Certes, le taux de participation est dramatiquement bas – ce qui devrait alerter les partis et au cas particulier surtout la France Insoumise – mais l’écart enregistré entre les deux candidats de tête au premier et au second tour devrait interroger Mélenchon. En pleine crise politique authentifiée par le mouvement des « gilets jaunes » demandant la démission de Macron, l’élection d’un candidat soutenu par LREM face à LFI est pour le moins surprenante.
Je ne réside pas en région parisienne, je ne connais pas la candidate de la France Insoumise de la 1ère circonscription de l’Essonne, mon analyse est donc globale. Tout d’abord, le taux abyssal de l’abstention n’est pas propre à l’Essonne. Dans mon département, trois récentes élections municipales partielles en zone rurale ont recueilli un taux de participation d’à peine plus de 20 %. Nous vivons donc une crise profonde de la démocratie.
Cependant, qu’est-ce qui a fait que la candidate de LFI a perdu 2617 voix entre le premier tour de 2017 et le premier tour de 2018 et 7072 voix entre le second tour de 2017 et le second tour de 2018 ?
- La qualité politique de la candidate serait-elle en cause ? Je ne le pense pas, les médias ont plutôt traduit le contraire, vantant une campagne dynamique.
- La candidate aurait-elle souffert d’un manque de soutien de ses camarades ? Non, plusieurs parlementaires de LFI se sont déplacés en Essonne.
- S’agirait-il d’une faiblesse du programme ? A mon sens, là commence l’interrogation. Depuis quelques mois, la question européenne entre autres devient trouble.
- S’agirait-il de l’effet « coup de gueule » de Jean-Luc Mélenchon lors des perquisitions ? Ce n’est pas impossible.
Si j’étais le seul à m’interroger, il suffirait de me « claquer le beignet », mais hélas plusieurs de son entourage se sont éloignés de lui, considérant qu’il était coutumier du fait et qu’il n’acceptait pas les opinions contraires ou même seulement différentes.
Je fus un adhérent du Parti de Gauche de la première heure et j’ai vu des militants dévoués de son proche entourage, venant de la CGT, le quitter pour les mêmes raisons que ceux qui s’en écartent actuellement. Cela fait trop de doute aujourd’hui au point qu’il est permis de s’interroger de savoir quel objectif vise Mélenchon ? Veut-il vraiment accèder au pouvoir ou souhaite t-il seulement se payer le parti d’Epinay ? Si c’est cela, il aura eu un vrai coup de main en la personne du Parti Socialiste lui-même.
Jean-Luc Mélenchon, homme politique français, doté d’un fort charisme et d’une grande culture générale et politique. Il donna un grand espoir au peuple de gauche, mais finit par le décevoir à cause d’une gestion despotique du mouvement qu’il dirigeait et d’emportements colériques.