Peillon soutenu par Hollande s’en prend à l’enseignement catholique qui a décidé de s’engager en faveur de la manifestation prévue le 13 janvier et qui regroupera le ban et l’arrière-ban de la réaction. Peillon reproche à l’enseignement catholique de ne pas rester « neutre ». Ce à quoi Chatel, son prédécesseur rue de Grenelle rétorque que Peillon méconnaît le « caractère propre » de l’enseignement catholique. Force est de reconnaître que c’est Chatel qui a raison ! L’enseignement catholique est … catholique, chose guère surprenante, c’est-à-dire qu’il se donne pour mission de défendre les valeurs de l’Église catholique, laquelle est placée sous l’autorité suprême du pape (infaillible!). L’enseignement catholique, depuis la loi Debré de 1959, est sous contrat avec l’État. Les professeurs de ces institutions privées sont payés par l’État, moyennant quoi ils sont recrutés par des concours publics et tenus, sous contrôle des IPR, d’appliquer les programmes nationaux et tout ceci en respectant le « caractère propre » de l’enseignement catholique, garanti par la loi Debré. Ainsi l’enseignement catholique n’est nullement « neutre » comme le proclame Peillon et il est dans son droit à vouloir manifester la défense des valeurs de l’Église catholique. Il n’est nullement concerné par les principes qui régissent l’école publique, tout en étant financé (grassement) sur fonds publics. Où est donc le problème ? Tout simplement en ce lieu que les honorables socialistes ne veulent pas regarder : la loi antilaïque de 1959 contre laquelle le Comité National d’Action Laïque s’était mobilisé en 1960 autour d’une pétition qui avait rassemblé 10 millions de signatures... Une époque bien oubliée.
Les socialistes d’aujourd’hui acceptent sans restriction la loi Debré et celles qui ont suivi – couronnées par les accords Lang-Cloupet. Voilà une éternité qu’ils ont renoncé au vieux mot d’ordre : crédits publics à l’école publique, crédits privés à l’école privée. Ainsi les admonestations de Peillon apparaissent comme de pures tartuferies.
"L’enseignement catholique est … catholique, chose guère surprenante, c’est-à-dire qu’il se donne pour mission de défendre les valeurs de l’Église catholique, laquelle est placée sous l’autorité suprême du pape"
Il y a belle lurette que l'enseignement privé dit catholique ne faisait quasiment plus de prosélytisme, sauf quelques exceptions... Et nous voyons apparaitre des enseignants plutôt réactionnaires et des ecclésiastiques qui se veulent se mêler du mariage civil.
Peillon était dans son rôle de ministre laïc responsable des "sous-contrat" pour calmer quelques excités comme ceux et celles de la manif anti. Une grande différence par rapport au prédécesseur !