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Levée immédiate de l'état d'urgence: Intervention de Conclusion du meeting du 23 janvier 2016

Plus de 1500... Succès du nombre, succès de l'unité... Un début prometteur...

Par Jacques Cotta • Actualités • Lundi 25/01/2016 • 0 commentaires  • Lu 2204 fois • Version imprimable


Chers amis, Chers camarades, Ce ne sont pas les historiens qui me contrediront… Lorsqu’un gouvernement restreint l’enseignement de l’histoire dans les collèges ou les lycées, il interdit à la jeunesse ignorante de son passé de construire son avenir ! L’opinion publique serait favorable à l’état d’urgence disent les sondages. Mais de quoi s’agit-il ? La politique gouvernementale a une histoire…

L’Etat d’urgence, c’est 1955 l’outil mis en place pour lutter contre l’indépendance du peuple algérien qui conduit tout droit au coup d’état de De Gaulle en 58 et à l’instauration de la 5ème république !

C’est 1985, la nouvelle Calédonie, après l’assassinat par le GIGN du responsable du FLNKS Eloi Machoro.

Gaullistes, UMP, socialistes, l’état d’urgence est leur état !

Mais l’état d’urgence, c’est aussi la république de Weimar qui met en cause des êtres chers avec la répression sociale qui conduit le 15 janvier 1919 à l’assassinat de Rosa Luxembourg….  C’est aussi en 1933 l’outil utilisé par Hitler pour enfermer, déporter, assassiner les républicains, les communistes, les syndicalistes, les juifs en Allemagne! 

Oui chers amis, chers camarades, l’état d’urgence a son histoire ! Tout les mensonges, tous les leurres n’y peuvent rien changer. Ainsi, la déchéance de nationalité, mesure symbolique, mise en avant pour éviter le débat sur l’Etat d’urgence, mesure très pratique, c’est l’UMP, c’est Sarkozy 2010, c’est le Front National, Le pen père et fille, mais c’est aussi Pétain, c’est aujourd’hui le parti socialiste !

L’état d’urgence promulgué par le gouvernement Hollande s’inscrit dans cette lignée. Il s’agit de renforcer le caractère autoritaire de la 5ème république en limitant les libertés fondamentales, libertés associatives, libertés syndicales, libertés politiques.

Les exemples ne manquent pas… Mises à résidence non de terroristes mais d’opposants, perquisitions la nuit -plus de 3000-  hors de tout contrôle judiciaire, pour des résultats négligeables, interdictions de manifestations, c’est bien le système qui engendre les inégalités, la misère, la pauvreté que l’état d’urgence de messieurs Hollande et Valls défendent.

Car regardons-y de plus prés !

En même temps qu’ils promulguent l’état d’urgence, ils donnent des indications précises, non équivoques.

  • L’affaire de la chemise d’air France : Immédiatement Manuel Valls traite les salariés de voyous. Des voyous ceux qui refusent les milliers de licenciements, la misère annoncée pour des milliers de familles.
  • L’affaire Goodyear : La direction de la multinationale retire sa plainte, les deux membres de l’encadrement retenus quelques heures aussi. Mais le parquet, le représentant du gouvernement dans le prétoire, maintient l’accusation, et obtient en première instance la condamnation –c’est une première que nous offre ce gouvernement- la condamnation donc des ouvriers qui là encore n’ont commis comme seul crime que de combattre pour sauver leur emploi, sauver leur usine, sauver leur vie tout simplement !

Procès d’intention de ma part ? Non, réalité des faits !

L’état d’urgence doit contraindre la société à accepter la loi du système, sans rechigner, accepter les conditions d’une exploitation disciplinée, calme, servile !

Accepter la suppression des 765 postes d’Alstom, ancien fleuron de notre industrie cédé à l’américain Général Electric.
Accepter les 3300 suppressions à EDF !
Accepter les 20 000 dans la santé, inscrits dans la loi Tourraine après les 18 000 de Bachelot !
Accepter la précarité, la flexibilité, la pauvreté...
Accepter la destruction des métiers…
Accepter les lois sur l’assurance chômage synonymes de baisse des indemnisations… Et celles sur les retraites qui veulent dire baisse des pensions.
Accepter l’ANI, le pacte de compétitivité, la ponction toujours plus grande du travail au profit du capital
Accepter le démantèlement du code du travail,
Accepter les directives européennes que le gouvernement Hollande applique avec zèle lorsqu’il ne les devance pas
Accepter la mise en cause des syndicats, dés lors qu’ils font preuve d’indépendance et de respect des intérêts matériels et moraux des salariés…

Ecoutez bien tous leurs discours…

  • C'est le foll qui condamne :« les Français qui ne sont jamais contents»
  • C'est Macron pour qui « la vie d'un patron est plus difficile que celle d’un salarié »
  • C'est Le Guen qui au lendemain du rejet par les principaux syndicats travail le dimanche à la Fnac déclare qu’: « il y a trop de syndicats en France ».

Voila donc le vieux rêve que la 5ème république n’est pas parvenue jusqu’à aujourd’hui à vivre pleinement : intégrer les syndicats à l’état pour appliquer sans résistance la politique décidée par le gouvernement et l’union européenne !

L’Etat d’urgence doit nous mettre au pas ! Tel est l’objectif ! Exagération ?

Lorsque les députés ont à une quasi unanimité voté l’état d’urgence –à l’exception de quelques-uns qui ont gardé la tête haute et ont sauvé l’honneur- le gouvernement a prétexté un état d’urgence à visage humain. La preuve : le respect de la presse, de sa liberté !

Prenez garde chers confrères : si les rédactions sont épargnées dans la loi, les domiciles de journalistes, comme celui d’ailleurs des députés, peuvent être à tout moment perquisitionnés... Et lorsqu’on sait qu’un dossier important ne vous quitte jamais, la boucle est bouclée !

L’état d’urgence est bien conçu comme un vaste plan de réduction des libertés fondamentales.

S’ils n’étaient tragiques, les arguments seraient risibles. Alors que les services publics de proximité sont fermés les uns après les autres –les hôpitaux sont un bon exemple- voila que le ministre Cazeneuve dans la foulée de Valls annonce l’objectif : des forces d’intervention implantées sur le territoire pour être opérationnelles dans un délai maximum de 20mns en tout endroit...
Mais pour intervenir où et en quelle occasion ?  Contre les ouvriers qui revendiquent ? Les tudiants qui manifestent ? Les paysans qui refusent de crever ?

Chers amis et camarades,

Lorsque nous avons pris l’initiative de notre appel, nous étions 6 ! Aujourd’hui plus de 10 000 signatures sur internet, plus de 2000 à 3000 sur le papier ! Nous rencontrons tous ensemble un premier succès ! Succès du nombre d’abord. Succès de représentativité ensuite. Nous avons réalisé un véritable front unique, premier meeting du genre, regroupant des orateurs d’horizons diverses.

Il peut y avoir des divergences entre nous, quoi de plus normal… Certains se veulent même hollando-compatibles. Vous l’avez compris, ce n’est pas ma position. L’état d’urgence illustre à mon sens que le grand écart est trop important. Il provoque des déchirures irréversibles et conduit à une infirmité sans retour…

Des divergences, oui….

Mais notre force est d’être axés et unis sur le point qui nous rassemble et qui permet de frapper ensemble !

Il y a des dates qui comptent. Gageons que ce 23 janvier 2016 pour la levée de l’état d’urgence et la non constitutionnalisation en fera partie !

 

Jacques Cotta
le 23 janvier 2016 

 

 

 




 

 

 

 


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