Après la réforme du collège, cette opération sans précédent de destruction de l’instruction, M. Hollande vient d’annoncer une nouvelle attaque avec la réforme du lycée qui doit être la prochaine étape … pour ce gouvernement ou le suivant ! C’était sa manière à lui de contribuer à la rentrée de classes.
Nous avons eu l’occasion de montrer ici que la réforme du collège est emblématique de la volonté des gouvernements successifs, de droite ou de gauche indifféremment, de détruire la transmission des savoirs et de la culture au profit d’une étroite spécialisation technique (vite dépassée) ou plus simplement de simples classes de garderie pour éviter l’explosion des chiffres du chômage.
La question de l’école n’est pas l’affaire des seuls enseignants, ni celle des parents d’élèves, elle est l’affaire de la nation toute entière. Se contenter de quelques journées d’action pour réclamer plus de moyens, c’est se tromper et d’objectif et de moyens.
Remarquons que le gouvernement trouve pour le soutenir les habituels syndicats jaunes (CFDT et UNSA) et tout le PS, frondeurs inclus. Montebourg reproche seulement à la réforme du collège de na pas aller assez loin et Mélenchon la condamne parce qu’elle ne donne pas aux enseignants les moyens horaires de préparer véritablement un enseignement interdisciplinaire – Mélenchon affirme même que l’interdisciplinaire est une discipline… Quant à la droite, elle appuie de fait cette réforme … qui ne fait que prolonger la précédente réforme Chatel du lycée et « l’école du socle » de François Fillon. Ceux qui croient que Sarkozy ou Juppé abrogeraient la réforme Najaud-Belkacem se trompent lourdement.
On ne peut compter sur aucun politicien pour défendre l’école et l’instruction publique. Droite et gauche, ils ont amplement eu le temps de montrer ce qu’ils veulent, et ce qu’ils veulent c’est précisément ce contre quoi il faut s’organiser, en réunissant sans aucun a priori toutes les bonnes volontés, d’où qu’elles viennent.
Ne serait-il pas opportun de donner comme perspective la tenue d’états généraux de l’instruction publique, rassemblant tous les citoyens qui se sentent concernés ? Les syndicats, du moins ceux qui maintiennent l’exigence de la défense de l’école de la république, les professeurs non-syndiqués, les associations de parents d’élèves qui refusent l’orientation mortifère des dirigeants des fédérations, FCPE en tête, les savants et les philosophes, les historiens et tous ceux qui ont directement affaire avec le savoir, les essayistes, toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté, tous ceux-là pourraient d’abord faire un état des lieux de l’école aujourd’hui, démonteraient la propagande gouvernementale et les optimistes appointés qui la soutienne. Ils pourraient ensuite proposer quelques grandes lignes non pas d’une réforme, mais d’une refondation de l’école. Parlant des républiques, Machiavel disait qu’elles ne peuvent se perpétuer qu’en procédant régulièrement à un retour au principe qui ramène les choses à leurs commencements. Un tel retour au principe s’impose qui redise pour aujourd’hui ce que veut dire instruire, ce que sont les humanités, ce qu’est l’autorité des maîtres et pourquoi l’école doit être, comme le disait Alain, une sorte de sanctuaire. Il en va de l’avenir de la civilisation.
Le terme d'instruction est d'origine militaire et l'association de celui-ci avec ''publique'' date du régime de Vichy, plus personne n'ose récidiver mais mieux vaut commencer par raisonner sur le conflit Condorcet-Le Pelletier St Fargeau qui n'a toujours pas été finaliser entre éducation et instruction, après réflechir à qui a posé les jalons de l'école sous Richelieu: Komensky dit Coménius; celui-ci a imposé les paradigmes de l'école: Pour tous sans distinction de sexe, de classe sociale ou de religion. Pour ce faire il fallait créer un enseignement dans la langue du peuple (et proscrire le latin élitiste et sacralisé par la religion chrétienne) ouvrir un nouveau champs ''La magna didactica'' pour sortir de l'obscurantisme par les leçons que nous donne la nature. Rousseau a remis cela à sa sauce romantique mais c'est bien avant la révolution que l'école est sortie de la domination du clergé, de la noblesse et de la royauté (ceci explique cela). Après, il est vrai que ce sont les girondins et les montagnard qui ont enfoncé le clou avec la confiscation des écoles dirigées par le clergé jusqu'à la loi scélérate, signée par Habby, et toujours en vigueur après la guerre scolaire... Lorsqu'on voit une ministre de l'éduc se revendiquer de Jean Zay en redingote militaire boutonnée par Cardin, moi ça ne m'étonne plus, on vit dans le non sens de politiques qui n'ont plus de gauche que leur maladresse! Jean Zay a ouvert l'école aux fils de prolos et de paysans en la rendant gratuite et obligatoire jusqu'à 16 ans; il n'a pas été fusillé pour rien par les nazis...puisqu'il était entré, de surcroit, en résistance! Quand à Jules Ferry, cette vieille baderne colonialiste (Alphonse Allais), il faudrait arrêter de lui atribuer l'école républicaine, c'est un honneur qu'il ne mérite pas.