Le nouveau et jeune président du Conseil italien, le centre gauche (PD) Enrico Letta, avait été surnommé "emblema de l'inciucio"... Inciucio, ce mot venu du dialecte napolitain (onomatopée semblable à notre "chut chut), et que vous pouvez toujours chercher dans les dictionnaires, est la désignation relativement récente (on le fait remonter à une rencontre discrète entre D'Alema (PD) et Berlusconi en 1995) du mal qui a rongé la politique italienne : l'entente occulte entre hommes politiques soi-disant opposés, le compromis sous la table, pour continuer à se partager le gâteau... Letta, passé de la démocratie chrétienne au PD, avait pu être surnommé le roi de l'inciucio, par ses contacts souterrains, et profitables, avec tous les courants de la politique italienne, avec le Vatican, avec Washington...
Le voici chef d'un gouvernement qui ne relève plus seulement de l'inciucio, mais de la révélation de l'inanité des affrontements politiques officiels. Les cartes sont sur la table. Gauche ou Droite ? Le Roi est nu. Centre gauche (PD) et Centre droit (PDL) se retrouvent dans la même gouvernance, comme la RFA en connut en son temps avec le gouvernement d'union socialiste - droite chrétienne. Et derrière tout cela, l'insubmersible Berlusconi prêt à faire passer la réforme constitutionnelle (à la française) qui lui permettrait de devenir le premier président élu par le Peuple italien...
Reste à savoir comment réagiront les Italiens qui ont encore une autre vision de la politique, et qui sont déterminés à ne pas subir la loi d'airain de l'austérité capitaliste européenne...
Cet article a d'abord été publiée sur le blog de René Merle