1/ C’est un vote de classe. Sur le contenu, les divergences entre les uns et les autres se situent à la marge, la règle voulant de toutes les façons que le gagnant applique comme programme une resucée de tous ce que les uns et les autres auront exprimé, cela en fonction des circonstances. C’est l’affichage qui a fait la différence. Et celui du gagnant vaut le détour. 500 000 postes de fonctionnaires en moins, dégressivité forcée des allocations-chômage, alignement sur les 48 heures de travail hebdomadaires possibles de l’union européenne et dynamitage de la limite des 35heures, voire des 39 heures, tel est l’essentiel.
2/ La politique de Fillon comme des autres d’ailleurs s’inscrit dans la stricte continuité de ce que les socialistes ont réalisé au pouvoir. Ils vont évidemment crier au drame en tentant d’utiliser à leur profit l’agressivité et la violence des propositions fillonistes. Mais tout cela est dans le sens de la « loi travail », de la continuité des politiques sarkozystes et hollandiennes pour les services publics, etc… Jusqu’aux questions culturelles : Najat Vallaud Belkacem n’a pas grand-chose à envier à celui qui propose une réécriture de l’histoire nationale pour que les enseignants "ne soient plus obligés d’apprendre aux enfants que le passé est source d’interrogations". Autre exemple plus anecdotique, mais illustratif : Fillon se veut intransigeant sur « notre dame des landes ». Merci Ayrault, Hollande, Valls…
4/ Les commentateurs comme les responsables du parti socialiste mettent en avant comme clivage droite gauche le mariage pour tous, l’adoption d’enfants par les couples homosexuels, et autres différences sociétales qui certes ont leur importance, mais dont on sait depuis des dizaines d’années qu’elles ne font pas la différence. Soit une voix s’élèvera sur un terrain de classe, exprimant exigence sociale, politiques et économiques opposées au capital et répondant à l’intérêt général, soit la cause est d’ores et déjà entendue.
5/ Côté socialistes, la ligne est déjà toute tracée. Ce sera « Fillon contre le Le Pen ». Mais savent-ils seulement que sur le fond la seconde fait figure de gauchiste par rapport au premier. Même si évidemment il s’agit là de la peste et du choléra… De plus cette ligne sanctionne la fin du parti socialiste en tant que tel déjà annoncée par la candidature de Macron, l'ancien chouchou de Hollande. Voir "Le parti socialiste ou l'explosion annoncée et programmée" sur notre site à l'adresse suivante
http://la-sociale.viabloga.com/news/le-parti-socialiste-ou-l-explosion-annoncee-et-programmee
Jacques Cotta
Le 22 novembre 2016