Rappelons les faits. La droite catalaniste au pouvoir (CiU) passe de 62 à 50 sièges et n'obtient pas la majorité absolue. Ainsi le piège s'est refermé sur le piégeur. Derrière le rideau de fumée du brasier nationaliste qu'elle avait allumé pour faire oublier sa politique d'endettement et d'austérité, se sont révélés les vrais problèmes : le poids de la crise pesant sur les salariés et les humbles, le chômage, les coupes drastiques dans les budgets sociaux, l'égoïsme et l'arrogance des "décideurs" catalans bourgeois.
Certes, le courant favorable à un référendum sur l'avenir de la région (autonomie ? indépendance ?) demeure très largement majoritaire, puisqu'il se renforce nettement à gauche (ERC, l'historique gauche républicaine de Catalogne passe de 10 à 21 sièges) et à l'extrême gauche (CUP, nouveau parti indépendantiste fait son entrée au Parlement avec 3 députés). Ces partis favorables à la sécession peuvent-ils former avec la CiU une majorité prête au conflit avec le pouvoir central ? Pour des objectifs purement politiques, la gauche républicaine indépendantiste va-t-elle entrer dans une coalition avec l'équipe de droite sortante ?
La coalition ICV-EUiA, (écologistes, alternatifs, communistes...) vient d'obtenir son meilleur score, en frôlant les 10 %. Elle pose clairement la question à la gauche républicaine : droit de décider d'un destin national, oui, mais aussi droits sociaux à conserver et à conquérir !
Ainsi la question d'une Catalogne démocratique, mais aussi sociale, commence à se poser au-delà des enthousiastes nationalistes.
À noter d'ailleurs, dans ce registre, le recul du parti socialiste (20 députés) qui paie la politique de rigueur de Zapatero.
(Article d'abord publié sur le bloc de René Merle :http://rene.merle.charles.antonin.over-blog.com/article-catalogne---dret-a-decidir-112868972.html)