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Charte d'Amiens, quelques points d'histoire

Par Jean-Louis Ernis • Actualités • Lundi 30/08/2010 • 4 commentaires  • Lu 2608 fois • Version imprimable


Jamais la Charte d’Amiens n’a été la référence de l’ensemble du syndicalisme français.

Ce document de référence fut adopté par la C.G.T. de l’époque au cours d’un congrès en 1906. Ce fut la victoire de la ligne réformiste de Jaurès contre l’option révolutionnaire de Guesde qui prônait la subordination du syndicat au parti.

La Charte d’Amiens fut appliquée par la C.G.T. jusqu’au congrès de Lille en 1921 où les communistes décidèrent de créer la C.G.T.U. pour se conformer aux 21 conditions de Moscou, dont la 9ième « Le parti communiste doit systématiquement et avec persévérance déployer une activité communiste au sein des syndicats, des conseils d’ouvriers d’usines et des coopératives. Il est nécessaire d’établir au sein de ces groupements, des cellules communistes, qui par un travail constant et persévérant gagneront les syndicats à la cause du communisme »

En fait, de 1921 à 1948, la Charte d’Amiens fut appliquée par la C.G.T. face à la C.G.T.U. étroitement liée au P.C.F., dans une période troublée où scissions et réunifications émaillèrent l’actualité.

Quant à la C.F.D.T., elle n’a jamais fait de la Charte d’Amiens, synonyme de lutte de classes, son texte de référence et pour cause. La C.F.D.T. n’est qu’un pur produit de l’encyclique Rerum novarum qui prônait au contraire la collaboration de classes.

Je rappelle que précisément c’est la hiérarchie catholique qui, en 1919, a installé la C.F.T.C. qui s’est scindée en 1964 et créa la C.F.D.T.

La Charte d’Amiens n’a été appliquée que par la C.G.T.F.O. dès 1948 et ce contre vents et marées et jusqu’au milieu des années 2000.

Il est évident que l’indépendance syndicale a subit un profond revers le jour où Mailly a accepté de commémorer le centenaire accompagné de Thibaud et Chérèque !!!

A ce jour, la Charte d’Amiens est toujours proclamée en référence par la C.G.T.F.O., mais dans les faits … !!!


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Commentaires

par quent1 le Lundi 30/08/2010 à 10:34

Le sou du pauvre et archaisme historique : mais que disaient donc les syndicalistes naissant, cela de quelque boutique d'appartenance ou de tendance qu'ils viennent, à propos du travail des femmes, de celui des citoyens venus de l'étranger et en exil pour souvent apporter leur soutien auxx vieux Communards ? Peu leur importait, elles et ils étaient le plus souvent qualifiés de voleurs du travail des Hommes, émeutes et morts du nord au sud de la France en passant par le centre et lettres assassines auprès des dits pouvoirs publics.
Vvivent les précurseurs dont le superbe combat des Canutes de Lyon, là aussi c'est historique cette Révolte saine de femmes, sexe faible que personne du haut de leurs fonctions n'avait voulu entendre et libérer de leurs ateliers et prisons dortoirs. Vive la grève "sauvage "des ouvrières de la manufacture des tabacs, et caetera.


par quent1 le Lundi 30/08/2010 à 11:42

"21 conditions dont la 9ème... collaboration de classes"
Ne pas omettre qu'il existe une 22ème condition dont pas mal encore d' ex-chefs ou d'encore chefs de syndicats et partis des siècles XX et XXI feraient pas mal de se souvenir et de se l'appliquer sans encore trop tarder, clubs de rencontres entre bons amis de toutes tendances, je dis ça comme ça pour faire avancer le "shilimbilick" historique, là sans Pierre Dac, car il semblerait que nous ne soyons plus vraiment au temps du Compagnonnage ni de La Reine de la Nuit et des Lumières de l'âme de WAM Wolfgang Amadeus Mozart qui lui n'avait qu'un chien pour suivre son enterrement mais pas de carrosse tous frais payés pour l'accompagner en sa dernière demeure.
Die Zeit a omis quelques avantages induits par les fonctions cogestion mais là je n'en rajouterai qu'un, cela en tant qu'ex-employée de base d'un feu service public car je me souviens que j'en voyais bon nombre arriver pour que l'on applique les décisions co-gestionnaires et ce n'est pas si vieux.
Quant aux mutiples contrats d'un jour que la Poste faisait signer, m'en restent de multiples traces papier qui sont celles de mon fils et aussi celles de SOS de mères de familles appelées à trier à toute heure de la nuit ou du jour, parfois pour seulement 2h, il fallait rester tout près du téléphone, être toujours disponible pour ne pas rater l'avenante proposition arrivant 1h avant par biaisé tél fixe ou tél. mobile si l'on avait la chance d'en avoir un quand on se permettait petite sortie vers ANPE ou cinéma, etc.. Et là hélas les syndicats, pourtant bien au courant, faisaient tous silence radio sur ces collègues surexploités qu'ils ne considéraient pas comme collègues à écouter et défendre, il aura fallu qu'un syndicat, né d'exclusions inacceptables puis d'une scission et que certaines autres corporations syndicales jugaient et jugent toujours corporatiste, gagne quelques maigres procès en justice pour que certains se réveillent du grand sommeil en en disant un mot mais pas plus.
Sans esprit boutiquier, j'attendrai le jour et la nuit les faits concrets et le réveil d'où qu'ils proviennent, cela pour nos suivants à qui l'on aura tout enlevé des acquis gagnés de si hautes luttes parfois dramatiques comme à Fourmies et ailleurs. Existe encore une jeunesse désorientée, avenir de l'Espèce humaine,  jeunesse que l'on n'arrive plus à convaincre qu'être syndiqué est important pour y compris faire valoir ses maigres Droits, la jeunesse attendra le réveil des fédés et confédés tout comme les cahiers de doléances attendront encore le siècle des Lumières à rallumer !
Je précise pour qui lira que dans mes divers emplois exercés depuis les années mi-60, que ce soit dans le domaine privé puis dans celui du public, j'ai fait adhésions successives aux 3 vieux syndicats et me reste même, entre autres lettres d'épistolier râleur, -par déformation professionnelle ?-, une lettre ouverte pas si ancienne écrite à l'un des trois syndicats où j'étais affilié à ce monent T (et où j'étais timbré cotises sans prélèvement obligatoire que je refusais obstinément pour pouvoir aussi garder le Droit de discuter syndicalisme et droits acquis à ne pas nier y compris avec le trésorier), lettre ouverte au B.D. et à la C.E où je siégeais mal assis devant les faits têtus, lettre qui n'a sucité aucune réponse correcte ni réflexion, je me suis débrouillé seul avec le T.A. qui lui 2 années après a su reconnaître enfin mes droits, comme quoi ? depuis ce jugement a fait jurisprudence et est cité dans les formations RH, comme quoi ! ? Et je ne dirai rien du CHS où je fus, on discutait pendant des heures sur un point ou une virgule mal placés mais pas des accidents de travail dont par ex. ceux des lignards, peu de temps après l'organisation des CHS a fini par être calquée sur l'organisation de la direction régionale, éloignement en DR et plus rien en local...


par regis le Mardi 31/08/2010 à 03:16

L’avis que vous émettez mériterait d’être mieux étayé. Si la subordination à la hiérarchie catholique pour l’un, au stalinisme pour l’autre, appartient à l’histoire, vous ne démontrez pas que la CGT puis la CGT-FO ne se sont guidées que sur les seules revendications ouvrières mais il est vrai qu’il faudrait plus d’un court article pour ce faire. La vérité est sans doute beaucoup plus nuancée. Concernant ce que vous considérez comme un retournement à l’occasion du centenaire de la Charte, si je vous accorde qu’il était aberrant, suffit-il à ce changement qualitatif ?

Enfin, pour parler à la fois concrètement et d’actualité : qui est plus proche réellement des principes de la Charte : ceux qui formulent clairement la revendication de retrait ? D’autres ? Ou personne ?


par Pierre Montoya le Vendredi 17/09/2010 à 20:20

 La Charte d'Amiens, que d'interprétations. Pourtant, c'est le rejet de la tutelle du Parti, notamment de ses tendances réformistes. Le syndicat se déclare révolutionnaire. Il y a une conjonction entre la position de Jaurès, déjà exprimée au sein de l'internationale et contre la stratégie de cette dernière. Dans la plupart des pays où domine la Social Démocratie, le syndicat est intimement lié au Parti, qui souvent fournit les cadres du Parti comme en Espagne. En France le syndicat se méfie du Parti et particulièrement de son aile réformiste, liée notamment au Millerandisme. Selon Saint Léon et E. Berth , la Charte d'Amiens, c'est la victoire du syndicalisme révolutionnaire.
                                     "On se souvient des déclarations d'Amiens, expression du syndicalisme révolutionnaire d'avant guerre : Le syndicalisme doit être une force autonome ,il doit poursuivre en dehors de toute influence, de toute action commune avec d'autres mouvements politiques ou sociaux, le triomphe de la Révolution par la lutte des classes et la grève générale". Merrheim,... Amsterdam ou Moscou..., 1921, page 18. Egalement J.B Severac sur l'Ecyclopédie Socialiste : Le mouvement syndical, pages 75-77. Compère Morel , Grand dictionnaire socialiste ...etc... La lecture complète de la Charte d'Amiens confirme, ainsi que la lecture des différentes interventions lors du Congrès d'Amiens de 1906. les votes et les résolutions.
                                      La social Démocratie en Europe suivra la stratégie de l'internationale, Allemagne, Angleterre, Suède et l'ensemble des pays nordiques et de l'Est. Stratégie défendue en France par Jules Guesde mais pas forcément par une partie de sa base. Il faut prendre en compte l'influence des "blanquistes" de l'ancien PSORF et l'importance de l'anarcho syndicalisme au sein de la CGT.



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