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Des primaires secondaires

Par Denis Collin • Actualités • Vendredi 01/07/2011 • 3 commentaires  • Lu 1932 fois • Version imprimable


Les primaires sont lancées au PS avec deux challengers sérieux (Aubry et Hollande), et trois figurants (Royal, mal partie, Montebourg et Valls). Sans parler d’un éventuel retour de DSK sur la scène française. Les primaires socialistes énervent la droite qui en a fait une cible pour mieux éviter de parler des sujets qui fâchent, comme l’état désastreux du pays en cette fin d’ère sarkozyste. Elles excitent les médias qui y vont de leurs portraits, interviews et biographies des concurrents. Elles ne risquent guère, en revanche, de passionner « le peuple de gauche » (si une telle chose existe encore). Mettons à part Arnaud Montebourg dont les positions tant sur le plan des institutions que sur celui de la critique de la mondialisation – il soutient la « démondialisation » – méritent l’attention et pourraient fournir les linéaments d’une véritable politique alternative. Mais en dehors du député de la Saône-et-Loire, les candidats n’ont rien à proposer sinon la politique « socialiste » d’accompagnement des plans d’austérité de l’UE et les recettes éculées de l’économie de marché.

Certes, ici et là on va faire des moulinets « à gauche », ne serait-ce que pour ne pas laisser trop libre Mélenchon. Mais fondamentalement la ligne est donnée par l’acceptation de la discipline de l’UE – et notamment le soutien à Papandréou en Grèce et à Zapatero en Espagne, grands maîtres « socialistes » de la purge à destination des classes populaires – pour Socrates, le problème ne se pose plus après qu’il a été chassé du pouvoir aux dernières élections portugaises. Quand les socialistes se réjouissent – bruyamment – du possible retour de DSK dans le jeu des présidentielles, ils nous disent très clairement qu’ils maintiennent intacte leur confiance dans la ligne du FMI, celle qui a précipité la Grèce dans la crise actuelle, et que Mme Lagarde, ministre de choc sarkozyste appliquera avec la même fermeté que son prédécesseur DSK.

Bref tout est fait pour que les divergences réelles entre « droite » et « gauche » soient réduites à leur plus simple expression. C’est-à-dire à presque rien, du moins rien de sérieux !

Si les primaires socialistes n’ont aucun intérêt – seule la gauche du PS (les partisans d’Hamon) feint de croire qu’il y a un vrai enjeu de gauche à assurer le triomphe Martine Aubry – cela ne veut pas dire que la présidentielle, elle, soit sans enjeu. La reconduction ou la défaite de Sarkozy ne sont pas du tout des questions anodines. Mais on peut tout de même se demander comment et dans quelles conditions pourra être assurée cette défaite quand on sait que les prochains moins seront occupés par les socialistes à se chipoter pour des queues de cerises sur une ligne qui n’est pas bien différente de  celle d’un Borloo par exemple.

  


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Commentaires

la droite, la gauche tous des libéraux par julien bézy le Samedi 02/07/2011 à 17:06

Que ce soit la droite ou la gauche les partis politiques suceptibles de gagner sont tous pour une politique libérale les yeux rivés sur la notation des agences, les déficites publics et autres fadaises de l'économie libérale. Ce qui est bizarre, c'est que c'est toujours le bas peuple qui doit faire les efforts financiers, jamais les riches qui s'enrichissent de plus en plus au détriment des plus pauvres. Il faut que cette situation change, c'est pourquoi qu'un mouvement comme les indignés ou comme les grèves engrèce sont utile.


remarque de pure forme par E le Jeudi 07/07/2011 à 15:11

Pitié, ne dîtes pas "challengers", mais "concurrents". On n'est pas chez Libé ici !


Re: remarque de pure forme par d_collin le Jeudi 07/07/2011 à 16:01

Il me semblait pourtant qu'un bonne anglicisme s'imposait pour parler d'une élection qui singe les moeurs américaine



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