Tandis que l’on s’apitoie dans les chaumières sur ce grand séducteur, enchaîné, menotté, livré aux griffes de ses anciens copains et amis qui l’ont conduit tout droit à un des postes internationaux des plus flatteurs ( et dévastateur pour le tiers monde et la Grèce , quoiqu’en disent certains du haut de leur casquette d’experts), une candidate, en France, risque d’emporter une jolie mise puisqu’elle seule semble, pour le moment, dire à un pays ses quatre vérités. Quitte à mettre en sourdine – pour le moment-les conséquences véritables des valeurs, vision du monde et intentions politiques qui sont les siennes : liberté d’expression anéantie, délit de faciès et racisme légalisé, incapacité à résoudre les drames de l’économie capitaliste libérale, disparition de toute culture autre que « travail, famille, patrie ».
A croire que la nostalgie d’un ordre nouveau, que les effluves pétainistes qui enrobent le fascisme rampant actuel iront, dans moins d’un an, en satisfaire plus d’un : un peuple en mal de boussole, les yeux rivés sur son porte monnaie, son accession à la propriété privée et sur les écrans du divertissement.
Que Marine Le Pen tente de multiplier ses chances en lançant ses affidés sur Facebook à condition qu’ils s’assurent, tout comme elle, d’un franc parler allant droit au cœur de tous ces « petits blancs en souffrance » qui composent une bonne partie de la France, et le tour risque d’être joué !
N’a-t-elle pas raison en dénonçant une très vieille loi du capitalisme : créer un volant de chômage suffisamment important pour faire baisser les salaires ? Importer de la main d’œuvre étrangère pour produire les mêmes effets… renforcés ? Et aujourd’hui, modern style oblige, pour faire passer à la trappe la destruction quasi-totale du Code du travail et tous les droits acquis ?
Ne se soucie-t-elle pas au même titre que notre chère Gauche, si ce n’est plus, de la situation économique désastreuse des pays d’origine de tous ces émigrés et de leurs terribles conditions de vie ?
Pourfendre les gros comptes en banque, dénoncer les abus, les trafics en tout genre, les petites et grosses magouilles des puissants, elle sait ! ça a toujours parlé au cœur des laissés pour compte ! Et aujourd’hui, on ne les compte plus !
La dame a des principes, c’est vrai ; de la morale et même une sorte d’éthique, c’est vrai ! Celle des boutiquiers, des frustrés, de ceux qu’on a roulé dans la farine, de ceux qui n’ont jamais vu que leurs misères à eux ou qui pleurent sur leur pseudo bonheur perdu. Ils sont de plus en plus nombreux, les désillusionnés !
Dans les syndicats- hors des syndicats-dans les cités dortoirs, dans les pavillons mal embouchés, dans les écoles et les lycées, dans la queue pour le loto ou le tiercé, au plein milieu des embouteillages ou dans la campagne désertée, mise à l’étal des convoitises. Puisque tout est à vendre, la chair, la poste, une place à la mairie….Allons-y !
Des journalistes, bon teint et dans le vent, et sur une radio des plus sélectes, France Culture pour ne pas la nommer, n’hésitent pas à reprendre à leur compte un terme inventé par des lieutenants d’extrême droite : le « résistancialisme » afin que tout soit bien équivalent, bien symétrique entre résistance et collaboration ! Quitte à écraser ainsi sous la rubrique « idéologie »- un «isme », revêtu d’une consonance Saint Germain des Prés, rien que ça !- des vies sacrifiées à libérer un pays du nazisme et de ses troupes d’occupation. De quoi alléger du même coup, grâce à ce bien vilain mot, les dernières mauvaises consciences et les mauvaises conduites à venir. Du pareil au même, et tout ne devient qu’une petite différence d’opinion ! Pourquoi se gêner vraiment ?
Les prochaines élections, comme au loto, je vous le dis ! Alors, pourquoi ne pas jouer, à l’occasion de ce référendum populiste, un nouveau numéro ?
L’Allemagne en 33 n’a pas fait pire !
Annie Cyngiser
Le 28 mai 2011
Quelle chose me ravit dans votre texte et quelque chose me chagrine. Essayons de préciser quoi et quoi.
Dire que la cheftaine à la flamme tricolore n’est surtout pas la solution à l’heure où les cartes sont brouillées est une vérité absolue. Qui peut croire qu’un parti prenant appui sur des nostalgiques de l’occupation, des tenants de l’Algérie « française », des groupuscules d’extrême droite peut produire une politique différente de ses fondamentaux ?
Dans quel parti, un responsable national figure sur une photographie avec le salut et le drapeau nazi ? De même lorsque son habile président, habitué des tribunaux pour la même idéologie, sous-entend une identité immonde entre les africains et les singes à propos des dernières élections, ce qui n’émeut pas fifille (d’ailleurs où est le journaliste la mettant en demeure de condamner ces ignobles propos ?)
Tout cela est vrai mais attention à l’ « antifascisme », ces gens essaient de donner le change démocrate ou républicain et il y a une telle déliquescence politique….
Surtout que la nouvelle « guide » -et il faut souligner qu’elle n’est qu’une héritière -, a, de son propre chef, effacé –du moins de son site internet- toutes les baisses d’impôts en faveur de riches et les mesures politiques allant de pair pour énoncer, personnellement, sans aucun étayage, la sortie de l’Europe et de l’euro voire des mesures en faveur des « petits ».
Le problème, à mon sens, se situe plus au niveau de ceux qui se disent socialistes ou communistes, font le contraire et qui acquiescent à l’ordre « européen ».