Neuf mois déjà de pouvoir personnel, d’usurpation de souveraineté, de politique communautariste et de cadeaux aux oligarchies sur le budget de la nation.
Nicolas Sarkozy n’a cessé de bafouer les principes constitutifs de notre République :
la séparation des pouvoirs
la laïcité
Le caractère souverain du référendum
L’indépendance de la justice
L’indépendance de la presse
Cette liste n’est malheureusement pas exhaustive, car chaque jour qui passe est susceptible de nous enfoncer un peu plus dans une dictature qui ne nous sera révélée que quand il sera trop tard.
D’autant plus que ces initiatives n’ont pu être prises qu’avec la complicité de tous les grands groupes politiques se réclamant de la République, qui visent ainsi à leur conférer une apparence de légitimité. Elles ne sont que la suite logique des mesures prises depuis des décennies de pouvoir exercé par ceux-là mêmes qui se réclament de la République.
Rappelons-nous qu’un dictateur peut très bien parvenir au pouvoir par des moyens constitutionnels avec toutes les apparences de la démocratie. Rappelons-nous aussi que la Constitution de la Ve République ne nous prémunit pas contre les menées anti-républicaines du Président : aucune procédure de destitution, aucune possibilité de référendum d’initiative populaire, aucune procédure judiciaire possible.
Il nous faudrait donc subir pendant encore plus de quatre ans ce déni permanent de démocratie ?
Dans quatre ans, il sera sans doute trop tard. Nous aurons signé toutes les pétitions contre toutes les atteintes à nos droits, nous aurons exercé notre vigilance impuissante, nous aurons alimenté tous les sondages de popularité, mais nous n’aurons plus aucun pouvoir.
C’est tout de suite qu’il faut réagir, en envisageant toutes les manières de réaffirmer notre souveraineté et nos droits démocratiques. Nicolas Sarkozy a démontré, par ses actes et par ses paroles, qu’il n’entendait pas veiller au respect de la Constitution, qui est la première de ses attributions. Il doit donc être démis de ses fonctions.
Si nous ne nous donnons pas cette priorité aujourd’hui, il deviendra inutile de nous battre demain pour nos droits ou pour nos acquis, qu’il a déjà balayés de son champ d’action comme il a balayé les devoirs constitutionnels qui lui ont été conférés par son élection.
Marie-José Cloiseau