A l’heure où un attentat a encore frappé la France, l’islamisme étend de plus en plus ses tentacules. Avant toute chose, faisons bien à nouveau la distinction entre racisme et islamophobie. Le raciste croit, de manière inepte, qu’il existe des races (alors que l’humanité n’est constituée que d’une seule espèce) et que certaines sont supérieures à d’autres. En l’occurrence que la race blanche est supérieure aux autres. On voit donc clairement qu’avec l’islamophobie il ne s’agit pas de cela. Ceux qui sont de mauvaise foi font accroire que l’on rejette l’islamisme parce que l’on rejette les Arabes. Ce serait tellement plus simple comme cela ! Mais non, l’islamophobie, comme son nom l’indique, c’est la peur de l’islamisme, telle qu’elle s’exprime face aux attentats, mais aussi telle qu’elle s’exprime face à sa volonté d’emprise sociale et politique. L’islamisme n’est pas seulement arabe, il est aussi indonésien, pakistanais, iranien, turc, etc. Donc pas question ici de racisme, mais de rejet d’un mode de vie qui est régressif. En effet, alors que les femmes partout dans le monde se sont battues, se battent encore pour être des humains comme les autres, voilà qu’un courant social et politique veut à nouveau les asservir davantage. J’entends déjà les bien-pensants de la bonne gauche et de l’extrême gauche affirmer qu’il s’agit là de la liberté individuelle et que si des femmes veulent se déguiser en fantômes, c’est parce qu’elles l’ont choisi, parce qu’elles sont pudiques, parce que c’est la tradition, parce qu’elles affirment ainsi leur liberté ! Balivernes ! Où est la liberté lorsque l’on fait des choix qui sont absolument dictés par le groupe auquel on appartient ? Où est la liberté dans certains quartiers de France quand les femmes « choisissent » de se voiler pour ne pas être considérées comme des putes ? Où est la liberté des femmes iraniennes quand la ville de Téhéran est contrainte d’embaucher 7 000 miliciens des mœurs pour contrôler qu’aucun cheveu de femme ne dépasse ? Si les iraniennes mettaient le voile librement, y aurait-il besoin que des hommes armés de bâtons ou de fouets se promènent dans la ville pour les menacer ? Quelle hypocrisie ! Quelle couardise ! Quant à la tradition, les femmes de Kaboul lui avaient tourné le dos dans les années 70 en portant des mini-jupes, comme celles de Tunisie ou de Turquie qui ne portaient pas le voile dans les lieux publics (décret de 1981 pour les premières, sous Ataturk puis dans les années 80 pour les secondes). La liberté est toujours émancipatrice, émancipatrice de l’effet des choses sur nous, émancipatrice de nos affects et elle est toujours affirmation de l’existence. Or où est la liberté lorsque l’on doit se dissimuler pour s’excuser d’exister ? Les femmes n’ont pas moins le droit à l’existence que les hommes et elles ont le droit d’exister comme elles l’entendent, elles n’ont de comptes à rendre qu’à elles-mêmes. Personne, qu’il soit homme ou femme d’ailleurs, n’a à leur imposer quoi que ce soit en matière de choix d’existence. Or aujourd’hui, l’idéologie comme toujours fait son chemin. La colonisation des consciences s’étend et prend chaque jour davantage d’ampleur. Nous acceptons de plus en plus de choses, inimaginables encore hier. Sur les réseaux sociaux on peut lire sans que personne ne s’en offusque vraiment que pendant le ramadan les hommes peuvent avoir des relations sexuelles à la nuit tombée avec leur(s) femme(s) et leur(s)
esclave(s) ! Les filles arrivent voilées au collège, quand arriveront-elles voilées à l’école primaire ? Quel que soit leur âge, les filles/femmes sont des tentatrices. Dans un Center parc et autre aqualand, le burkini est autorisé (interdit au Maroc pour des questions d’hygiène ...), mais le string est interdit. A quand la police des mœurs en France ? Mais dans quel monde sommes-nous? Quel est ce cauchemar ? Quoiqu’on en dise, le voile est un signe de soumission et d’asservissement des femmes. Il ne faut pas l’accepter. Il faut refuser ces normes de comportement social régressives qui cherchent à s’imposer, ce n’est plus notre histoire. Il faut cesser de cautionner et de collaborer. Il faut relever la tête (nue !) et rejeter toutes les nouvelles normes de comportement qui ne sont pas libératrices. Chacun a le droit de croire en ce qu’il veut, mais personne n’a le droit d’imposer sa propre « complexion » aux autres.
« Les hommes [les femmes] combattent pour leur servitude comme s’il s’agissait de leur salut. » Spinoza – 17ème siècle. Rien ne change ...
Marie-Pierre Frondziak
" La critique de la religion est la condition préliminaire de toute critique "
" La critique de la religion est donc en germe la critique de la vallée de larmes dont la religion est l’auréole."
Marx, Contribution à la critique de La philosophie du droit de Hegel