à méditer à la veille des énièmes journées d'"action"programmées pour honorer comme il se doit la saison des soldes automne-hiver 2010, je passe le tout aussi amusant texte extrait d'Il Giornale pour laisser place à Die Zeit, Rando de Randow, petite marche d'avril 2010 avec la "Reprise", non celle de 1968 mais celle traduite en août 2010 par le Courrier international :
"Courrier International, n° 1034 bis daté du 25 août 2010 reprise d’un article paru dans DIE ZEIT (extraits) Hambourg « France SYNDICATS - Peu d’adhérents, beaucoup d’argent
Le modèle syndical français ne laisse pas d’étonner l’hebdomadaire libéral allemand Die Zeit. Comment peut-on si mal représenter les salariés français et réussir à cogérer la crise avec l’Elysée ? Explications. 29.04.2010 | Die Zeit | Hebdo n° 1017
Journée nationale d'action. Des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue le 23 mars. Dans ce genre d'occasion, on voit le soir à la télé les défilés avec banderoles et drapeaux rouges, la fumée des feux de Bengale et les pneus enflammés. Ensuite, on voit le président de la République recevoir les leaders syndicaux à l'Elysée, puis tonner contre les délocalisations et les gros salaires. On pourrait alors facilement croire que le pouvoir en France est entre les mains des syndicats.
« LES SYNDICATS ONT DU MAL À PRENDRE PIED DANS LES PME
Comme les règles comptables ont été renforcées il y a peu, Michel Donnedu, le trésorier de la CGT, a dû avouer que seuls deux tiers des 114 millions d'euros de revenu annuel du syndicat étaient documentés — le reste reposait sur des estimations. Il n'en reste pas moins qu'il fait partie des responsables qui souhaitent davantage de transparence, car ils comprennent que leur organisation doit changer. Nombre d'entreprises comptent toujours deux CGT, une pour les ouvriers, une pour les employés. Mais, lorsqu'on fait un petit boulot dans un centre commercial et qu'on livre des pizzas le soir, on n'a rien à attendre d'un syndicat. Si l'on parvient à avoir quelqu'un au téléphone, celui-ci remplit une fiche et la classe à la rubrique des "membres isolés".
Les syndicats ont du mal à prendre pied dans le monde des petites entreprises et des services. D'autant qu'ils s'y heurtent au phénomène des "sans papiers". La restauration, les entreprises de nettoyage et de sécurité des grandes villes françaises ne s'en sortiraient pas sans cette main-d’œuvre bon marché. Comment défendre les intérêts de ces travailleurs ? C'est une tâche pénible, politiquement délicate et, de plus, ces derniers sont peu nombreux dans chaque petite entreprise. Les grandes organisations syndicales les ont tout simplement oubliés.Définir la politique industrielle avec Sarkozy, est-ce l'horizon sociopolitique de la CGT ? "Nous maintenons l'idée d'une société au-delà du capitalisme", assure Michel Donnedu. Et la stratégie ? "Pour ce grand bouleversement, nous n'en avons pas." Le Parti communiste, auquel la CGT était jadis liée, n'existe plus que sous forme résiduelle. Culturellement, les syndicats sont aujourd'hui plus proches du Parti socialiste. Celui-ci n'a aucun potentiel de transformation sociale. La CGT est donc politiquement orpheline. Ne serait-il pas temps de s'unir ? Doucement, il n'y a pas urgence : l'argent continue d'affluer, la base peut aller et venir, mais l'appareil, lui, demeure. Gero von Randow. "
cruel mais tellement vrai!