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Debout!

Par René Merle • Actualités • Jeudi 10/04/2008 • 0 commentaires  • Lu 1616 fois • Version imprimable


« Debout ! les damnés de la terre ! Debout ! les forçats de la faim ! »

 

Ainsi, en juin 1871, écrivait Pottier le Communard, traqué dans Paris ensanglanté par la soldatesque versaillaise.

Plus d’un siècle a passé, et Carrefour comme Auchan sont venus s’étaler dans nos mornes périphéries urbaines. Et nos caddies se sont remplis.

Et L’Internationale, pour qui la connaît encore, dans le meilleur des cas est devenue nostalgique, dans le pire est devenue ringarde. N’est-ce pas Veltroni et Ségolène ? Après tout, comme le dit le premier couplet : « Du passé faisons table rase... ». Les prolétaires de jadis, qui campaient aux marges de notre société, ne sont-ils pas, (un siècle de luttes aidant cependant), devenus des consommateurs qui veulent leur part du gâteau, mais qui ne veulent en rien changer la société. A fortiori, la grève victorieuse des travailleurs roumains vient d’en témoigner. Eux aussi veulent consommer. Comme nous. Et voilà que depuis une semaine nos belles âmes, nos journalistes, nos économistes distingués, découvrent que les forçats de la faim existent, oh combien difficilement, et qu’ils se révoltent, sur les trois continents. Qu’il faudrait d’urgence faire quelque chose, sous peine, comme le disent nos commentateurs quelque peu affolés, de voir ces malheureux basculer dans le terrorisme ou prendre d’assaut notre forteresse bien pourvue.

Et, partant, de culpabiliser nos consommateurs populaires : comment osez vous en demander plus alors que des Africains ou des Asiatiques meurent de faim ? Mettez plutôt la main à la poche pour aider les ONG...

Cependant que les puissants de ce monde réalisent que l’Internationale des damnés de la terre pourrait bien devenir une réalité qui contesterait de façon radicale le capitalisme de notre temps.

Il y a fort à parier que plus que jamais, ces puissants vont tout faire pour que cela n’advienne. Et ce « tout » est gros de manœuvres de diversion, de pressions corruptrices, de menaces directes, de perspectives guerrières.

René Merle


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