La Fédération nationale de la Libre Pensée a pris connaissance d’une lettre du Haut Conseil à l’Intégration sous l’autorité du Premier Ministre. En date du 24 septembre 2009, celle-ci est accompagnée d’un exposé des motifs qui veut faire «réfléchir» aux rapports entre «religions et République».Cette lettre a été adressée à un certain nombre de personnalités et d’associations, triées sur le volet, connues pour leur revendication d’interdiction de la burqa dans la rue. Celles et ceux qui n’ont pas la même perception des choses ne feront donc pas partie du Groupe de travail mis en place.
Commencée par une tartufferie…
Il semble que les questions soulevées par la Libre Pensée aient posé quelques problèmes puisqu’il est dit dans l’exposé des motifs : «En constituant ce groupe de travail sur les rapports entre religions et République, le HCI souhaite contribuer à dépassionner le débat et formuler des propositions autres que législatives, afin d’éviter que ne se perpétue cet usage politicien, voire électoraliste, d’enjeux importants transformés en débats polémiques ». Exit donc, semble-t-il une loi d’interdiction de la burqa dans la rue.
Rappelons aussi que des associations comme la Ligue des Droits de l’Homme et la Ligue de l’Enseignement n’avaient pas été invitées aux auditions de cette Mission parlementaire et qu’il a fallu l’intervention de Marc Blondel, Président de la Libre Pensée, pour qu’elles le soient. Il est vrai qu’avaient été invitées, par contre, d’autres associations qui avaient l’avantage de répondre OUI à tous les désirs de ladite Mission.
Cela va finir par une farce
Tout cela montre l’embarras du Gouvernement qui semble ne plus savoir comment se sortir de ce guêpier. Il est tout à fait probable que tout cela se terminera par aucune loi et que l’on demandera aux «représentants» de l’Islam DE France, autodésignés par le pouvoir politique, de faire le ménage dans ces affaires de burqa et de voile intégral. La cause de l’émancipation des femmes n’aura nullement progressé. Par contre, le communautarisme aura été un peu plus institutionnalisé. Chapeau, les artistes !
Le béret basque et la baguette sous le bras, bientôt obligatoire ?
« Le ministre de l'Immigration annonce un grand débat sur les valeurs de l'identité nationale, sur ce qu'est être Français aujourd'hui. Eric Besson, le ministre de l'Immigration, a annoncé le lancement d'un vaste débat dans le pays sur l'identité nationale, estimant notamment que le port de la burqa était contraire à cette identité, sans toutefois trancher la question de l'opportunité d'une loi, dimanche sur RTL.
Le ministre a jugé par ailleurs la burqa contraire aux valeurs de l'identité nationale. On peut débattre sur l'opportunité de la loi (...) mais sur les principes il n'y a pas de débat: la burqa est inacceptable et contraire aux valeurs de l'identité nationale, a-t-il déclaré. Eric Besson a toutefois dit ne pas vouloir trancher sur les travaux de la mission parlementaire sur le voile intégral mise en place par l'Assemblée nationale ». Lu sur internet.
Quelle hypocrisie ! Ou le port de la burqa est un objet de délinquance, et il faut l’interdire. Car c’est seulement, en République, la loi qui interdit. Si la loi n’interdit pas, elle autorise. C’est du moins la règle commune depuis la Révolution française. Sous l’Ancien-Régime, le dit et le non-dit, l’autorisé et le non-autorisé, le possible et le pas-possible ; tout cela portait un nom : le fait du prince. Est-ce à cela que l’on veut revenir ?
Un Haut Comité à la Désintégration républicaine
Pour avoir un point de vue sur le rôle et l’action du HCI, il suffit de prendre connaissance de la lettre de démission de Jacky Dahomay de cette instance, en date du 17 décembre 2008 :« Monsieur le Président du Haut Conseil à l’Intégration, J’ai le regret de vous présenter ma démission du Haut Conseil à l’Intégration.
Cette institution qui regroupe des membres d’horizons idéologiques divers et qui est libre en principe dans ses prises de position, ne remplit plus à mon avis la haute fonction qui lui était assignée de réfléchir profondément sur les problèmes relatifs à l’intégration et de faire des propositions au gouvernement. Elle passe maintenant pour une simple caisse d’enregistrement de la politique gouvernementale et intervient très peu dans le débat public bien que de nombreux problèmes relevant de l’intégration ne cessent d’insister dans l’actualité…
Enfin, même si le HCI est indépendant en principe du gouvernement en place, son silence concernant les dérives graves sur la politique actuelle en matière d’immigration et d’intégration est à mes yeux inacceptable. Pour toutes ces raisons donc je ne peux continuer honnêtement d’être membre du Haut Conseil à l’intégration. »
Et voilà pourquoi, votre fille est muette….
Depuis la pub sur les rillettes du Mans les "valeurs" sont à la mode. La République ne repose pas sur des valeurs mais sur des PRINCIPES. Les valeurs ne peuvent en aucun cas s'appliquer à la sphère publique. Leur concept est intime et personnel, son rapport de religiosité limité ces valeurs à la sphère privée. La loi en République laïque est déterminée par des principes. Les droits de l'homme et du citoyen et la loi de séparation des églises et de l'Etat de 1905 reposent sur des principes. Introduire la notion de valeur en lieu et place des principes est une constante chez les réactionnaires et les religieux. Toutefois en tant que citoyen et membre de la LP, je ne partage pas tout à fait la position de mes camarades car il m'importe peu qu'il y ait ou pas déséquilibre entre religions, je les combat toutes. Savoir si un obscurantisme noirci l'autre, si les uns sont pour ou contre la burqa et si les uns pourraient être avantagés par rapport aux autres. Non à la burqa et à tout le reste et mieux vaut commencer par la burqa que de ne pas commencer du tout. Si chacun peut se vêtir comme il veut, il peut aussi se dévêtir et "à poil" également. Il devrait également avoir le choix de ne rien porter au nom de ses valeurs et de ses croyances. En la circonstance et selon la question posée, le tout ou rien n'arrange que les religions et leur permet de développer leurs propres questions. Non à la burqa et ensuite il faut aller plus loin, au nom du même principe. Là ,il y a du grain à moudre pour entamer un débat public qui mettrait en évidence la LP.