Derrière l’inflation de déclarations qui veulent positionner nos gouvernants en sauveurs d’une épidémie potentiellement responsable de millions de morts, qui pour le moment n’est pas encore venue, l’intention politique qui transpire nous ramène pas à pas au monde terrible d’Orwell. Derrière une crainte alimentée, et l’illusion d’un sauvetage collectif, le pouvoir ne ferait pas mieux, jouant tantôt l’incendiaire, propagateur de panique, tantôt le pompier, si son intention n’était autre que l’instauration d’une véritable discipline des consciences au sein du peuple. Alors évidemment, la question de la grippe ne serait que prétexte. L’affirmation du pouvoir ne trouverait là que la matière permettant de se rôder pour des questions sociales et politiques d’une autre importance…
Dés le début, le ton est donné !
Dés le début, au printemps dernier, l’orientation prise par le gouvernement français doit conduire à la nécessité de vacciner toute la population. Qui en a décidé ainsi ? Qui s’est exprimé ? Quel débat s’est mené ? Quelle transparence ? Quelle compétence ?Des experts indiquent pour certains que la grippe qui vient doit être prise au sérieux, comme toute grippe. D’autres que dans le pire des cas, la vaccination de 30% de la population serait un acte largement suffisant pour enrayer l’épidémie. Mais qu’à cela ne tienne ! Toutes les décisions prises, dés le début, concourent à la fois à dramatiser une situation inconnue, et à s’affirmer comme le seul sauveur potentiel qui méritera reconnaissance éternelle. Au point d’ailleurs, dans un premier temps, de faire de la vaccination ou pas un acte de conviction.
Toutes les valeurs sont balayées après que le pouvoir a décidé de s’arroger la connaissance médicale, contre les médecins eux-mêmes qui n’ont plus qu’à se taire. « Si tu veux soutenir Bachelot, Fillon ou Sarkozy, fais-toi vacciner » entendent des millions de français sur les ondes, tellement le battage est incessant, au point de les pousser à refuser le vaccin, ce qui en période de véritable épidémie pourrait avoir des conséquences dramatiques…
De la démocratie balayée…
La décision politique et son affirmation sur la question de la grippe a quelque chose de caricatural. Le pouvoir politique a décidé de ne s’adresser qu’aux « individus » pour faire passer ses réformes contre toute discussion avec les organisations ou instances collectives représentatives.Ce qui se passe sur la question de la grippe est une illustration du fonctionnement politique sur toute question avec le parlement qui rassemble les élus du peuple. Les réformes sont annoncées, décidées, puis éventuellement votées, et si nécessaires mises en œuvre avant d’être ratifiées. Et si le parlement vote mal, il n’aura qu’à faire amende honorable et revoter.
C’est très exactement ce qui s’est passé. L’Etat indique sa volonté de contrôle sur les individus y compris par la peur ! La question est d’ailleurs posée de savoir si cela marche. J’avoue mon étonnement d’avoir vu à France Télévision la distribution de masques à la porte, la consigne donnée pour une répétition générale de le porter dans les bureaux, dans les salles de montage, dans les rédactions deux heures dans la journée, jusqu’au retentissement d’une sirène annonçant la fin du carnaval. Le port du masque ne fut pas marginal loin de là. Et à la sirène, sans humour, nombreux sont ceux qui enlevèrent le morceau de ouate, preuve qu’ils se l’étaient bien appliqué durant deux heures…
Cette volonté de contrôle sur les masses passe donc par des décisions aussi coûteuses que discutées par les spécialistes du monde médical. Mais il s’agit de décisions très politiques. L’achat par la France de 10% du stock mondial de vaccin, l’organisation d’une « campagne paramilitaire », la montée au créneau des ministres par ordre d’importance pour arriver au Président de la République ont-ils d’autre but que d’affirmer : « si nous le voulons, nous avons les moyens d’imposer des normes et des choix, au mépris des acteurs de terrain, notamment des organisations de médecins ».
C’est ainsi d’ailleurs qu’on se prend sans le vouloir les pieds dans le tapis. Dans un premier temps, on indique que des « vaccinations collectives de masse » auront lieu à l’écart des médecins de ville. Pourtant ceux-là sont prêts, et qui plus est, sont les seuls à pouvoir suivre leur patient et savoir notamment si le vaccin est plus ou moins conseillé ou urgent. Puis on réalise que les centres mis en place demeurent déserts. Alors on fait monter la pression. La population par endroit afflue. Et attend des heures. C’est alors que le Président « s’excuse » et demande l’ouverture la nuit et le dimanche… Vous avez dit improvisation ?
… A la régression sociale
Bien sûr, il existe un but politique et social à tout ce dispositif.Dans de nombreuses entreprises, il est déjà indiqué que si nécessaire le travail se fera sur un « mode aménagé ». Pour les uns travail à domicile, pour les autres réquisitions, pour d’autres encore remise en question des journées de récupération, pour d’autres enfin chômage forcée pendant que les présents verront leurs cadences renforcées.
Dans le milieu enseignant, la démonstration de la RGPP qui prévoit les suppressions de postes par milliers est attendue. Grace au télé-enseignement, il s’agit déjà d’inculquer l’idée que les cours sans enseignant, voilà l’avenir !
La grippe doit permettre au besoin de déréglementer le droit du travail sans qu’il n’y ait à discuter. Et si des réactions se font jour, l’affirmation d’un « pouvoir fort » devrait répondre à toute velléité d’opposition. Tel est le but de l’attitude de départ qui nie toute compétence et qui fait du champ politique le seul à pouvoir décider de la question médicale.
Le virus doit permettre de passer à un stade supérieur. Déjà sont victimes de la politique en œuvre les plus pauvres et les plus démunis suspectés de « frauder », les malades « fainéants » en arrêt de travail, les accidentés du travail qui devront payer des impôts sur les indemnités journalières pendant que le bouclier fiscal est maintenu, renforcé, les malades chroniques qui une fois « guéris » devront sortir du système ALD, même d’ailleurs si des suites de leur Sida, Cancer, ou Hépatites nécessitent des soins permanents et coûteux, les malades mentaux de plus en plus enfermés, les précaires, chômeurs, travailleurs pauvres… Ce que le dispositif « virus » vise, n’est-ce pas en réalité la réalisation des conditions politiques permettant d’appliquer les mesures dont sont déjà victimes des millions et des millions à plus encore… N’est-ce pas tout simplement la réalisation des conditions d’une grande régression et répression sociale, nécessaire pour répondre à la crise financière et économique qui frappent?
Accepter ?
Cette réalité que met à jour la gestion de la grippe AH1N1 ne place-t-elle pas chacun face à ses responsabilités ?C’est bien pour cela que la lettre ouverte de Christian Lehmann à Jean Luc Mélenchon prend toute son importance. Elle indique à un homme politique la frontière franchie, lorsque l’emporte sur une question hautement politique des préoccupations électorales dont pour l’instant nul, sauf les principaux intéressés qui visent un poste, n’a que faire. Qui attend en effet de la part d’un responsable « de gauche » une tirade sur le virus, la gestion de la grippe et le combat contre la maladie alors que la véritable maladie est la politique gouvernementale qui de la nationalité aux droits sociaux, de l’exercice de la démocratie à la réforme territoriale, de l’Europe à la disparition des commune, sévit chaque jour ?
Ce consensus dans le débat a quelque chose de profondément choquant… Cette affaire nous ramène en effet aux souffrances quotidiennes, et aux manœuvres multiples pour les faire accepter.
Jacques Cotta
le mercredi 9 décembre 2009
Le texte "On se voudrait Jaurès..." que nous reproduisons ci dessous est en ligne à l'adresse: http://enattendanth5n1.20minutes-blogs.fr/archive/2009/12/03/on-se-voudrait-jaures-lettre-ouverte-au-senateur-melenchon.html
Il s'agit d'une lettre ouverte du Dr Christian Lehmann au Sénateur Mélenchon à propos de grippe et de vaccin...
Le Dr Christian Lehmann est Médecin généraliste depuis 1984 et Fondateur de l « Appel contre la franchise Sarkozy » en 2007
Monsieur le Sénateur,
le mépris poujadiste et l’incompétence sur les questions de santé publique dont tu as fait preuve lors de l’émission de Pierre Weill sur France-Inter le dimanche 29 Novembre atteignent des sommets et me poussent à t’écrire.
Parce qu’il m’est arrivé de te lire, parce qu’il m’est arrivé de partager tes colères, parce que tu es l’un des rares « socialistes » que j’ai vu se déplacer lors des manifestations organisées par les associations de professionnels de santé et de citoyens qui tentaient sans grand relai parmi la caste politique de stopper la destruction du système de santé solidaire largement entamée sous Chirac et accélérée sous Sarkozy, ta prestation m’a été révélatrice. De ce que tu es. De ce que l’on peut attendre de toi.
C’était dimanche 29 Novembre, donc, sur le plateau de l’émission de Pierre Weill, « C’est demain la veille » sur France-Inter. Comme l’annonce le site de la radio, « Chaque dimanche, entouré de plusieurs personnalités ( éditorialistes, politiques, économistes…) Pierre Weill anime, en direct, le débat autour des perspectives de l’actualité de la semaine à venir. »
On t’a invité, tu es venu. Dans la position du contorsionniste qui critique le système médiatique et y participe pourtant…
Je connais cette position, je l’ai longtemps pratiquée. De 2005 à 2008 je me suis livré à cet exercice d’équilibriste, sur une autre radio, où je me suis donc retrouvé, lors de la campagne au sujet du Traité Européen, être le seul partisan du « NON » à l’antenne sur un aréopage de près de quinze « personnalités ».
Où je me suis ensuite retrouvé l’un des seuls à tenter d’alerter sur la destruction du système de santé solidaire que je voyais se profiler à l’horizon de la France d’Après…
Je sais le danger de cet univers, le risque de la connivence.
On se voudrait imprécateur, on se retrouve supplétif du système.
On se voudrait Jaurès, on finit Philippe Val.
Dimanche 29 Novembre donc, et tu es là, entouré de Jean-Marie Colombani, le digne héritier d’Hubert Beuve-Méry, et de Luc Ferry, philosophe sarko-compatible pour paquebot *
Tu es là, entouré de deux éminents éditocrates, dans la posture du critique des médias à qui on ne la fait pas.
Et quand Pierre Weill te donne la parole pour te questionner sur la grippe H1N1 ( car le propre de l’éditocrate qui se respecte est d’avoir un avis sur tout, et surtout un avis), tu n’y vas pas avec le dos de la cuiller, fustigeant les média, demandant à Pierre Weill de faire un mea-culpa pour toutes ces émissions qui ont dénigré le plan de vaccination gouvernemental, alors qu’aujourd’hui, Mâme Michu, que l’épidémie est là, et que les Français se ruent dans les gymnases, il serait bon pour les média de battre leur coulpe d’ex-Saint-Thomas.
Pierre Weill a beau te répondre, sur la radio dont la direction de l’antenne a été confiée à Jean-luc Hees et Philippe Val, que, ma foi, dans tout ça les média n’ont fait que leur boulot, tu as cette phrase sublime, que Bouvard et Pinochet n’auraient pas reniée :
« Devant les campagnes de santé publique, on fait d’abord la campagne on discute après, pas l’inverse. Ca c’est le premier élément à charge de tous ceux qui ont semé du scepticisme sur cette affaire… »
Weill essaie alors de faire valoir que les Français eux-même ont fait, et font toujours, preuve de scepticisme, et tu rétorques, avec la superbe d’un Oui-Ouiste fustigeant la plèbe :
« Les Français n’étaient pas sceptiques… Les sondages on s’en fout…. » pour finir en grand démocrate sur « Si on avait fait un sondage pour savoir si les gens pensent que la terre était plate ou ronde, il est vraisemblable que les gens auraient déclaré qu’elle était plate, à l’époque… »
Ce genre d’argument sur la connerie supposée des « gens », du « peuple », ne te rappelle t’il pas les plus belles heures du débat sur la Constitution en 2005 ? Pour un peu, tu nous aurais réécrit l’édito de Serge July au lendemain du Non au traité Européen… Car de même que le partisan du Non était à l’envi caricaturé en xénophobe borné guidé par ses plus bas instincts, tu n’as cessé au cours de cette émission de dénoncer comme rétrogrades, inconscients et pour tout dire simplement criminels ceux qui avaient à un moment ou à un autre émis des doutes sur la cohérence des décisions politiques et industrielles du ministre de la Santé et de ses principaux experts. Qu’importe que cette controverse soit basée sur des analyses différentes des données scientifiques qui s’accumulent au fil des articles dans la presse médicale internationale, amenant à relativiser le danger posé par le virus par rapport aux craintes initiales. Qu’importe si ceux qui rechignent à la fabrique du consentement vaccinal par la terreur orchestrée se retrouvent parmi des professionnels de santé informés, souvent les premiers à analyser et dénoncer les petits arrangements avec la vérité des multinationales pharmaceutiques. Avec un gros bon sens poujadiste, tu n’as cessé de déverser ton mépris, de menacer de la schlague ceux qui agissent tout d’abord en professionnels conscients et responsables plutôt qu’en exécutants zélés.
Après ta tirade sur le peuple irresponsable, tu n’as pas fini. Grisé par ton audace ( attaquer Pierre Weill sans bousculer les deux éditocrates importants que demain tu retrouveras dans les salons et qui te rendront la pareille), tu te lances enfin dans le vif du sujet, à savoir la possibilité pour les généralistes de vacciner de manière ciblée leurs patients à risque :
« Sinon, pour l’affaire des médecins, évidemment c’est Chérèque qui a raison, c’est une affaire de pognon tout à l’heure on le disait hors-antenne bon alors ça ça posera d’autres problèmes…. Et bien parce que si vous allez dans le centre vous faire vacciner c’est gratuit si vous allez chez votre médecin vous devrez le payer à l’acte avec tous les débordements habituels auxquels ces gens se livrent sur le dos de la Sécurité Sociale et de la santé publique… »
Quelle chance pour le gouvernement. Pour le prix d’un idiot utile, Sarkozy vient de s’en payer deux… car ce que Sarkozy, l’homme de la franchise sur les soins et de la mise à bas du programme social de la Résistance, pense tout bas, Chérèque** ( quelle aubaine !) le dit tout haut…
S’essuyer les pieds sur les généralistes est un sport national chez les élites politiques du pays. C’est aussi, en hâtant leur disparition programmée par le capitalisme financier, précipiter le système de santé vers son américanisation. Mais que t’importe, tu auras eu ton quart d’heure de gloire médiatique…
Je ne m’attarderai pas sur ta méconnaissance crasse de ce qu’est une vaccination, sur le fait que la grande erreur du gouvernement est d’avoir cru qu’il s’agissait simplement d’une « piqûre » quand il s’agit avant tout d’une réflexion commune, d’une prise de décision, en fonction de l’histoire clinique du patient, de ses facteurs de risque, du rapport bénéfice-risque du vaccin considéré, et que cet acte dépend donc souvent du rapport de confiance mutuel établi de longue date entre un patient et son médecin… Je soulignerai simplement, puisque tu n’es pas un scientifique mais un homme politique prétendant à l’arbitrage de la cité, ton ignorance économique. Qui, à part Roselyne Bachelot et toi, croit vraiment que « si vous allez dans le centre vous faire vacciner c’est gratuit » quand le coût de l’opération dépasse le milliard d’euros, sans compter le coût qui restera à charge des communes, et que l’Etat, bien entendu, ne prendra pas en compte…
Dans toute cette diatribe, ce qui t’anime, c’est cette erreur d’analyse aberrante qui t’amène à applaudir au délirant plan vaccinal du gouvernement parce qu’il t’apparaît à tort comme une résurgence du « collectif » par rapport au « chacun pour soi » du libéralisme. Là où nombre de Français, citoyens et professionnels de santé, découvrent consternés le bordel en gymnase inventé par la ministre et ses conseillers, tu crois voir enfin naître une nouvelle génération de dispensaires ouverts au peuple dans des conditions de prise en charge optimale et solidaire. Or un gymnase n’est pas un cabinet médical. Si tu ne le sais pas, les Français s’en rendent compte…
Après ta charge contre ces généralistes qui ne pensent qu’au pognon, charge qui dédouane efficacement le gouvernement et la ministre de leurs choix politiques et industriels plus que discutables***, tu recevras les félicitations de tes collègues éditocrates.
Luc Ferry glosera comme à son accoutumée sur la « paranoïa sur Internet », « Rika Zaraï contre le patron de l’Institut Pasteur » comme si ceux qui mettent en doute le plan vaccinal étaient tous des charlatans sectaires. Antienne habituelle du bon sens des élites face au marécage d’Internet, ça ne te rappelle rien ???
Suit un moment d’anthologie sur la rémunération des médecins, où Ferry explique que ceux-ci devraient « enfin » accepter d’être payés en partie au forfait sur des missions de service public. L’ancien ministre de Jean-Pierre Raffarin ne sait évidemment pas que c’est sous la férule de ce dernier, en 2004, que son comparse Philippe Douste-Blazy, pour assurer à l’UMP les voix des syndicats médicaux les plus réactionnaires, mit à bas le système du médecin référent qui instituait justement en médecine générale ce paiement au forfait… Et ce n’est pas toi qui va le lui rappeler car, soyons clair, du mode de rémunération des généralistes, tu n’as rien à foutre, à partir du moment où tu peux entre compères du même monde fustiger un « ennemi de classe » qui, rage suprême, garde l’estime d’une grande partie de la population…
Après avoir célébré ton « triomphe », Colombani modèrera tes propos sur le goût de lucre des généralistes ( pendant qu’en arrière-plan on t’entendra t’esclaffer bruyamment) puis reprendra la posture du penseur multicartes fustigeant l’obscurantisme du net, se lamentant qu’ « On ne croit plus à la parole des experts » et, plus tard, que « Le doute scientifique était entretenu par une partie du corps médical lui-même… »
Pendant un instant, écoutant ceci, je me suis dit que l’un de vous réagirait peut-être à cette révélation surprenante, car c’est bien au sein-même de la communauté scientifique et médicale que la controverse était née, et perdurait ( ce qui est, du point de vue du citoyen, extrêmement sain en démocratie).
Que nenni ! On te redonna la parole, et tu pus alors enfoncer le clou, et donner la mesure de ton incompétence et de ta dangerosité.
Car faisant fi d’argumentations scientifiques que tu avais probablement parcouru d’un derrière distrait et auxquelles tu n’entravais que pouic : (vaccination de masse contre vaccination ciblée, vaccin avec ou sans adjuvant, technique de vaccination proposée pour les vaccins multidoses et risques d’erreur ou de contamination, irresponsabilité juridique des laboratoires, profil de l’épidémie, étude des vagues pandémiques dans les pays déjà touchés avant le nôtre, définition des personnes à risque, répartition et mortalité des syndrômes de détresse respiratoire aigüe, date de disponibilité des vaccins par rapport au déclenchement de l’épidémie, analyse des vagues annuelles de grippe saisonnière…), tu livras le fond de ta pensée :
Les médecins et les infirmiers, ces gueux, pourtant premiers concernés au quotidien, rechignaient à la vaccination ? Qu’importe ! Il fallait rendre pour les professionnels de santé hospitaliers la vaccination obligatoire :
« Voilà une pression qu’il faudrait exercer sur eux ! » (sic)
Puis, admettant quand même que l’aide des généralistes pour la vaccination pouvait être utile, tu eus ce mot merveilleux :
« Il y a une décision qui peut être prise par le pouvoir politique qui est de dire et ben ça vous êtes tous à la corvée, vous êtes tous réquisitionnés et vous serez payés tant par vaccin, ça ça prend cinq minutes à décider »
Cinq minutes à décider ?
Tu as raison. Je vais te dire, Pol Pot ou Staline n’auraient même pas tergiversé aussi longtemps.
Christian Lehmann
Médecin généraliste depuis 1984
Auteur de « Les Fossoyeurs… notre santé les intéresse » en 2007
Fondateur de l « Appel contre la franchise Sarkozy » en 2007
:
* Dix jours en mer avec trois astres de la pensée française
http://www.monde-diplomatique.fr/2009/08/FONTENELLE/17746
** François Chérèque, syndicaliste responsable, qui lors d’un meeting patronal pose comme condition l’absence de tout journaliste afin de parler à bâtons rompus et de livrer le fond de sa pensée : « Sarkozy nous a présenté un calendrier pour les réformes et moi et ça me va très bien. On s'y met dès juillet. »
Compte rendu de la rencontre organisée le 27 mars 2007, entre leader de la centrale et le cercle patronal « ETHIC », dirigé par Mme Sophie de Menthon.
Extrait du livre de Jacques Cotta, « Riches et presque décomplexés » (Fayard), p 125.
***
http://www.santelog.com/modules/connaissances/actualite-sante-oms-et-h1n1-le-pic-epidemique-est-atteint-en-am%C3%A9rique-du-nord-et-arrive-en-europe-_2295.htm
L'épidémie de grippe A recule aux Etats-Unis, 01/12/2009.
Le taux d'infection aux virus de type H1N1 reste important, mais les mutations seraient sensibles aux antiviraux, selon le CDC, qui rappelle que l'épidémie a fait 3.900 morts depuis avril alors que la grippe saisonnière tue 36.000 Américains chaque année.
http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/societe/la_grippe_a/20091201.OBS9294/lepidemie_de_grippe_a_recule_aux_etatsunis.html
Canada - H1N1: l'effet d'une grippe saisonnière ordinaire? 24/11/2009.
Tandis que la campagne de vaccination du gouvernement pour la grippe A (H1N1) se poursuit, l'ancien directeur en chef de la santé publique de l'Ontario estime que la gravité de la pandémie a été exagérée.
Dr Schabas souligne qu'au début du mois d'août, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait publié une évaluation concluant que le nombre de cas dans les pays tempérés de l'hémisphère Sud était seulement un peu plus élevé que durant une saison normale de grippe.(...)
Au Québec, le virus aurait causé jusqu'à maintenant un peu moins de 50 décès alors que la grippe saisonnière fait plus de 1000 victimes annuellement dans la province, selon le ministère de la Santé et des Services sociaux.
http://www.lagrandeepoque.com/LGE/Canada-/-Quebec/H1N1-leffet-dune-grippe-saisonniere-ordinaire.html
La faible virulence du H1N1 était connue dès août 2009, et même expliquée, 03/12/09.
http://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/la-faible-virulence-du-h1n1-etait-66063
(...) Dans un article paru le 10 novembre dans le journal The Independent sous le titre "Pandemic? What flu pandemic?" (Pandémie? Où est-elle, cette pandémie de grippe?), on apprend que la grippe A de 2009 pourrait bien être la pandémie la plus faible de l'histoire... Alors qu'au départ, des experts avaient même envisagé 250.000 morts (!!) rien qu'au Royaume-Uni, puisqu'ils prenaient comme terme de comparaison le taux de mortalité de la grippe aviaire...
Puis il a été question de 65.000 en juillet, de 19.000 en septembre et de maximum 1.000 en octobre... Avec 154 morts enregistrés le 10 novembre, lorsque l'épidémie commençait déjà à baisser. L'article rappelle que la grippe saisonnière fait chaque année 4.000 à 8.000 morts en Grande-Bretagne. (...)
Citée dans un article du Point du 12 mai 2009, elle disait: ""Nous sommes très attentifs à ce qui se passe dans l'hémisphère sud, où on va être en hiver. Cela va présager sans doute de ce qui va passer dans l'hémisphère nord à l'automne", a souligné la ministre de la Santé."
Les statistiques australiennes et néo-zélandaises étaient disponibles depuis septembre-octobre, à la fin de l'hiver austral. Celles argentines aussi, peut-être un peu moins fiables, compte tenu du système de santé moins homogène et moins performant. Les chiffres - les fameux chiffres! - étaient donc là avant le début de la campagne de vaccination. Pourquoi Roselyne Bachelot n'a-t-elle rien appris de ces expériences-là et n'en parle plus? Parce que les résultats contredisent en tous points sa stratégie, restée la même, malgré une réalité qui s'éloigne fortement du scénario initial ? Où étaient donc les experts dont la science devrait - soi-disant en toute neutralité - guider l'action des politiques pour le bien de la cité ?
Il faut vendre les vaccins et éviter le flop politique, peut-être? Comme le formulait le "Canard enchaîné" il y a quelques semaines, Sarkozy ne veut pas "que les Français le prennent en grippe"... (...)
Bachelot perd son «M. Grippe A», 25/11/09.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/11/25/01011-20091125FILWWW00141--confidentiel-bachelot-perd-son-m-grippe-a-.php
Autre comparaison éclairante : selon un récent numéro du Monde (supplément, 5/11/09), la grippe saisonnière est supposée tuer 4 000 à 6 000 personnes chaque année en France, soit presque autant que la mortalité actuelle de la grippe porcine à l’échelle mondiale… (...)