Si l’on écarte cette avidité quasi professionnelle, on pourrait ne voir dans l’exigence de primaires que réalisme bienvenu : l’élection présidentielle approche, et l’affaire sera trop grave pour la laisser aux seuls appareils : appelons en donc, en toute démocratie, à cette multitude d’électeurs de gauche, afin qu’ils choisissent celle ou celui qui au second tour sera en mesure de battre Sarkozy. Même si le système constitutionnel actuel est mauvais, il serait irresponsable de refuser de jouer le seul jeu possible de la bipolarité. Avec en prime un bouillonnement démocratique bienvenu.
Ce serait ne pas voir que d’une part ce réalisme, qui ne se soucie guère des programmes, avalise totalement le système actuel (porter au pouvoir un/e citoyen/ne charismatique et lui confier en fait toutes les responsabilités et tous les choix), et d’autre part met à bas le système, déjà bien fatigué, des partis politiques structurés et cohérents.
C’est donc en fait confier la désignation d’un/e candidat/e à une opinion de plus en plus sous la coupe de l’idéologie dominante et des grands médias. Ces médias avaient déjà choisi leur candidate lors de l’élection présidentielle de 2007. Ils nous annoncent maintenant que le favori des Français serait la très socialiste directeur du FMI… C’est dire qu’une éventuelle défaite de Sarkozy n’engagerait pas la République sur des chemins nouveaux…
Et s’il était encore besoin de s’interroger sur pareille consultation, l’expérience italienne nous en montrerait la vanité, avec à la clé le suicide des partis de gauche, PCI en tête, un rassemblement autour des valeurs « démocrates » à l’américaine … et le triomphe de Berlusconi.
René MERLE
23 Août 2009
Cet article est paru sur le site Bellaciao, sous mon second prénom sergio, et reste (c'est à souhaiter) une réflexion ouverte.
Elections régionales et présidentielles, faut-il s’abstenir ?
Les grandes manœuvres ont commencé, d’abord dans le camp sarkosyste (il paraît qu’il en aurait pris, seu,l l’initiative ; on se demande à quoi peu bien lui servir de grands conseillers tels Guaino, Soubie, Guéant, Giacometti, Goudard, Buisson, Marleix (le fils du père), etc. ?) (1) avec le ralliement du chouan, vicomte de Villiers de Saintignon, (mpf), et du viandard Nihous, (chasse, pêche, nature et tradition) et dans l’autre camp (le camp aubriste?), le ps (dont la seule préoccupation du moment se résumerait à l’organisation en son sein, de primaires qui départageraient le troupeau des ambitieux, prétendants au trône et au titre suprême de "roi républicain"), les Verts (qu’on ne présente plus tellement Cohn-bendit en rajoute) et le Modem (dont seule, madame Sarnez, pense qu’il s’agit d’un grand parti et que son leader, Bayrou, sera un jour sacré "roi républicain").
Pour être honnête, il faut rappeler qu’en Bolivie, Juan Evo Morales Ayma, a pris le taureau par les cornes et c’est attelé à la tâche de (re)prendre pacifiquement le pouvoir par les urnes, (mais pas sans heurtes, les morts et les blessés sont malheureusement là pour l’attester), pour le redistribuer au MAS et à des mouvements indigènes, paysans et syndicaux, (en espérant qu’il changera définitivement l’ancien système électoral, trop favorable aux blancs…)
Mais la révolution et le contexte historique bolivien ne sont pas exportables ! (2)
Rien n’a changé depuis la dernière consultation électorale (l’élection des parlementaires européens), le système reste favorable aux partis institutionnels (et soit-disant majoritaires), et les médias (y compris Bellaciao) mettent en exergues de piètres manœuvres et autres intrigues minables (dont Guy-Ernest Debord a rendu compte on ne peut plus clairement dans son livre : « La Société du Spectacle » et suite à la profusion de textes "nèo-pro-anti, etc." I.S. « Commentaires sur La Société du Spectacle ») ; les commentaires du Barbier de sévices et de tous les larbins médiatiques, conchiant en un cœur d’hypocrites encartés, nous autres les abstentionnistes (très largement majoritaires, et qui devraient être très logiquement à la tête du pays !)
Ils ne vous restent qu’à choisir votre camp !
Notes
(1) Giacometti, l’un des plus gourmand (dans ce cas on ne que peut relativiser car Guéant, Guaino et Soubie sont aussi largement rémunérés), coûte au bon peuple la bagatelle de quelques 358 000 euros par an, mais Buisson (l’ancien directeur de l’hebdo facho "minute" et nouveau fondateur de Publifact, une pompe à fric…) n’est pas en reste il toucherait grâce à un contrat annuel avec Sarkozy (les journalistes politiquement correct écrivent « auprès de la Présidence ») 1,5 millions d'euros et cerise sur la gâteau bénéficierait d’une aide de 270 000 euros du gouvernement pour la chaîne thématique qu'il dirige en 2008 et 2009.
(2) Evo Morales est proche de Hugo Chávez et aussi de Fidel Castro dans sa vision socialiste de l'Amérique latine ; il faut toutefois y mettre un bémol, sa conception est plutôt indigéniste que bolivarienne (ses adversaires lui reprochent, entre-autre, sa grande proximité avec Felipe Quispe, un leader indigéniste particulièrement virulent envers les « Blancs », qui ont détenu le pouvoir depuis la colonisation bien que ne représentant que 15% de la population du pays... Alors qu’il est lui même le représentant des indiens Aymara) Affaire à suivre, donc !