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Le Mexique sous influenza

Par Jean-Paul Damaggio • Internationale • Dimanche 26/04/2009 • 0 commentaires  • Lu 2136 fois • Version imprimable


Les journaux mexicains ne savent quels superlatifs employer pour caractériser l’épidémie qui s’annonce et fait trembler la capitale. Une nouvelle illusion qui rappelle la panique autour de la grippe aviaire de ces dernières années, grippe qui continue à faire des morts dans des pays pauvres sans « intérêts » ? Les porcs volant nettement moins que les oiseaux le danger devrait être maîtrisé plus facilement mais rien n’est moins sûr vu que cette grippe porcine passée aux humains, c’est une version humaine qu’à présent les humains se passent entre eux (première apparition notée par Wells en 1991 dans le journal de l’association médicale américaine).

Franchement, le temps des virus n’est pas derrière nous, avec la réplique rationnelle (pas de panique s’il vous plaît) face à la réplique instinctive (mon voisin est mort pourquoi pas moi demain ?). Pendant ce temps, l’OMS sort de l’ombre car à chaque fois, la question devient aussitôt une question mondiale, avec comme proposition majeure : de l’hygiène por favor. Mais derrière les rideaux de l’organisation mondiale de la santé, chacun se demande ce qui se prépare. Qui commande, les politiques ou les scientifiques ? Pas question de mettre le Mexique en quarantaine disent les politiques. Pas question de masquer la très forte contagion liée au virus qui peut seulement être traité par des anti-virus disent les autres. La vaccination n’étant d’aucun effet, il faut se reporter aux doses d’anti-virus qui existent par centaines de mille… pour le petit millier de cas actuels.

La Doctoresse Margaret Chan, directrice générale de l’OMS depuis le 9 novembre 2006, est la bonne personne au bon endroit. Cette chinoise formée à l’University of Western Ontario (Canada) a commencé sa carrière à Hong Kong. Le site de l’OMS indique : « Elle est à l’origine de nouvelles initiatives destinées à améliorer la surveillance et l’action dans le domaine des maladies transmissibles, à renforcer la formation des professionnels de la santé publique, et à resserrer les liens de collaboration aux niveaux local et international. Elle a combattu avec succès des flambées de grippe aviaire et de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS). » Face aux cas de grippe porcine H1N1 signalés au Mexique et aux États-Unis d'Amérique, elle a convoqué une réunion du Comité d'urgence le 25 avril afin d'évaluer la situation et d'avoir son avis sur les mesures qu'il conviendrait de prendre. La situation est à l’étude mais l’OMS décrète cependant : « une urgence de santé publique de portée internationale ».

Au Mexique, les autorités se donnent dix jours pour contrôler la situation, dix jours pour saisir la tendance : propagation et c’est la catastrophe ou recul et c’est « plus de peur que de mal ». Il serait cependant erroné de répondre à la question sans tenir compte du développement de la misère dans le pays, d’un système de santé déjà au bord du gouffre, et d’une perte générale de crédibilité du pouvoir politique. Le journal La Jornada invite à suivre attentivement les conseils donnés par le Secrétariat à la santé publique mais suffiront-ils ? La proximité des USA va-t-elle obliger le grand voisin à mettre le paquet pour venir au secours de la médecine mexicaine ? Il me paraît important de se poser de telles questions pour prendre date et découvrir comment autour du 1er mai nous évaluerons la situation.


26-04-2009 Jean-Paul Damaggio



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