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Remèdes chimériques contre la crise

Par Denis COLLIN • Actualités • Mercredi 30/05/2012 • 5 commentaires  • Lu 2288 fois • Version imprimable


La défaite de Nicolas Sarkozy a redonné un peu d’air frais. Même si l’enthousiasme pour François Hollande est plutôt discret, nombreux sont ceux de nos concitoyens qui disent tout simplement qu’on respire mieux aujourd’hui qu’hier. Le « socialisme à la sauce hollandaise » n’est de toute façon pas très enthousiasmant et nous sommes bien loin des espérances un peu folles qui avaient suivi le 10 mai 1981. Provisoirement, le pire est écarté car, n’en doutons pas, une victoire de feu Sarkozy aurait été le point de départ d’une entreprise sans précédent de description des institutions républicaines, de la République laïque, démocratique et sociale qui reste le définition officielle de notre pays. Pourtant, rien n’est réglé. Les quelques phrases sur la « croissance » que Hollande, appuyé par Obama, a réussi à obtenir ne font pas une politique. Les plans sociaux s’annoncent en rafale et la situation économique mondiale et européenne est pour le moins préoccupante.

Disons-le nettement, la question centrale est celle de l’Europe, c’est-à-dire du carcan mis en place par les traités européens, principalement depuis de le traité de Maastricht (1992), la mise en place de l’euro et de la BCE et, plus récemment le « mécanisme européen de stabilité ». Si les solutions simplistes du type « quittons l’UE », « sortons de l’euro » paraissent totalement irréalistes, on doit bien constater que c’est cela qui détermine fondamentalement, à long terme, la politique qui peut être poursuivie.
Notons en passant, qu’il est très curieux que le leader du Front de Gauche, après sa bonne campagne présidentielle, ait jugé pertinent d’affirmer que le problème était non l’UE, non la BCE, mais … Marine Le Pen ! Au point que la campagne législative du Front de gauche trouve son point culminant dans l’affrontement titanesque entre MLP et JLM. Il semble que Jean-Luc Mélenchon ait des chances sérieuses de battre la fille de Jean-Marie Le Pen, et évidemment sa victoire serait une bonne chose et permettrait sans doute que la voix du leader du Front de Gauche soit présente et se fasse entendre au Parlement. Mais ce bien relatif ne saurait dissimuler la faute politique qui consiste à prendre pour cible un adversaire de second ordre, ce qui permet au PS de poursuivre tranquillement sa politique de soumission aux disciplines de l’UE et, accessoirement, de négocier tranquillement et dans le dos de Mélenchon, des accords locaux – et plus si affinité – avec le PCF.
Car c’est bien le MES, accepté par les socialistes, sous réserves de quelques amendements homéopathiques hypothétiques, qui constitue le problème majeur. Et le MES, c’est la politique du couple infernal Merkel-Sarkozy – ou plutôt la politique de maîtresse Merkel suivie docilement par son valet Sarkozy. Et la politique du MES a deux objectifs :
1) sauver le capital financier en faisant éponger ses dettes par des ponctions massives sur les classes populaires ;
2) brise la résistance du mouvement ouvrier et syndical européen en généralisant ce que le gouvernement allemand (du plan Hartz IV de Schröder à Merkel) a déjà partiellement réussi à imposer sous le nom de « flexibilité du marché du travail », ce qui en bon français veut dire : liberté pour les patrons de licencier comme ils le veulent, réduction drastique des assurances contre le chômage et abaissement massif des salaires, dans un pays comme l’Allemagne qui ignore la notion de salaire minimum. Avec un résultat bien connu : l’Allemagne s’enrichit, mais les Allemands s’appauvrissent.
Même du point de vue des économistes officielles, la politique d’étranglement suivie à l’égard de la Grèce paraît aberrante. Le chroniqueur vedette de BFM-TV, François Lenglet le répète : les gouvernements auraient dû laisser les créanciers – les grandes banques européennes – payer les frais de leurs prêts hasardeux ; les crises du capitalisme, répète Lenglet, se règlent toujours de la même manière, par « l’euthanasie des rentiers ». Ce que ne comprend pas Lenglet, c’est que c’est le capitalisme tout entier qui est devenu un capitalisme rentier, un capitalisme prêt à détruire ses propres bases nationales, et comptant sur l’exploitation des gisements de main d’œuvre « low coast » dans les pays émergeants pour se refaire une santé. L’aveuglement des économistes s’expliquent tout simplement parce qu’ils ne comprennent pas que le capitalisme européen a d’ores et déjà signé son acte de décès. Après la Grèce, on le sait, c’est au tour de l’Espagne, de l’Italie, peut-être aussi de la France, mais aussi de la vertueuse et très protestante Hollande qui ne parvient plus à réduire sa dette publique. Les rentiers européens ne veulent rien lâcher, les patrons se gavent de super-bonus et autres « coups de chapeaux » et dans leur gloutonnerie mortifère ils entraînent tout le monde avec eux.
Ex-ministre sarkozyste et successeur de DSK, Mme Lagarde, chez qui le cynisme des grands bourgeois le dispute à la bêtise la plus crasse, demande aux Grecs de payer leurs impôts s’ils veulent sortir de la crise. Elle oublie de dire que, pour elle, le problème est facile à régler. En vertu de son statut de fonctionnaire international, elle est exonérée de l’impôt sur le revenu pour son salaire de quelques 373000 € par an… Mais surtout elle oublie de dire que les mesures imposées aux Grecs par la « troïka » ne visent que les salariés et les retraités, c’est-à-dire ceux qui paient leurs impôts parce que leurs revenus sont connus, alors que les capitalistes, les spéculateurs … et l’Église orthodoxe grecque ne sont pas du tout mis à contribution. Tel est le niveau des grands dirigeants de la gouvernance internationale, ceux qui sont donc tout à fait qualifiés pour décider quelle est la « la seule politique possible ».
Pour autant, il ne semble que les solutions avancées par certains courants de la gauche « souverainiste » soient très pertinentes. Si la sortie de la Grèce de l’euro intervient, l’addition sera salée. Les plus riches s’en tireront en gardant leurs euros et les pauvres disposeront d’une monnaie dévaluée de 50% et donc d’un pouvoir d’achat taillé en pièce. Car le problème n’est pas l’euro mais bien le capitalisme ! Penser qu’on peut se sauver à l’intérieur du cadre national, en reconstituant un bon vieux capitalisme national protectionniste, voire mercantiliste, c’est ne rien comprendre à la réalité des rapports de production.
Les actuels dirigeants français commettent la même erreur mais en sens inverse. Ils pensent, eux, que l’on peut se sauver par un bon capitalisme européen et en relançant la « croissance ». Mais la « croissance » n’est rien d’autre le processus d’accumulation du capital, processus qui ne peut se poursuivre que tant que le taux de profit se maintient à un niveau suffisant pour permettre la reproduction élargie du capital. Or, comme nous avons eu de si nombreuses fois l’occasion de l’expliquer, la crise financière – et aujourd’hui la crise des « dettes souveraines » – n’est pas le résultat des actions de méchants capitalistes financiers mais le résultat « normal » de la crise du capital en général, en tant que mécanisme produisant de la valeur. L’endettement n’est que le moyen provisoire de produire du « capital fictif ».
Autrement, les premiers aussi bien que les seconds, les souverainistes radicaux aussi bien que les sociaux-démocrates croient (naïvement ?) qu’il n’y a pas d’autres solutions que celles qui se limitent à l’horizon du capitalisme. Et toutes ces chimères se fracasseront sur la réalité.
Nous reviendrons, dans un prochain article, sur les propositions qui permettraient, partant de la situation actuelle et de la nécessité de conjurer la catastrophe, permettraient d’amorcer, progressivement, une sortie du capitalisme.


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Commentaires

Problème mineur par user le Vendredi 01/06/2012 à 09:07

Décidément, un p'tit tacle à Mélenchon au passage semble indispensable :

« Notons en passant, qu’il est très curieux que le leader du Front de Gauche  (...) qui constitue le problème majeur. »
Alors comme ça, Mélenchon délaisserait un probleme majeur (le MES) pour s'occuper d'un probleme mineur (M. Le Pen). Le Front National, « un problème mineur ». Je l'avais encore jamais entendue, celle-là ! Un parti d'extrème droite qui progresse d'un million et demi de voix, « un problème mineur » ! Heureusement que mélenchon s'en occupe, du « un problème mineur », parce que dans les autres partis, on semble fort bien s'en accomoder.

Quant au problème majeur, s'il y en a bien un qui a tiré la sonnette d'alarme dans les premiers, c'est bien le député européen Mélenchon. Le 3 février 2012 avec un article intitulé "Le nouveau traité de l’Europe austéritaire" et 3 jours apres un autre article détaillant le MES "Le « remède » de la Troïka qui saigne les Etats" Sans compter les longs passages d'explication du MES dans ses discours de campagne. Accessoirement, il réclame depuis le début un référendum pour la ratification de ce traité en France.

Au lieu de considérer la candidature de Mélenchon comme une « faute politique », vous pourriez savoir gré à Mélenchon de s'occuper à la fois du problème mineur et du problème majeur, non ?


Re: Problème mineur par la-sociale le Vendredi 01/06/2012 à 16:13

Depuis plus de 30 ans, le lepénisme est le miroir aux alouettes qui permet de leurrer les belles âmes de gauche. Quand Mitterrand a organisé le grand virage de 1982-83, celui qui a vu la gauche faire "le sale boulot" selon l'expression de Laurent Fabius, la lutte antilépeniste est devenu un utile substitut. Au lieu de la lutte des classes, on allait lutter contre les "beaufs racistes" et c'est alors que Julien Dray en liaison avec Mitterrand a commencé l'opération "Touche pas à mon pote". En faisant du lepénisme l'ennemi principal pour ces élections législatives, Mélenchon ne fait, au fait que rééditer l'opération Dray de 2003, mais cette fois au bénéfice de Hollande.

Ceux qui voient une "menace fasciste" chez Mme Le Pen se moquent du monde. Où sont les squadristi?  Où sont les SA? Où sont les voyous qui font avaler de l'huile de ricin aux chefs syndicaux? Idéologiquement, le lepénisme est une mixture peu ragoûtant de la vieille droite française - genre "Indépendants et paysans" - et du poujadisme. Mais, je regrette de devoir le répéter, cela n'a aucun rapport avec le fascisme. En concentrant les feux sur Mme Le Pen, on exonère aussi ceux qui sont largement aussi racistes et xénophobes qu'elle, la garde rapprochée de feu Sarkozy, les Guéant et autres Brisson, ce mélange d'affairistes venus de l'extrême droite et de hauts fonctionnaires moralement corrompus.

Mais surtout on s'interdit de comprendre le vote Le Pen lui-même. Pourquoi les classes populaires sont elles aussi sensibles aux sirènes lepénistes? Est-ce en traitant Mme Le Pen de "folle" ou de "fasciste" qu'on aura supprimé les causes de cette glissade des classes populaires? Et si le FN avait tout simplement capté l'hostilité profonde contre la "gouvernance mondiale" et la construction européenne? Et si une part du vote FN d'avril 2012 était constituée de gros bataillons de ceux qui ont voté "NON" en 2005? Et si le vote Le Pen n'était finalement qu'un produit collatéral de l'européisme dans lequel droite et gauche social-démocrate communient, pour l'essentiel? Et si finalement, il restait dans le vote Le Pen, sous des formes méconnaissables un reste de la "conscience de classe", du refus de se faire donner la leçon par les brillants penseurs et les beaux parleurs qui ont organisé, couvert, planifié la destruction de la classe ouvrière française? On sait tout de même que dans cette affaire les deux septennats de Mitterrand ont tenu la place essentielle et que Mélenchon soit incapable de revenir de manière critique sur Mitterrand en dit long sur son aveuglement.


Re: Problème mineur par user le Samedi 02/06/2012 à 12:03

« faute politique », « aveuglement », cet homme a décidément toutes les tares ! En plus, il travaillerait pour Hollande comme Dray a travaillé pour Mitterrand. Quelle honte ! M. Le Pen ne disait-elle pas qu'il était la « voiture-balai de Hollande », d'ailleurs ? Quel déchirement cela à dû être pour vous de voter pour un type pareil...

Décidément, c'est bien à gauche que Mélenchon a ses pires ennemis. J'ai rencontré durant la campagne des gens de gauche qui tenaient ce meme raisonnement. Impossible de leur faire reconnaitre la moindre qualité au personnage. Ah si, ils lui reconnaissent une qualité : c'est un bon orateur. Mais immédiatement d'ajouter que c'est pour mieux embobiner les foules, mon enfant ! Pour eux, ni dieu ni maître. Ni rien du tout, d'ailleurs.

Il y a à gauche ceux qui pensent et écrivent, et ceux qui pensent et agissent. Heureusement. Même si parfois ils font des conneries. D'ailleurs le meilleur moyen de ne pas faire de conneries est de ne rien faire. Et sans Mélenchon et le Front de Gauche, pas sûr que Sarko ait été viré.

Quant au couplet « Et si finalement, il restait dans le vote Le Pen, sous des formes méconnaissables un reste de la "conscience de classe", du refus de se faire donner la leçon par les brillants penseurs et les beaux parleurs qui ont organisé, couvert, planifié la destruction de la classe ouvrière française ? » c'est un classique à propos des "excuses" qu'on pourrait trouver aux électeur du parti de la haine des étrangers. Pas d'accord. Ces électeurs ne sont que des xénophobes qui trouvent là un moyen d'exprimer leurs opinions, c'est tout. Et d'autant plus facilement que sa représentante est invitée à la télé avec les égards dus à un parti devenu respectable. Car la Le Pen, c'est par la télé qu'elle rentre chez les gens, pas en faisant du porte-à-porte.

Question : et si ceux qui ont voté FdG l'avaient fait par « conscience de classe, du refus de se faire donner la leçon par les brillants penseurs et les beaux parleurs qui ont organisé, couvert, planifié la destruction de la classe ouvrière française ? ». Et que s'ils n'ont pas voté Le Pen, c'est parce qu'ils n'ont pas besoin de la "haine de l'autre" pour exister ? On était 4 millions dans les urnes et plus de 100.000 à la Bastille. « faute politique » et « aveuglement » aussi ?

Pour moi, la faute politique, c'est de dézinguer aveuglément tout ce qu'entreprend Mélenchon et le Front de Gauche. Ca, par contre, ç'est tout bénéfice pour Hollande...


Re: Problème mineur par la-sociale le Dimanche 03/06/2012 à 11:51

Comme j'ai voté Mélenchon et que je ne le regrette pas, au moins 90% de cette réponse du courageux "user" (?) tombe à plat. Mais le point important est ici:

"Quant au couplet « Et si finalement, il restait dans le vote Le Pen, sous des formes méconnaissables un reste de la "conscience de classe", du refus de se faire donner la leçon par les brillants penseurs et les beaux parleurs qui ont organisé, couvert, planifié la destruction de la classe ouvrière française ? » c'est un classique à propos des "excuses" qu'on pourrait trouver aux électeur du parti de la haine des étrangers. Pas d'accord. Ces électeurs ne sont que des xénophobes qui trouvent là un moyen d'exprimer leurs opinions, c'est tout. Et d'autant plus facilement que sa représentante est invitée à la télé avec les égards dus à un parti devenu respectable. Car la Le Pen, c'est par la télé qu'elle rentre chez les gens, pas en faisant du porte-à-porte."

Il s'agit de la posture classique qui consiste à donner des leçons de morale aux "masses", à ces "salauds de pauvres" des anciens fiefs socialistes ou communistes qui ont souvent placé Le Pen en  deuxième position. Mais précisément la politique ne consiste pas à donner des leçons de morale, mais à s'appuyer sur la dynamique des forces sociales et à en comprendre les ressorts. Pourquoi le vote Le Pen recoupe-t-il la carte de la France désindustrialisée, la carte des cimetières de la classe ouvrière traditionnelle? Notre donneur de leçons de morale est incapable de répondre à cette question politique. Il s'en prend aux "xénophobes". Évidemment, les élites mondialisées, les gens qui sautent d'un avion à l'autre, ne sont pas xénophobes. Mais si on essayait de comprendre pourquoi la xénophobie progresse au fur et à mesure qu'on est expulsé des centres et des réseaux de l'économie mondiale, au fur et à mesure qu'on perd tout lien social réel, on pourrait alors comprendre que c'est bien la question politique de l'Europe, de la politique à suivre vis-à-vis du libre marché qui devient l'essentiel. Je renvoie à mon article publié dans le "Sarkophage" et intitulé Luttes de Classes et à un papier plus ancien: "Conservateur ou progressiste".

Un mot pour finir l'opposition entre ceux qui écrivent et ceux qui agissent est un grand classique de la "bêtise militante": que fait donc Mélenchon, à part faire des discours et causer dans les micros qui lui sont tendus? Je fais exactement comme lui: j'essaie de défendre mes idées par les seuls moyens dont je dispose, qui sont l'écrit. La démagogie anti-intellectuelle des prétendus  "hommes d'action" est vraiment lassante.



Xénophobes à l'insu de leur plein gré par user le Mercredi 06/06/2012 à 18:00

« Il s'agit de la posture classique qui consiste à donner des leçons de morale aux "masses", à ces "salauds de pauvres" des anciens fiefs socialistes ou communistes qui ont souvent placé Le Pen en  deuxième position (...) Mais si on essayait de comprendre pourquoi la xénophobie progresse au fur et à mesure qu'on est expulsé des centres et des réseaux de l'économie mondiale, au fur et à mesure qu'on perd tout lien social réel, on pourrait alors comprendre que c'est bien la question politique de l'Europe, de la politique à suivre vis-à-vis du libre marché qui devient l'essentiel. »

Elle est un peu fort de café, celle-là. Expliquer que le refus de l'Europe du libre marché conduit naturellement à voter Front National, faut oser. Que l'on refuse de voter "UMPS", rien que de normal puisque c'est justement l'UMP et LE PS qui ont organisé cette Europe-là. Mais bon sang, ça n'oblige pas à voter FN ! Des partis anti-UMPS, il y en a un paquet, non ? C'est pas le choix qui manque, surtout en 2012 ! Alors qu'est-ce qui fait que c'est le FN qui récolte les votes ? C'est bien son programme, non ? Et c'est quoi le principal thème du programme du FN, si c'est pas "la France aux Français" ? Désolé, je ne peux entrer dans le jeu qui consiste à penser qu'il ne s'agirait que de pauvres gens déboussolés et qui voteraient FN par désespoir. Au contraire, je suis convaincu qu'ils le font en toute conscience. Et c'est pas pour rien si le slogan des candidats FN aux législatives est « Pour une Assemblée vraiment Nationale ! » C'est parce que c'est "vendeur".
« Un mot pour finir l'opposition entre ceux qui écrivent et ceux qui agissent est un grand classique de la "bêtise militante" »
Pas de bol, je ne suis encarté nulle part. Il faut donc enlever l'adjectif "militante", et il ne reste plus que "bêtise". Merci pour le compliment. Mais maintenant que vous en parlez, je vais y réfléchir.
Si vous m'aviez bien lu, j'ai écrit « ceux qui pensent et écrivent, et ceux qui pensent et agissent ». Je lis les uns et soutiens les autres quand ils vont dans le sens de mes idées. Je ne les oppose pas, je souligne simplement qu'heureusement certains essayent de mettre en mouvement leur réflexions, sinon les idées ne resteraient que des idées. Et que je trouve que la moindre des choses serait de soutenir ces gens-là plutôt que de leur mettre des bâtons dans les roues. D'autant que si je vous ai bien lu (de « L'illusion plurielle » au « Cauchemar de Marx »), les différences d'analyse entre vous et Mélenchon sont minimes. Mais vous, combien d'articles de Mélenchon avez-vous lu sur son blog ? Combien de discours avez-vous écouté durant la campagne ? Moi, tous. J'ai donc le sentiment de connaitre autant ce que dit Collin* que ce que dit Mélenchon. Et je trouve que ce type mérite un minimum de respect, à défaut d'encouragement.

PS : concernant « courageux "user" (?) », ça n'est pas ma faute si votre logiciel publie obligatoirement les articles sous le login de connexion, et qu'aucun champ ne permet de le changer quand on écrit un commentaire...

PPS : A propos d'Europe, Mélenchon en parle encore une fois dans son dernier billet. Ne lisez que la première partie, la seconde est secondaire car elle parle de M. Le Pen ;-)

* Promis, j'achète bientôt « La longueur de la chaîne » !



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