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Le véritable état d’urgence : l’urgence sociale !

Campagne la sociale pour la levée de l’état d’urgence n°10: L’état d’urgence décrétée par François Hollande contre l’urgence sociale…

Par Jacques Cotta • Actualités • Mardi 15/12/2015 • 0 commentaires  • Lu 2616 fois • Version imprimable


Alors que les discours se suivent et se ressemblent au lendemain des élections régionales, il apparait qu’un large consensus politique entre la « gauche » et la « droite » se dessine, notamment autour de l’état d’urgence. Pourquoi donc un tel acharnement consensuel sur la question sécuritaire.

  • ·       Il y a évidemment volonté de faire preuve de responsabilité face à la stupeur que les attentats ont provoquée dans le pays. Mais la vie reprenant le dessus, la peur s’estompe. L’acharnement sécuritaire incarné par l’état d’urgence devrait donc suivre le même chemin, mais il n’en n’est rien.
  • ·      Il y a la volonté de reprendre au front national ce qui est considéré comme un de ses fonds de commerce. Mais là encore, il suffit d’y regarder d’un peu plus prés pour vérifier que le FN trouve sur bien d’autres questions –sociales notamment- le moteur de sa progression.  L’acharnement sécuritaire devrait donc là aussi s’estomper et c’est donc sur la question sociale qu’il faudrait agir. Et il n’en n’est toujours rien !
Alors ?

L’état d’urgence n’a de réalité que face à la situation réelle du pays, marquée par un mécontentement croissant que les élections régionales, sur un terrain pourtant déformé, ont bien exprimé. « Danger fasciste » nous a-t-on chanté sur tous les tons pour camoufler le véritable danger : « la décomposition politique et sociale » produite par les gouvernements de « droite » et de « gauche » qui en la matière ont bien du mal à se différencier.

L’état d’urgence vient prévenir en fait l’aggravation sociale que subissent des millions de travailleurs, de jeunes, de retraités, pour le moment dans un silence entretenu par les médias. Pourtant ici ou là des mouvements très durs sont engagés. Et quelles réponses de la part des tenants de l’état d’urgence, sinon l’état d’urgence pour tenter d'entraver toute contestation d’ensemble qui menacerait directement le système, le pouvoir, l’état.

  • ·       La pauvreté ? Le SMIC vient royalement d’être augmenté de 5cts ! De quoi prévoir des fêtes de fin d’année somptuaires…
  • ·       L’emploi ? Partout ça gronde. A Neuilly par exemple, dans la « niche » de Nicolas Sarkozy, 80% des facteurs sont en grève contre la suppression de 14 emplois, le passage de 52 tournées de facteurs à 39, contre une dégradation mortelle du service public postal au détriment des usagers… Une grève qui dure depuis plus de 40 jours et à laquelle peu à peu se sont joints d´autres centres du département, Châtenay-Malabry, Clichy, Puteaux-La Défense, La Garenne / Bois-Colombes, Colombes…
  • ·       Les services publics ? Malgré les louanges au lendemain des attentats pour des personnels de police ou de santé qui se sont retrouvés immédiatement en première ligne dans l’urgence, les lois passées depuis le 13 novembre détruisent un peu plus l’hôpital public par exemple. La loi Touraine aggrave ainsi l’arsenal déjà mis en place par les lois Bachelot du temps de Nicolas Sarkozy…

Avec le code du travail dont la destruction est programmée, la mise à bas du CDI, le pacte de compétitivité et les lois Macron, les attaques envisagées contre la sécurité sociale, et toute une série d’autres mesures, la politique gouvernementale qui fait consensus sur le fond avec les autres forces politiques issues des urnes  aux dernières élections –les républicains et le FN- va décupler le mécontentement, l’inquiétude sociale, et les réactions dont nul ne peut aujourd’hui prévoir la forme d’expression. C’est là que l’état d’urgence vient remplir ses fonctions. Incapable sur le terrain de la simple sécurité, l’état d’urgence a commencé à faire ses preuves lors de la COP 21 contre les manifestants avec les arrestations en masse, les mises à résidence, et accessoirement avec plus de 2500 perquisitions hors contrôle judiciaire pour deux instructions ouvertes pour des faits suspectés de terrorisme, soit un résultat nullissime !

C’est donc bien l’état d’urgence contre l’urgence sociale qui se met en place. Et c’est donc bien une des raisons premières, la défense des libertés démocratiques individuelles et collectives, la liberté de manifester, de contester, de se défendre, la liberté associative, syndicale et politique qui conduit à faire de la levée de l’état d’urgence pour des milliers de travailleurs, de jeunes, de retraités, de tout le territoire et de toutes les professions, l’exigence qui s’exprime dans l’appel des 333 qui aujourd’hui est devenu l’appel de 1000 !

Jacques Cotta
Le 15 décembre 2015

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