L'annonce de la réforme du lycée s'est faite dans une relative indifférence. Elle ne mobilise ni la presse ni même le syndicat majoritaire, la FSU, qui s'est seulement inquiété des "moyens" à disposition pour mettre en oeuvre cette réforme. Les choses sont pourtant beaucoup plus sérieuses que cela, et c'est loin d'être une réforme "a minima", comme on le dit ici et là (ou qui ne va pas assez loin comme le dit l'UNSA...). Nous publions ci-dessous un communiqué adopté par les associations de défense de la langue française.
Communiqué des associations de défense de la langue française
relatif à la réforme des lycées.
Selon des propos repris par l'AFP le 13 octobre 2009, le Président de la République a prôné, dans le cadre de la réforme du lycée et du « plan d’urgence pour les langues », le développement "systématique" de "l'enseignement en langues étrangères de certaines disciplines fondamentales", citant l'histoire, les sciences ou l'éducation physique et sportive.
S'il n’est pas de leur ressort de se prononcer sur l’ensemble des propositions effectuées dans le cadre de ce projet, les associations de défense de la langue française sont cependant fondées à réclamer le retrait des propositions de Monsieur Nicolas SARKOZY concernant les langues et figurant dans le plan d’urgence, le respect de la loi Toubon relative à l'emploi de la langue française de 1994 ainsi que de l'article 2 de la constitution, l’organisation d’un grand débat national sur la place du français dans la société et le respect du droit d’étudier et de travailler en français.
En effet, faute d’une véritable politique en faveur de la diversification de l'enseignement des langues étrangères, ces mesures vont se traduire par une place toujours croissante de l’anglais dans l’enseignement au détriment des autres langues étrangères, cette langue étant majoritairement choisie par la plupart des élèves, voire imposée de fait,.
Elles reviennent en outre à aggraver la marginalisation du français dans l’enseignement, les menaces qui pèsent sur son avenir et les difficultés des élèves les plus vulnérables à suivre les cours, amplifiant ainsi les inégalités sociales.
Face à ces propositions, les associations de défense de la langue française signataires demandent :
- le maintien de l’enseignement en français de toutes les disciplines qualifiées par le Président de la République de « fondamentales » au lycée comme aux autres niveaux de l’enseignement
- la diversification des langues proposées à l’école primaire et à partir de la sixième
- l’instauration, à terme, de quotas par langues étrangères
Association Francophonie AVenir
Association pour la Sauvegarde et l'Expansion de la Langue Française
Avenir de la Langue Française
Cercle Littéraire des Ecrivains Cheminots
Collectif Unitaire Républicain de Résistance, d’Initiative et d’Emancipation Linguistique
Défense de la Langue Française
Droit De Comprendre
Forum Francophone International France
"la diversification des langues proposées à l’école primaire et à partir de la sixième"
En primaire ajouter 2 fois 3/4 d'heure de "langue" après avoir supprimé 2 heures d'enseignement, au final 3h en comptant celle supprimé par Jospin participe de la destruction du savoir : personnes d'origine étrangère qui peuvent dispenser avec accord (facilement accordé de l'inspection académique), profs des écoles non qualifiés pour cela. C'est de la poudre aux yeux pour les gogos et surtout se fait au détriment d'enseignements fondamentaux.
Le bénéfice d'un tel enseignement parait bien évanescent.