Les élections régionales sont donc fondamentales et constituent le tissu démocratique complémentaire des communes. Il a (Sarkozy) concocté la réforme de la taxe professionnelle et celle des collectivités locales afin d'effacer ce niveau de proximité des institutions, trop proches à son goût, pour pouvoir en faire des vecteurs de sa vision ultralibérale de la France (l'Humanité 21-11-09).
Ce fut donc la levée de boucliers des 2000 conseillers généraux mobilisés par André Laignel, maire socialiste d'Issoudun, secrétaire général de l'Association des Maires de France, majoritaire à gauche, qui en appela à boycotter l'invitation de Nicolas Sarkozy, à l'Elysée le 20 novembre, qui tentait d'obtenir un consensus méprisant envers la gauche pour détruire les libertés locales.
Commença aussi le début d'une série de contrariétés de l'omni-président. Son fils de 23 ans prétendit à la présidence de l'EPAD, (Etablissement public d'aménagement de la Défense) au salaire fabuleux... alors que le "papa" n'y voyait rien de scandaleux... déjà sur le pouvoir et la voie de l'argent facile. N'est ce pas la "valeur" suprême de la famille. Il a fallu que tout le pays soit écœuré durant plusieurs jours avant qu'il y renonce !
Le procès de l'affaire Clearstream contre Dominique De Villepin à qui Sarkozy promettait "le croc de boucher" se conclu par la relaxe... Fameux procès d'Etat par excellence, d'un président de la République qui dénonçait un ancien premier ministre, dont il fut précédemment ministre. Il refuse la relaxe et ne s'en tient pas là, la procédure doit continuer... Il se retire, se ronge les doigts et laisse au procureur le soin de "faire appel".
Peu après Nicolas Sarkozy tombe admiratif du grand patron du trust Veolia Environnement, Henri Proglio, au salaire énorme. Le "Président" le nomme PDG d'EDF. Proglio accepte. Il conserve un poste de président non exécutif, chez Veolia et considère raisonnable de cumuler : 450 000 euros annuels en plus de ses nouveaux émoluments à EDF: 1,6 millions d'euros ! Enorme. Pourquoi ne pas se servir. Le scandale est reconnu, il faut lâcher le fric. Les citoyens pourraient s'insurger. Sarkozy se retourne vers son ami et lui demande d'abandonner. Quel déchirement entre amis. Après cela, la dégringolade de la prétendue popularité ne s'arrête plus. La descente de Sarkozy est évidente; 44% puis moins 40%, puis 34%. Jusqu'où descendra t-il ? Toutefois pour lui infliger une défaite conséquente il faut la concrétiser dans les élections des 14 et 21 mars 2010 et ne pas seulement compter sur les sondages. Le 5 février un sondage TNS/Sofres pour Le Monde, France 2, France 3, et France Inter, annonçait la Gauche favorite des élections régionales. Pour autant un "sondage" ne fait pas une victoire. Rien ne peut changer la donne dans le pays sans une mobilisation et une vaste politique unitaire fondée sur un programme commun démocratique et socialiste véritable. Le Parti socialiste se trouve toujours de fait leader de la gauche, seul capable de tenir tête à Sarkozy mais pour autant contesté par son côté libéralisme politico-économique. Par exemple, un Dominique Strauss-Kahn, président du FMI, le commis de l'argent, et du capitalisme, n'ose-t-il pas faire un petit tour à Paris pour se rappeler "candidat" présidentiel, faux "socialiste" dont on n'a pas besoin.
De nouveau le Parti communiste, le Parti de Gauche, la Gauche Unitaire se retrouvent ensemble au premier tour avant de s'entendre au deuxième tour avec le Parti socialiste.
De tous, ils ont la politique la plus constructive, la plus unitaire et la plus socialiste en tant que tels ! Ce "Front de gauche", à trois, offre la politique la plus constructive et constitue le meilleur espoir socialiste.
Lutte ouvrière comme le NPA ont leurs propres listes. Chacun sait très bien que rien ne se jouera au premier tour, que feront- ils au 2e tour ? Sont-ils si sûrs que le Parti socialiste assurera seul face à Sarkozy ? Le Front de gauche sera donc le plus responsable pour irriguer la mobilisation sociale et politique, ouverte également au Parti socialiste qui doit être sous la pression populaire constante à gauche.
Gilbert Marquis - Directeur de la revue Utopie Critique