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Le conflit dure depuis 28 jours. La direction de la Poste est sourde aux demandes des facteurs et au refus qu'opposent ces derniers à la nouvelle organisation du travail et des tounées.
Je joins ci-après deux articles parus sur le site du journal "La Montagne".
TEMPS FORT : Brive
BRIVE-LA-GAILLARDEConflit social
vendredi 17 avril 2009 - 21:15
Malaise mortel sur le piquet de grève de La Poste à Brive
Le conflit des facteurs a tourné au drame, hier, à Brive. Un facteur en grève a été victime d'une crise cardiaque. La Poste a décidé de repousser la réforme dénoncée par les agents. Mais les grévistes n'avaient plus le coeur à rien.
Il s'appelait Albert Perpinan, il avait 52 ans, et depuis hier il est devenu l'icône malheureuse des facteurs brivistes en grève.Au 28e jour d'un conflit tendu, alors qu'une ultime négociation pour sortir de la crise se nouait au 1er étage de la poste centrale Winston-Churchill, Albert Perpinan a été terrassé par une crise cardiaque, au pied du square Auboiroux, face à l'institution qu'il servait depuis de nombreuses années.
Cellule psychologique
Malgré les efforts des médecins du SAMU et des pompiers, ce facteur qui distribuait le courrier sur les quartiers de Rivet, Beauregard, Cana et le Teinchurier n'a pu être ramené à la vie. Laissant derrière lui un océan de désolation.
Il était un peu plus de 17 heures et l'avenue du Général Leclerc, bouclée par les forces de police, pleurait toutes ses larmes. Avant qu'une vague de colère ne monte des rangs de ses camarades, usés par tous ces jours à défendre leurs droits.
La 1re adjointe au maire, Patricia Bordas, qui a activé la mise en place d'une cellule psychologique à la salle Dumazaud toute proche, puis le maire lui-même ont essuyé cette colère froide. « On est à bout et on a besoin de vous pour qu'ils (la direction) prennent la mesure de l'événement. On vient de perdre quelqu'un de notre famille », lançaient les facteurs à Philippe Nauche (PS).
"Suspendue sine die"
Le Préfet, qui avait tenté une conciliation la veille, n'était guère plus épargné à son arrivée. « Combien il vous faut de morts pour réagir ? », lancera l'un des facteurs. « N'imaginez pas que je ne ressens pas ce que vous ressentez », leur dira Alain Zabulon avant de « monter » voir les représentants de la direction, cloisonnés dans un bureau de la Poste.
À son retour dans la rue, le représentant de l'État était en mesure d'annoncer « qu'après avoir eu au téléphone un dirigeant national de la Poste, la réforme était suspendue sine die. « Je ne sais pas pour combien de temps. Il vous appartient de déterminer si vous reprenez ou pas le travail sur l'ancienne organisation de travail ».
Les facteurs n'avaient pas le c'ur à ça. Ni à cette victoire à la pyrrhus, ni à une quelconque négociation à venir, « parce qu'il faudra bien renouer le dialogue ».
« On songe d'abord à enterrer dignement notre collègue disparu. De toute façon, on n'a plus envie de négocier avec ces gens-là, qui nous méprisent. On paie très cher le facteur d'avenir, comme ils disent. Qu'ils aillent au diable ».
Un syndicaliste allait plus loin, appelant « tous les postiers de Corrèze et de France à stopper immédiatement le travail ». Aucune décision, bien sûr, n'a été prise hier soir par les agents et l'intersyndicale sur l'attitude qu'ils adopteront dans les prochains jours.
Le début de soirée était bien entamé quand les représentants de la direction sont sortis du bureau central. Les autorités craignaient d'éventuels débordements.
Mais c'est dans un silence (presque) de cathédrale qu'ils ont quitté les lieux.
Pascal Ratinaud
TEMPS FORT : Brive
BRIVE-LA-GAILLARDEConflit social
samedi 18 avril 2009 - 17:19
Une marche silencieuse pour « Bébert »
Les facteurs de Brive se sont à nouveau rassemblés, hier, devant la poste centrale. Mais cette fois, c'était pour rendre hommage à leur collègue disparu la veille, victime d'une crise cardiaque sur le piquet de grève.
Pascal Ratinaud
La nuit de vendredi à samedi n'a guère été réparatrice pour les facteurs de Brive, en grève depuis 29 jours. Hier matin, l'émotion était toujours visible, la tension palpable, sur les visages de ces postiers qui pleurent depuis vendredi après-midi la mort d'un des leurs.
Albert Perpinan, terrassé par une crise cardiaque sur le piquet de grève, hante toujours leurs esprits. Et il en sera sans doute ainsi au moins jusqu'au obsèques qui se dérouleront lundi.
En se regroupant comme chaque matin depuis un mois devant la poste centrale Winston-Churchill, leur discours non plus n'avait pas varié d'un pouce. « On n'a pas envie de parler reprise du travail ou d'entendre le mot négociation, avouait le délégué FO Pierre Sinte, les yeux rougis d'avoir trop pleuré. Aujourd'hui, la seule chose qui compte, c'est notre peine. On pense aussi aux obsèques de notre copain. Il partira entouré de tous ses amis facteurs. Pour le reste, la direction peut bien faire ce qu'elle veut, on s'en fiche. De toute façon, leur restructuration, elle n'existe plus. Le préfet nous l'a clairement dit hier ».
Depuis le drame de vendredi, la ligne d'horizon des facteurs s'est complètement rétrécie. Le conflit n'est plus leur cause du moment, apparaît dérisoire face à la mort d'un homme.
D'ailleurs, s'ils sont là en ce samedi matin, ce n'est pas pour faire pression sur leur hiérarchie. mais pour rendre hommage à Albert. L'intersyndicale (FO, CGT, Sud et CFTC) a rédigé un communiqué en son honneur dont Pierre Sinte, grand et solide gaillard, dit qu'il sera incapable de le lire en entier sans trémolos dans la voix.
Ensuite, rejoints par des collègues de toute la Corrèze - ils étaient 200 au total -, ils ont accompli une marche silencieuse à travers les rues du c'ur de ville. Un ultime rassemblement entre frères d'armes avant le prochain rendez-vous, demain matin, à 8 heures, devant la Poste. Et une nouvelle journée de recueillement.
Les obsèques d'Albert Perpinan auront lieu demain matin. Il sera ensuite incinéré au crématorium départemental, à Allassac.
http://www.lamontagne.fr/editions_locales/brive/une_marche_silencieuse_pour_bebert@CARGNjFdJSsEHx8HABk-.html
ce combat est juste et en corrèze nous en savons quelque chose avec le référendum organisé. Vous êtes aussi de Brive ?