1. C’est en ouvrant - verbalement - la perspective d’une rupture avec le capitalisme, ses partis, c’est en préconisant un front et un programme communs que la SFIO, lourdement plombée par son passé colonial, après bien des péripéties, devint sous la houlette de François Mitterrand le nouveau Parti Socialiste.
Le Parti Socialiste d’aujourd’hui est totalement bloqué. Pour se refonder « à gauche » il doit rompre… avec lui-même. C’est impossible. Le Parti Socialiste dirige 21 des 22 régions françaises. Il co-gouverne le pays avec Sarkozy et l’UMP. La SFIO avait peu de militants, notamment des militants syndicaux (FO-FEN), le PS n’en a quasiment plus. D’autant que la FEN a explosé et que FO n’a plus beaucoup de militants… Le PS est devenu, à l’image de toute la social-démocratie européenne, un parti bourgeois. Ni plus, ni moins, même si certains le considèrent encore à travers le filtre d’une histoire idéologisée. La construction européenne qu’il a menée à bien s’est refermée sur lui comme un piège. Le PS n’a plus de marge de manœuvre. Le respect des traités européens vaut programme national.
DSK au FMI, Pascal Lamy à l’OMC, Commission de députés et sénateurs socialistes, communistes et UMP pour « régler la crise économique », Commission sur l’emprunt Roccard-Juppé, etc, etc…
C’est du jamais vu. Nicolas Sarkozy cannibalise le PS en recrutant un maximum de dirigeants.
Evidemment, c’est une politique à courte vue. Le PS est dévitalisé. Une partie de plus en plus importante de ses dirigeants attend un « coup de fil » de l’Elysée.
Le jour où la bourgeoisie aura besoin d’un parti d’opposition, le PS ne sera plus en mesure de jouer ce rôle. Si on considère que l’UMP est le « parti républicain » de la vie politique française, le PS en est devenu un « parti démocrate ». En ce sens Manuel Vals est logique de réclamer un changement de nom.2. Deux « petits événements » sont intervenus auxquels la plupart des militants n’ont pas nécessairement réagi.
Une vieille canaille néo-stalinienne, André Gérin, député-maire de Vénissieux, s’est dressé de sa petitesse pour alerter salariés et jeunes : le port de la Burqua menace la société et la République ! Evidemment UMP, PS l’ont plébiscité. Stigmatisez, stigmatisez, il en restera toujours quelque chose. La Burqua concerne quelques milliers de femmes en France. C’est regrettable, mais c’est tout. Pourquoi ces cris d’alarme, ces appels à la répression, à la loi (!). Evidemment il s’agit de faire le procès de ces femmes et au-delà de la menace « islamiste ». Sarkozy applaudit.
Au même moment, une fraction de la CGT, avec l’accord tacite des autres syndicats sauf SUD a donc expulsé des centaines d’Africains sans papiers qui occupaient depuis des mois la Bourse du Travail, Boulevard du Temple à Paris .
LO, Emmanuel Terray ont soutenu les « syndicats ». Le NPA a rappelé qu’ il « n’ a pas soutenu cette occupation » de la Bourse du travail par les sans papiers, tout en trouvant que la méthode de leur expulsion « n’était pas acceptable ». Toute « la gauche de la gauche » a soutenu les syndicats. Les matraqueurs. Cette opération a d’ailleurs été approuvée par les médias dans leur ensemble… L’attitude du « NPA » a été jugée « responsable ». Les gens sérieux savent que les bureaux des syndicats ne sont pas faits pour accorder l’aide aux plus pauvres, aux plus démunis… D’ailleurs les sièges des syndicats ne sont pas faits pour les salariés.
Entre la Burqua et les sans papiers, il y a un lien. Ici et là, ce sont des gens se réclamant du PCF, de la gauche de la gauche, qui sont à la manœuvre ! C’est un signe, une honte.3. Après l’échec de ses listes aux élections européennes, le NPA a rencontré le PG et en quelques minutes a scellé un accord. Pour les travailleurs immigrés ? non ! Pour une campagne commune pour leur régularisation ? non. Les questions en débat étaient sérieuses.
En quelques minutes, ce qui a été refusé pendant des mois par le NPA a été accepté. Un accord de liste commune avec le PG et avec le PCF et un engagement de se désister, au second tour, pour le PS aux régionales !
Le NPA refusait de s’allier avec le PG aux européennes sous le prétexte que le PG et le PCF allaient faire bloc avec le PS aux régionales, et là, hop, c’est fait !
Où est passé le programme anti-capitaliste ?
Où est passée la lutte pour virer N. Sarkozy ?
Soyons sérieux : Nicolas Sarkozy a reçu J. L. Mélenchon à l’Elysée au lendemain des élections. Et même le président a raccompagné le leader du PG sur le perron ! J. L. Mélenchon qui a fait éditer l’auto collant « casse-toi pov’ con » dont, faute de mieux, des millions de manifestants se sont saisis, a tenu publiquement à souligner « le sens de l’humour » du Président et « la courtoisie de l’ entretien ». L’homme est raisonnable. Chacun l’a compris : tout ça ce n’ était pas « pour de vrai ».4. Ces événements constituent évidemment une catastrophe politique. Des militants se battront, des dirigeants protesteront1, un grand nombre de camarades réclameront la démocratie… N’empêche, le processus du NPA comme facteur d’espoir, comme possibilité d’agir pour le socialisme est cassé. Le sectarisme ne guide pas nos réactions. L’analyse des faits.
Il est absurde de présenter le résultat des européennes comme simplement marqué par le phénomène de l’abstention. Le refus de voter est un refus. Plus ou moins conscient. Plus ou moins raisonné. Mais un refus. L’alliance du PG et du NPA sur une politique de classe, contre les traités européens, pour le respect du Non, contre Sarkozy, pour le socialisme aurait permis de rassembler des millions de salariés et de jeunes. De lier l’élection, les grèves, les manifestations. D’offrir une alternative au bloc UMP-PS. De lutter contre la dérive vers le « dialogue social » avec Sarkozy.
En s’opposant à cette possibilité, le NPA a provoqué une catastrophe politique. L’accord pour les régionales qui vient d’être si brusquement adopté révèle bien que l’opposition du NPA était purement opportuniste, fondée sur l’ espoir d’un bon coup électoral que confortaient quelques sondages favorables. Sur le terrain des « luttes » il signait d’ailleurs unitairement avec le PS, le PCF, le PG… toutes les déclarations d’appui à la politique des directions confédérales avant chaque nouvelle journée « d’action », journées d’actions qui, inscrites dans l’ horizon du « dialogue social » avec Sarkozy, ont si bien réussi à saccager la combativité des salariés lors de ce premier semestre.
Alors que s’ouvrait la crise mondiale du capitalisme et que les premières conséquences s’abattaient sur les salariés, alors que dans le même moment se fondaient le PG et le NPA, il n’était pas écrit que le PG et le NPA ne servent à rien.
Soyons bien clair : il est absurde de gloser sur l’abstention populaire, alors que, pour la première fois depuis la chute du mur de Berlin, il était possible dans un des principaux pays européens qu’une alliance PG-NPA atteigne 20% et devance le PS ! Alors, alors oui, concrètement la question du gouvernement pouvait être posée, non de manière abstraite, mais concrètement. Il fallait miser sur les réserves d’auto-organisation des masses. Ce n’est pas de la politique fiction. Une dynamique politique était prête à se mettre en route. Le NPA, le NPA plus que le PG sur ce point, a bloqué le chemin.
De même quand des dizaines d’entreprises sont confrontées à la délocalisation, au chômage, seule une action politique, partant des entreprises mêmes, pour unifier, coordonner les usines, peut permettre d’inverser le rapport de force. Mais pour ça, il fallait une discussion sur la situation politique, la démocratie dans l’organisation et avec les salariés, une campagne au service de la construction de cette mobilisation et de cette coordination, et pas ces « visites » à la porte des usines pour dire trois mots filmés par les caméras de télévision.
Là aussi, il faut réfléchir. Toute la politique du NPA est déterminée par la présence dans les médias et le lien avec la direction de la CGT.
Tout le monde en est là.
C’est un secret de polichinelle que le dernier remaniement ministériel a tardé, car, jusqu’au bout, N. Sarkozy a espéré débaucher un dirigeant de la CGT pour en faire un ministre.
Tout va très vite.
On ne peut pas se le dissimuler, c’est un nouvel échec. Mais l’histoire n’est pas encore écrite. Nous devons aider à inscrire en termes de conscience cet échec. Les ressources de l’ activité des salariés sont déterminées notamment par la résistance qu’ils doivent opposer au système qui les précipite dans l’abîme. Les salariés français ne peuvent compter que sur leurs propres forces.
« De défaite en défaite, jusqu’à la victoire finale » Victor Serge
Paris 24 Juillet
1 Voir les réactions magnifiques de G. Sarda militant du 19e, des huit membres du CPN, militants de l’Est de la France, de divers comités et responsables.
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Notes éditorialessite "Socialisme maintenant"Commentaires
Commentaire de Denis Collin
par la-sociale
le Dimanche 09/08/2009 à 22:23
Tu dis que "la gauche est arrivée au bout de sa faillite".Tout dépend ce qu'on entend par là... En fait droite/gauche c'est le dispositif dans lequel se joue depuis deux siècles la domination de la classe bourgeoise. Le ralliement des socialistes d'abord, des communistes ensuite à ce vocabulaire de la géographie parlementaire signifiait tout simplement que ces partis renonçaient à présenter une alternative au système mais s'insérait dans l'alternance qui permet de renouveler le personnel politique et éventuellement faire passer par les uns ce qui aurait rencontré des vives résistances présenté par les autres. La vacuité idéologique du PS n'est finalement que l'expression claire de la réalité de ce parti qui se nourrit d'ailleurs paradoxalement du vide idéologique à gauche. En se situant "à gauche", "100% à gauche", dans la "gauche de gauche" ou le 'front de gauche" et tout ce qu'on veut du même genre, les challengers du PS indiquent eux aussi qu'ils acceptent le cadre du système - avec quelques fioritures supplémentaires. Ce que les électeurs comprennent intuitivement: il n'y a aucune raison pour choisir plutôt la gauche de gauche que la gauche tout court (et même le centre-gauche).
Re: Commentaire de Denis Collin
par c_berthier
le Mardi 11/08/2009 à 00:28
Denis, Enfin, il ne faut pas prendre les dirigeants du PS pour des canards sauvages des régionales. Comment esperer d'eux une générosité en sièges au second tour s'ils sont les affreux boucs émissaires social-libéraux/traitres au premier tour? Avec un même programme? D'autant que, pour un nombre de voix et de sieges réduits, ce même PS aura l'excuse en or de reconduire les sortants PC ( et/ou) Verts plutot que de faire une place à leurs complices du PG.
Point de vue de République Sociale
par c_berthier
le Mardi 11/08/2009 à 00:42
Un mois après les élections européennes Fin juin, tous les partis et personnalités ont dit leur mot, leur positionnement, sinon leurs projets. Jusqu' ici, République Sociale, club et non parti, s’est borné à commenter les résultats électoraux sans porter d’appréciation sur les positionnements des partis…Bien que certains aient déjà pu contester notre analyse car elle semblait priver de justification leur offre politique aux militants. Il est temps de nous exprimer en militants, dans la diversité de nos nuances, et d’examiner les débouchés offerts par la nouvelle situation et les propositions des uns et des autres afin que tous, nous préparions la fameuse rentrée sociale et politique de septembre. - Une abstention massive, accrue et résolue de l’électorat populaire C’est bien le fait dominant. Après 2004 et 2005, 2009 est la troisième fois que l'électorat ne suit pas les indications des grands media et partis, notamment de gauche. Abstention active et motivée, car 40 % de l’électorat de 2005 n’a pas voté en 2004 et 2 009. Soustraction faite des « nonistes de droite », il « reste en gros» 30 % de l’électorat abstentionnistes de gauche, soit environ 40 % des votants à une élection « normale». Ce parti est, de loin, le principal parti de gauche qui, s’il s’unissait aux 15% d’anti-libéraux de gauche et écologistes, atteindraient les 55% du NON de 2005. Ceci ajouté aux 30% (12% des inscrits) de la liste UMP confirme que le gouvernement Sarkozy ne dispose pas d’un mandat majoritaire pour imposer une politique anti populaire contre une majorité des électeurs…même avec des supplétifs centristes ou de « gauche ». Ce« parti» des abstentionnistes volontaires est globalement populaire et pour l'essentiel de gauche et« noniste». Il n’a pas du tout considéré que l’offre politique de la« gauche de la gauche» était dans la continuité du non de gauche de 2005. Il semble avoir reçu 5 sur 5 le message de Francis Wurtz député européen du PCF depuis 1979 au premier meeting de campagne à Frontignan que le front de gauche n’était pas contre l'union européenne et devait faire « une campagne positive pour une autre Europe». Message reçu au- delà de toute attente, car, par rapport aux inscrits, le score du Front de Gauche en 2009 est inférieur à celui du seul PCF en 2004 ! - Le PG ne compense pas la poursuite du recul électoral du PCF Le nouvel électorat du PG, très partiellement issu des « électeurs socialistes du NON» n’a pu compenser les reculs continus du PCF là où il était le plus fort. Les listes de la « gauche de gauche », Front de Gauche, NPA, LO sont très loin d’avoir recueilli tous les millions de votes des « nonistes » de gauche de 2005. Message également reçu par cet électorat car, sauf deux appels de Jean-Luc Mélenchon en fin de campagne du Sud Ouest, l’électorat « noniste », voire « socialiste » du NON est resté superbement ignoré par le « Front de Gauche »…quant il n’était pas amalgamé avec la direction ouiste PS-PSE. La situation est grosse de terribles menaces dans la perspectives dce très prochaines élections régionales. En effet, les semaines suivant le scrutin semblent avoir encore accentué la division entre un PS-PSE-pro-Lisbonne et une « Gauche de gauche ». Au lieu de faire un geste vers son électorat « noniste» et abstentionniste pour contrer la réduction de son impact électoral, le PS forme une direction élargie aux personnalités les plus européistes, « royalistes» et atlantistes, telles que Moscovici et Valls. Si cette course au centre du PS continuait, elle devrait naturellement se terminer par une alliance avec le Modem et les Verts européens, ce que Cohn-Bendit a d'ailleurs immédiatement proposé au niveau du parlement européen. - La tentation d’une division accrue à gauche Ceci risque de priver de toute crédibilité et de tout attrait social la perspective du PCF d'une alliance avec le PS, entraînant avec lui le Parti de Gauche et une érosion des positions électorales du PS à un niveau où l'apport déjà réduit du front de gauche lui serait insuffisant et donc inutile. D’autant que Jean-Luc Mélenchon semble tenté de regrouper une « Gauche de gauche » sur la base de la seule dénonciation de la « social-démocratie » pour dépasser les listes PS au premier tour tout en s’alliant avec elles au second tour des régionales. L’Histoire a déjà sanctionné un tel « je t’aime, moi non plus », sans raison programmatique claire, par l’abstention, la division, le « vote utile » pour le PS dès le premier tour et un refus de celui-ci de tout partage d’un nombre d’élus estimé réduit de moitié. Cette perspective économiquement tragique pour les élus et leurs assistants annoncerait une réduction du même ordre aux cantonales suivantes si la reforme du «fléchage des mandats» passe cet été. Les cadres dirigeants du PS sont soumis de la part du gouvernement et des instances européenne à une importante pression pour rejoindre les « réformes » et le consensus de Lisbonne, notamment sous couvert de la réduction du nombre d’élus et de leurs pouvoirs locaux. La perspective d’une alliance avec les verts aux plans français et européen y contribue. Le seul droit à la parole de Benoît Hamon ne devrait pas suffire à attacher les militants de l’ex-motion C au char d’Aubry. Il n’est pas dit que les milliers d’élus locaux socialistes et socialisants acceptent sans réagir la réduction des pouvoirs et des moyens des assemblées locales. J.L. Mélenchon les repousse vers la direction « social-démocrate » et semble ne s’intéresser qu’au regroupement à sa gauche du PCF, du PG et du NPA. Selon la majorité des membres et correspondants de République Sociale, la fondation du PG fut et reste opportune et fondée, tant il était devenu impossible de faire campagne avec les partisans du traité de Lisbonne, la fusion dans le PSE et l’abandon des principes socialistes de 1905. La victoire du NON en 2005, leur participation à cette campagne, l’expérience des collectifs unitaires qui l’ont menée et de l’attitude des partis sont constitutifs de la conscience militante et des exigences des militants du PG. C’est en reconnaissance de cet acquis et des espoirs qu’il suscite que nous accordons une place importante aux perspectives militantes du Parti de Gauche. Les militants du PG ont quitté leurs organisations PS, PCF, MRC, etc en connaissance de cause et ont soif de débat, d’action unitaire et de démocratie. On ne leur refera pas le coup de la « clarté » excuse de la division, ni de l’union sans programme, ni du compromis électoral sans garantie sur les revendications. Beaucoup étaient des 10 000 signataires de l’appel Politis du 15 mai 2008 pour un cadre politique commun pour faire échec à la liquidation des acquis sociaux par Sarkozy et prolonger le NON victorieux en 2005 par une campagne unitaire aux européennes contre le traité de Lisbonne. Mais moins de 3600 ont signé le second appel Politis « Pour une autre Europe », malgré l’apport de militants du PG, du PCF et du NPA. C’est pourquoi le refus de prolonger une campagne « noniste » vis-à-vis de l’UE en faveur d’une « autre Europe » a été vivement ressenti, sinon discuté dans le PG (comme dans le PC). De même, des millions de gens ne comprennent pas que les partis de gauche de toutes tailles ne soient pas pressés de répondre à l’urgence sociale, de soumettre leurs programmes de gouvernement au peuple et de les appliquer au plus vite, avant les échéances normales de 2012. Pour un gouvernement du NON aux mesures anti-sociales des traités de Lisbonne et autres. Le vrai front de toute la gauche est celui des militants, de la campagne et du programme du NON à Lisbonne et donc du retrait des mesures et directives anti-sociales prises au nom des traités de l’UE par les gouvernements Chirac et Sarkozy. Ce vrai front « noniste » est électoralement majoritaire. Pour le constater politiquement, il vaut mieux ne pas attendre 2012 que Sarkozy ait démonté les conquêtes sociales et privatisé tous les services publics. Pour cette raison, République Sociale appelle les partis de gauche à exiger dès maintenant des élections générales et à présenter un programme commun pour protéger le peuple contre la crise, programme fondé sur le refus des directives et des traités européennes qui ont inspiré les gouvernements Chirac et Sarkozy et donc un programme fondé sur la remise en cause des lois, décrets, privatisations qui en sont l’application. - Donner la parole aux militants. Des programmes héritiers du NON de 2005 Actuellement, la direction du PG semble préparer des élections régionales de mars 2010 dans l’accroissement de la concurrence électorale avec le PS mais officiellement sans mettre en avant un programme pouvant servir de base à un accord de second tour. Gageons que le congrès du PG reporté à décembre en tiendra compte mais les militants risquent de voir leur discussion soumise aux filtres d’accords officieux avec le PCF, le NPA, les Verts et…le PS. Pour autant, les militants participent tous les jours à la résistance contre Sarkozy et souhaite que le PG y participe comme tel, sur ses mots d’ordre en toute indépendance par rapport à ceux des directions syndicales, notamment pour la suppression des lois Sarkozy et Chirac. Tout s’est passé comme si la direction du PG et du PCF avaient refusé de disputer au PS ses électeurs nonistes. Ceux-ci se sont résolument abstenus et ont refusé leurs votes au Front de gauche…et au NPA. En haut, tout le beau monde continue de faire « comme si »…60% des électeurs avaient disparus. Ils reviendront pour fausser toutes les spéculations fondées sur les 40% de votants ! Il faut s’adresser à eux et non les rendre responsables d’une défaite…des partis de gauche. Il est urgent de s’adresser à l’électorat populaire abstentionniste. Mais encore faut-il l’écouter et l’entendre. Il faut s’adresser aux électeurs et élus socialistes, écologiste et communistes du NON et à tous ceux qui refusent le passage de leurs dirigeants du coté de Bruxelles. S’il est une unité qui a un sens, qui est possible et dont le programme de défense du peuple contre la crise est à portée de la main c’est celle des électeurs, militants du NON de gauche.
Re: Point de vue de République Sociale
par Pierre Delvaux
le Mardi 11/08/2009 à 15:42
Au-delà des calculs électoraux, ce qui arrive aujourd'hui aux producteurs de fruits et légumes n'est-il pas éloquent ? Comment peut-on encore proposer comme alternative politique "une autre Europe" ? Quelle autre Europe ? Constituée de qui et de quoi ? Sur quelles bases historiques et idéologiques ? La seule Europe politique ayant un tant soit peu d'existence c'est l'Union Européenne, celle de Monnet, Schuman, Delors, Giscard, Barroso, etc... Et c'est une Europe intrinsèquement libérale (et chrétienne...). A partir de là, la seule alternative politique à ce système c'est la réactivation de politiques nationales garantissant les droits fondamentaux des seules véritables communautés humaines en Europe que constituent les nations avec leur histoire et leurs valeurs. Et cela n'empêche en rien la fraternité et la coopération entre les peuples. Au contraire. Aucun des chefs de la gauche française n'ayant le courage de proposer cette alternative de peur d'être accusé de nationalisme, nous nous dirigeons effectivement vers une pseudo-alternance à l'Italienne dont le pivot central est chrétien-démocrate (ce n'est pas totalement par hasard que Martine Aubry se retrouve aujourd'hui à la tête du PS...), schéma politique s'étendant en Europe et débouchant sur une politique sociale basée sur le néo-corporatisme, le travail indépendant (auto-entrepreuneurial), la précarité présentée comme une nouvelle liberté... RechercheArchives par mois
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"Les salariés français ne peuvent compter que sur leurs propres forces". Il m'est arrivé de dire cela ces derniers temps. Mais je crains que cela ne soit pas totalement vrai. Pas plus que l'axiome de Victor Serge ("de défaite en défaite, etc...") qui relève d'un romantisme révolutionnaire battu en brêche, me semble-t-il, par la réalité historique. "L'irruption des masses dans l'Histoire" est un concept relatif car, d'une part, les masses peuvent intervenir dans un sens pas forcément progressiste. Et, d'autre part, elles peuvent momentanément bousculer un pouvoir établi sans aucune garantie de le renverser au profit d'une alternative préalablement pensée comme nous avons pu le voir en Iran. Les révolutions, car c'est bien de cela qu'il s'agit, exigent les masses mais ne peuvent s'en contenter. Les organisations leur sont aussi indispensables que des bases idéologiques et programmatiques. Je crois que les vaudevilles actuels à l'intérieur et entre les partis de gauche proviennent, à la base, d'absence de programmes réellement alternatifs à celui de Sarkozy et des formes dépassées de ces partis, appareils hyper-bureaucratiques devenus incompréhensibles pour les femmes et les hommes d'aujourd'hui (question cruciale à laquelle Royal, Valls, Collomb et d'autres apportent de trompeuses réponses qui se ramènent, au final, à la création d'un parti démocrate à l'américaine...). A partir de là, il n'est effectivement pas étonnant que de plus en plus de cadres de ces organisations attendent un coup de fil de l'Elysée et l'éventualité d'un ministre de Sarkozy CGT ne saurait plus étonner que quelques naïfs. Quelle différence entre les thèses de Jean-Louis Borloo, de Martin Hirsch et de Jean-Christophe Le Duigou ? Relisez leurs proses respectives (un peu de courage...) et vous verrez qu'il s'agit exactement du même programme de politique sociale, à savoir le partage de la peau de chagrin d'emplois, de formation et d'allocations diverses, toute remise en cause de la loi d'airain des actionnaires-rois-délocalisateurs-liquidateurs étant exclue. C'est pourquoi j'ai quelques doutes sur les regrets que l'on pourrait avoir de la non-alliance PC-PG-NPA : leurs programmes ne remettaient pas fondamentalement en cause la politique sociale de Bruxelles. Tenaient-ils vraiment à gagner ? Qu'auraient-ils fait d'une victoire ? L'important pour eux n'était-il pas, sûrtout, de participer et de récupérer quelques places intéressantes ? Je conclurai donc en disant qu'effectivement la gauche française est arrivée au bout de sa faillite et que, partant, nous ne pouvons que nous prendre en main. Mais pas particulièrement sur le plan des "luttes", plutôt sur celui de l'idéologie et de l'organisation. Le terrain des "luttes" est totalement phagocyté par les appareils syndicaux alors que le terrain purement politique n'est plus qu'un champ de ruines déserté. On peut donc y évoluer à loisir.