Pour comprendre ce qui est en cause, il est nécessaire de relier deux informations :
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Selon le Premier Ministre, l’état d’urgence devrait à nouveau être voté en février 2016 pour 3 mois.
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Le Président de la République a annoncé une réforme constitutionnelle qui permettrait de porter à six mois la promulgation de l’état d’urgence.
Le pouvoir se justifie : on ne peut pas lever l’état d’urgence tant qu’il y aura un danger. Quelqu’un peut-il fixer le moment où il n’y aura plus de danger ? Évidemment non. Par conséquent l’état d’urgence a vocation à devenir permanent. Ce que cela signifie, c’est assez clair : dessaisissement progressif de la justice au profit de l’administration préfectorale, limitation des droits individuels et multiplication des assignations à résidence, interdiction des manifestations quelle qu’en soit la nature – la manifestation de la Libre Pensée prévue samedi 5 décembre a été annulée, transformée en meeting.
Le sens de l’état d’urgence n’est donc pas de protéger la population. L’occasion a été saisie pour organiser en fait un changement de régime. C’est un tournant autoritaire qui n’est pas sans rappeler quelques précédents historiques fâcheux...
Il est encore temps de donner un coup d’arrêt à ce processus infernal.
Comme 4500 citoyens, élus, syndicalistes, militants associatifs l’ont déjà au moment où ce papier est écrit, signez la pétition pour la levée de l’état d’urgence.