Après la Grèce, l’Espagne et le Portugal, notre pays, la France, est la cible d’une offensive des banques, des multinationales et des ultra riches. Leurs portes parole sont Mme Parisot, présidente de l’organisation patronale, le Medef, M Mario Draghi, président de la Banque Centrale Européenne et le président de la commission européenne. Que veulent-ils ? Selon leurs propres déclarations, ils veulent en finir avec le « modèle social français » qui serait un obstacle à la compétitivité de l’économie et à son intégration dans la mondialisation.
Cinquième puissance économique mondiale, la France est réputée et enviée dans tous les pays du monde. Pour les travailleurs et les peuples du monde, la France est le pays des droits de l’homme, le pays issu de la révolution de 1789 à partir de laquelle fut établie sa souveraineté et commença un rayonnement inégalé. L’avènement de la République en 1848, l’instauration de la commune de Paris en 1871, la fondation en 1895 d’une confédération syndicale indépendante, la Cgt, l’obtention des congés payés et des conventions collectives en 1936, la résistance et la libération en 1944, la grève générale des mineurs en 1963, la grève générale de1968, le mouvement de grève des transports avec ses énormes manifestations « Tous ensemble » en 1995 en défense du droit à la retraite à 60 ans sont autant de réalisations ouvrières et populaires à l’origine de la place historique particulière de la France parmi les nations du monde.
Mais il y a une réalisation particulièrement enviée et admirée par tous les pays : la fondation en 1945 de la Sécurité sociale. Par cette institution était organisée la solidarité entre tous les salariés garantissant la protection de chacune et chacun contre les aléas et accidents de la vie et ce quelque soit sa situation sociale personnelle. L’accès aux soins pour tous, les congés maternité, les arrêts maladie hier synonymes de perte d’emploi reconnus nécessaires et payés, la fin de la charité pour les anciens grâce au versement de pensions de retraite. Bâtie en 1945, dans un pays dévasté par la guerre et le pillage de l’occupant, elle a immédiatement restauré la dignité des souffrants, sauvé des vies et donné un formidable élan au développement de la médecine, de ses facultés et des hôpitaux.
Aujourd’hui, alors que les richesses produites dans une année dépasse les deux mille milliards d’euros (montant du PIB en 2011), le Medef, la BCE, l’Union Européenne exigent que les dépenses soient réduites, les médicaments de moins en moins remboursés, les pensions amputées, la retraite repoussée et que son financement ne soit plus assuré par des cotisations sociales dues par l’employeur (appelées le salaire différé, notre deuxième salaire) mais par l’impôt CSG et TVA. 370 milliards d’euros, tel est le montant des cotisations sociales collectées par la sécurité sociale en 2010. 370 milliards qui ne sont pas destinés à enrichir quelques actionnaires ou membres de comité de direction mais à permettre de soigner, protéger, vivre les millions d’hommes, de femmes et d’enfants de ce pays. Déjà affaiblie par les exonérations patronales (30 milliards d’euros en 2010) et remise en cause par les réductions de dépenses de santé et la gestion austère des hôpitaux, la sécurité sociale est menacée maintenant, en 2012, dans ses fondements. Le réseau des banques et des multinationales ne se contentent plus des exonérations. Mme Parisot demande une réduction des cotisations de 80 milliards d’euros !
Ce coup de grâce programmée contre un incontestable acquis de civilisation ferait partie d’une nouvelle offensive déclenchée aux lendemains des élections présidentielles. Les agences de notation l’ont elles-mêmes annoncées. Les banques, dont elles sont les poissons pilotes, ont créées un nouveau produit financier permettant aux financiers de spéculer sur la dette de l’Etat Français dès le 7 mai.
Ce projet de contre-réforme a été précédé par de nombreux autres à l’origine de dégâts humains déjà immenses. Depuis 2008, 100 000 emplois ont été détruits dans l’industrie, les délocalisations autorisées provoquant 880 fermetures d’usines et 1,4 millions de personnes ont basculé dans le chômage, portant à 4,9 millions le nombre d’inscrits à Pôle emploi. Pour les jeunes générations, la précarité a remplacé dans plus de 90 % des cas les embauches en CDI, le Smic est devenu le salaire de base pour des millions de salariés, la pauvreté frappe plus de 11 millions de personnes… Dans tous les domaines a été opérée une inversion des lois et règles au détriment des producteurs des villes et des campagnes. La priorité budgétaire étant le remboursement de la dette, les effectifs des services publics sont réduits et les besoins sociaux sacrifiés.
La dette ? De quoi s’agit-il ? Le total des recettes de l’Etat atteint 208,3 Md€ en 2010, cette même année les remboursements de la dette sont de 148,8 md€ dont 45,38 Md€ d’intérêts. Le service de la dette étant honoré, il reste un budget disponible de 208 – 148,8 = 59,2 Md€. Une fois financées la police, la gendarmerie, la justice et la défense, soit environ 70 Md€, il ne reste rien pour les services publics, l’équipement et les besoins sociaux. Le budget des dépenses étant supérieur aux recettes, il y a un déficit. Alors, l’Etat emprunte à nouveau sur les marchés financiers puisque la loi imposée par l’Union Européenne interdit à la banque de France de prêter à l’Etat à taux zéro, comme c’était le cas avant 1973.
En application des directives européennes, au nom de la réduction des déficits, les autorités gouvernementales en quête d’économies et de ressources vendent le patrimoine de la nation, privatisent les services publics, transfèrent aux collectivités locales des charges hier inscrites au budget (par exemple l’entretien des lycées et collèges) et taillent dans les budgets.
De plus, au nom de la compétitivité des entreprises, les gouvernements successifs ont multiplié les exonérations fiscales pour les grands groupes industriels et financiers. Avec les destructions massives d’emplois industriels et agricoles, ces facilités fiscales aux entreprises ont amené une forte baisse des recettes de l’Etat. En 2010, l’estimation du total des aides aux employeurs s’est élevée à 100 Md€ et les exonérations de cotisations sociales atteignent 30Md€ (dont 27 Md€ pris en charge par l’Etat). Dés lors, le besoin de financement de l’Etat devient très important : 240 Md€ en 2010… Ces sommes vont donc être empruntées auprès des banques, alourdissant ainsi la dette.
De 1 208,8 milliards € en 2007, année de l’élection de N Sarkozy à la présidence de la République, la dette totale notifiée à la commission européenne, dette de l’Etat, des collectivités locales et de la sécurité sociale atteint 1 717,3 Md€ au 31/12/2011, soit 508,5milliards supplémentaires. De 64,2 % du PIB en 2007, la dette correspond fin 2011 à 85,3 % du PIB. Le service de la dette (paiement des intérêts et remboursement du capital) dévore près de65 % des ressources de l’Etat.
La dette des Etats est devenue une source essentielle de revenus pour les fonds d’investissements privés et permet aux multinationales et aux banques internationales de siphonner les richesses de chaque pays. Finies les incertitudes des investissements à risques, finis les placements à faibles rendements dans l’industrie. Avec les prêts aux Etats, leurs revenus sont assurés. L’Etat est bon payeur et offre de sérieuses garanties par un patrimoine important, les richesses produites et le pouvoir de lever l’impôt. Prenons l’année 2010.
Remboursement de la dette (capital plus intérêts) : 148,8 Md€
Estimation des exonérations et aides fiscales aux Grands groupes industriels et financiers : 100 Md€
Exonérations de cotisations sociales : 30 Md€
Excédent Brut d’Exploitation (EBE) soit le
Total des profits réalisés par les sociétés : 593,4 Md€
Soit un total de 872,2 Md€ captés ou économisés par les banques et les multinationales, ce qui représente près de la moitié (45,1 %) du PIB c'est-à-dire de la totalité des richesses créées cette année là.
Avec cette même logique, par l’adoption du nouveau traité européen, ils veulent rendre obligatoire le service de la dette et imposer les plans d’austérité successifs.
Le montant cumulé des intérêts versés au titre de la dette depuis 1973 (jusqu’à 2010) s’élève à1 408 milliards d’euros soit presque la totalité de la dette actuelle.
Le bilan est là. Les politiques donnant la priorité aux banques et au CAC40 ont substitué à l’égalité des droits l’individualisation, imposé la loi du plus fort et provoqué la destruction des droits des travailleurs, la dislocation des services publics, l’explosion du chômage et de la pauvreté.
De la Tunisie à l’Egypte, de la Grèce à l’Espagne, en Irlande comme en Islande, les peuples se dressent contre cette domination des capitaux et de leurs serviteurs, cherchent à établir la démocratie et reconquérir leur souveraineté. Partout l’exigence de l’unité pour la reconquête des droits fondamentaux grandit. C’est au tour de la France. La seule limite à l’avidité des capitalistes sera celle qui leur sera dictée par l’action unie des travailleurs et de leurs organisations. Tel est le sens de cet appel de notre comité de liaison pour l’unité. Aux tentatives d’opposer et diviser les salariés, notamment à partir de critères religieux ou raciaux, nous opposons la solidarité ouvrière et le rétablissement complet des libertés démocratiques et des droits à s’organiser dans le syndicat et le parti de son choix.
Les objectifs de l’action unie à engager sont pour nous clairement identifiés
- Rejet des plans d’austérité imposés dans tous les pays par l’Union Européenne
- Arrêt de la remise en cause de la protection sociale collective : Maintien de son financement par les employeurs par les cotisations sociales. Pour une Assurance maladie à100 % dès le premier euro dépensé, Retour à la retraite à 60 ans à taux plein, allocation chômage pour tous les privés d’emploi…
- Augmentation générale des salaires et embauches en CDI à temps plein, contrat garanti par le code du travail, les conventions collectives et rejet du projet de contrat de travail unique et flexible tel que suggéré par le Medef
- L’interdiction des licenciements et l’arrêt des délocalisations par le recours à la réquisition/ nationalisation
- Retour à un service public national, restitution de tous les postes supprimés avec des personnels sous statut unique de la fonction publique
- Abrogation de toutes les lois de privatisation, dérégulation et dérèglementation et notamment des 240 lois Sarkozy et des lois mobilité et de modernisation sociale instaurant la rupture conventionnelle.
- Liberté syndicale totale dans le public et le privé, quelque soit la taille de l’entreprise et la branche d’activité ; respect de l’indépendance syndicale ; plein exercice de la loi du 11février 1950 sur les conventions collectives et retour aux garanties de la loi de 1864 autorisant les syndicats.
Et par conséquent :
- Non à la ratification du nouveau Traité de Bruxelles, le TSCG i
- Refus du chantage à la dette !
- Nationalisation du secteur banques et assurances
Nos actions
1. Nous répondons oui à l’appel à la solidarité avec les travailleurs immigrés et avec celui des syndicalistes de Guadeloupe injustement poursuivis.
2. Campagne pour que les traités européens MES/TSCG ne soient pas ratifiés et soutien à la proposition d’organiser dans l’unité une manifestation pour empêcher la ratification des traités le jour de son examen par le parlement (juin 2012)
3. Refuser de l’austérité quelque soit le nouveau gouvernement formé après les élections. Priorité aux besoins sociaux.
4. Délégation à chaque candidat aux élections législatives de notre département afin qu’il se prononce, avant le premier tour de ces législatives, sur nos propositions dont celle de non ratification du traité TSCG. Il s’agit ainsi de contribuer à empêcher que se renouvelle le déni de démocratie de2005 par lequel le NON majoritaire au référendum a été transformé par une partie de la représentation nationale en un OUI au traité européen.
POUR RECEVOIR LES INFORMATIONS DU COMITE DE LIAISON POUR L’UNITE DETRAPPES ET ENVIRONS (78) ET POUR TOUT CONTACT
Denis Langlet e-mail denislanglet@live.fr Tel 06 20 90 32 40
i Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance dans l’Union Européenne
Vous avez oublié une chose :
Voter Mélenchon dimanche.