Dans l’expression, le mot « identité » me gêne davantage que l’adjectif national. L’équivoque a été relevée par Paul Ricœur en ce que le mot « identité » désigne, pour une personne, à la fois la mêmeté (identique à, donc, rapprochement dans la comparaison) et l’ipséité (singularité, « qui suis-je ? ») L’« identité » est plus problématique encore lorsqu’il s’agit d’un groupe, a fortiori d’un méga-groupe comme une nation. Je trouve la notion d’identité trop statique, faisant l’impasse sur le fait que l’homme est ce qui se surpasse, que le sujet est projet. Je parlerais plus volontiers de « caractère national ».
En France, la nation fait corps avec
La nation est ainsi un corps et un esprit, un sujet collectif et un projet politique s’appropriant une culture et une histoire. L’enjeu porte sur la définition du « symbolique » : emblème ou symbole ? Gadget ou Référence ? Je ne suis pas hostile au drapeau ni à
« Pas de liberté du peuple sans souveraineté du peuple, c’est-à-dire sans République[3]. »
Gabriel GaliceAuteur du livre Du Peuple-Nation – essai sur le milieu national de peuples d’Europe
La Marseillaise à l'école? Soit, mais encore faudrait-il qu'il y eût une école. On pourrait chanter la Marseillaise le samedi matin, mais pour faciliter les wwek-ends des classes aisées, le ministère de l'EN avec la lâche complicité du SNUIPP (FSU) a supprimé la classe du samedi matin. En deux décennies on supprimé un 1/5 du temps de classe soit une année pour le cycle primaire. Sarkozy a annoncé que les lycéens ont environ 150 heures/année en trop ... et donc c'est une façon de préparer l'opinion à une nouvelle baisse des horaires. Quand le même Sarkozy annonce qu'il faut développer l'enseignement en anglais et que Copé nous raconte qu'il faut maîtriser l'anglais pour s'inspirer des modèles anglo-saxons (sic), on voit clairement le sens qu'il faut donner à ces opérations d'esbrouffe sur "l'identité nationale". Comme dans le monde de «1984», les mots disent exactement le contraire de ce qu'ils signifient ordinairement. "La paix, c'est la guerre"...
Il ne s'agit donc pas d'identité nationale, mais d'un pas de plus vers la pensée unique - et soyons certains que tout cela sera assorti de moyens répressifs et de nouvelles et drastiques limitations de la liberté d'expression.
DC