elle s’amplifie. Pire que Sarkozy, car gardant tout de Sarkozy et surenchérissant sans cesse. Jusqu’au vote de confiance à Valls les députés de la « gauche du PS » ont tout voté, y compris le pire (retraites ! ), et ont commencé à jouer aux abstentions et à la menace du vote contre après que l’effondrement électoral, prévu, s’est produit.

Et dans la même période, le Front de Gauche s’est dissipé et affaibli :

-d’abord en raison du soutien au gouvernement de la direction du PCF, car les listes communes avec Hidalgo au premier tour, ou le vote de la loi Peillon contre l’école publique, n’étaient pas des actes d’unité, mais des actes de division du mouvement social en faveur du gouvernement.

- puis parce que J.L. Mélenchon et le PG, mélangeant dans la nervosité coups de barres verbaux à gauche et main tendue à EELV, et insultant les prolétaires bretons en lutte pour leurs emplois, n’ont pas défendu une politique d’unité pour une alternative majoritaire, hésitant sans arrêt entre la dénonciation verbale agressive des « socialistes » et la politique politicienne.

Les mêmes causes politiques qui ont empêché le Front de Gauche de prolonger la campagne des présidentielles dans un combat pour un gouvernement de la majorité, combat dirigé contre le président Hollande, l’ont aussi empêché de combattre pour une rupture avec l’Union Européenne et avec la zone euro, lui préférant la plupart du temps des explications compliquées sur le rachat des dettes par la banque centrales, alors que ces dettes soi-disant publiques devraient être purement et simplement dénoncées par des gouvernements démocratiques et souverains.

En effet, la lutte pour le pouvoir, pour l’unité ouvrière, contre le régime de la V° République, et la lutte pour une véritable Europe des nations souveraines fraternellement associées, contre l’Union Européenne, vont nécessairement ensemble.

Au final, le Front de Gauche reste, certes, un cadre d’action et de discussion pour des milliers de militants qui cherchent une issue, ce qui est important, mais il ne constitue plus le point d’appui du combat pour cette issue, laissant ainsi pour partie au Front national le faux monopole de la représentation du refus de ce déni de démocratie et de souveraineté que l’on appelle « Europe ».

D’où le fait que, leur électorat ayant choisi massivement de ne pas voter, ce sont tant le PS que le Front de Gauche ainsi que LO et le NPA qui font des scores très faibles au scrutin du 25 juin. Concernant le Front de Gauche, le retour au pourcentage de 2009 vaut dilapidation politique du regroupement opéré sur le vote Mélenchon en 2012 pour chasser Sarkozy et changer de régime. L’épiphénomène « Nouvelle Donne » ne modifie pas le tableau.

Par conséquent, poser aujourd’hui, en juin 2014, la question du gouvernement alternatif s’appuyant sur le mandat donné à l’Assemblée nationale en juin 2012, peut difficilement être une perspective politique car elle est doublement hypothéquée :

-parce que cela vient très tard, la majorité des députés PS ayant presque tout voté à ce jour, en allant très très loin dans le reniement,

-parce que cette éventuelle majorité de députés renversant Valls a été affaiblie dans son ensemble par les élections municipales et européennes, où elle n’existe plus.

 

Alors ?

 

N’empêche qu’il est juste de faire hautement remarquer, de clamer même, que si ces députés étaient respectueux de leurs électeurs, alors ils renverseraient Valls, en effet, et imposeraient une autre politique !

Mais ceci n’est plus une perspective politique susceptible de produire une mobilisation populaire, comme la possibilité et l’espoir en existaient encore en gros pendant l’année qui a suivi la présidentielle.

Il y a une raison profonde à cela, c’est que ce sont « les masses », la base sociale et électorale, à commencer par le cœur de l’électorat historique du PS, qui est maintenant en rupture avec les partis issus du mouvement ouvrier. Et cela, même si c’est confus dans la tête des gens, précisément parce que ces partis ne respectent pas ce dont ils sont issus.

 

Les choses se présentent donc dans un ordre inverse : c’est une mobilisation populaire, ce « coup de foudre » que craint François Bayrou, qui seule peut éventuellement contraindre la majorité à l’Assemblée nationale d’amorcer un tournant.

Mais du coup cela va plus loin, car cela se fera contre l’exécutif.

Or dans le régime de la V° République, au jour d’aujourd’hui, compte tenu de la crise conjointe de rétrécissement de Hollande et d’implosion de l’UMP, Marine Le Pen serait élue en cas de présidentielles anticipées. Ce à quoi ne sont prêts ni les institutions et le capitalisme français, ni Mm. Le Pen elle-même, ni le monde du travail et la société qui entreraient en ébullition et en résistance.

Un vrai « coup de foudre » social ouvrira donc la crise du régime et devra y répondre, au-delà de l’exigence adressée aux députés de gouverner en faveur du peuple, par la destruction de l’appareil d’Etat de la V° République, par une assemblée constituante, par l’auto-organisation populaire.

Ces mots peuvent paraître très « osés » eu égard à la situation présente, mais c’est justement cette situation sans issue qui appelle une telle issue.

 

Comment préparer l’affrontement qui vient, pour qu’il soit victorieux ?

 

Ce coup de foudre ne viendra pas d’un coup, il viendra de la résistance sociale, il sourd et il germe dans les luttes réelles, dans les petites boites où l’on veut de meilleurs salaires et où parfois on gagne, dans les campagnes et les quartiers où on défend son école et son territoire de vie.

Plus précisément, il se prépare dans l’inévitable réaction sociale que va amener la fuite en avant toujours plus folle du gouvernement Hollande-Gattaz-Valls.

 

Valls a répondu au score du FN en expliquant qu’il fallait baisser les impôts, meilleure manière de le faire encore monter !

Hollande a réagi en annonçant que la réforme territoriale visant à supprimer les élections départementales, à contraindre les communes à de grands regroupements décidés par les préfets et à fusionner les Régions, sera « présentée dés la semaine prochaine. »

Le ministre du Travail Rebsamen annonce la suppression des seuils sociaux de 9 à 10 salariés, nécessitant en principe l’élection de délégués du personnel, et de 49 à 50 salariés, nécessitant la formation de Comités d’entreprises, ceci pour favoriser « l’emploi », bien entendu.

Ce serait là une attaque gravissime contre les droits des salariés dans les petites et moyennes entreprises, donnant toute la portée de la fausse démagogie fiscale de M. Valls, et montrant bien que le même gouvernement qui attaque les fonctionnaires et les prétendues « classes moyennes » attaque frontalement les ouvriers, les employés, les précaires.

Cette attaque sera à l’ordre-du-jour de la « grande conférence sociale » des 7-8 juillet sur le « suivi du pacte de responsabilité et de solidarité ».

 

Si l’on veut réellement riposter au FN et à la droite, c’est contre cela qu’il faut se mobiliser. La jérémiade « antifasciste », allant jusqu’à un éventuel appel de la direction de la CGT à une journée d’action le 26 juin contre … le résultat des élections européennes, ne fera que creuser le fossé, comme si elle avait pour réel but de faire voter FN à un plus grand nombre possible d’ouvriers.

Le fascisme n’est pas à nos portes, mais ce qui est à la porte des gens, c’est la misère et pas d’avenir pour leurs enfants. Et ça, ça suffit.

 

C’est le « pacte de responsabilité » qui représente la politique qui fait monter le FN.

Le rideau de fumée sur la « montée du fascisme » n’a d’autre fonction que protéger et prolonger le « pacte de responsabilité ».

C’est au contraire contre le « pacte de responsabilité » que doit se faire l’unité des ouvriers, des employés, des jeunes, des fonctionnaires, des syndicats, des militants de gauche.

C’est cette unité qui peut imposer à la majorité de députés de renverser Valls, l’homme de Gattaz.

Ainsi, cette unité dans la lutte, dans la grève, ouvrira la voie au changement de régime et à la rupture avec l’Union dite européenne, vers la République démocratique et sociale et vers l’Europe véritable !

 

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