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Vive la nation, messieurs !

Par Denis Collin • Internationale • Jeudi 26/03/2009 • 9 commentaires  • Lu 2439 fois • Version imprimable


Ici et là fleurissent toutes sortes de programmes électoraux qui réclament « une autre Europe », une Europe « sociale », une Europe « démocratique », et ainsi de suite. Et tous ces discours omettent soigneusement d’employer le mot « nation », un mot qui sent mauvais pour tous ces gens modernes et « post-nationaux ». Ainsi par exemple, une simple lecture des discours du meeting de lancement du « front de gauche » révèle que le mot « nation » est absent, qu’il n’est aucune trace de la souveraineté des nations et qu’on ne trouve que « nationaliste » (dérive à combattre) ou « national » dans les expressions qui indiquent que ce n’est pas le bon cadre…

Tous ces gens prétendent être les porteurs du « non » de 2005 et de l’opposition au traité de Lisbonne … en oubliant que dans les deux cas c’est la souveraineté nationale qui a été bafouée, souveraineté qu’ils continuent de bafouer à leur manière de gauche « branchée », de gauche « moderne », etc.

Rappelons tout de même à ces ignorants un bon vieux texte :

Article III - Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément.
(Déclaration des droits de l’homme et du citoyen adoptée en 1789 et jointe à la constitution de la République française)

Donc le Front dit de gauche, comme les fronts de droite, du centre et du PS, se contrefout de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, rien que ça !

Le souci de la paix et de la collaboration entre les peuples d’Europe est évidemment légitime. Mais il n’y a pas un peuple européen, pas une démocratie européenne, mais des peuples avec des régimes et des traditions politiques qui sont les leurs. Les rêveurs fédéralistes auraient voulu une véritable constitution fédérale, une proclamation commençant par « Nous, peuple d’Europe », sur le modèle américain. Mais aucun mouvement populaire n’existe qui pourrait soutenir un tel projet. Seule une confédération est possible, c’est-à-dire une association libre de nations qui se gouvernent elles-mêmes, décident de ne plus jamais se faire la guerre et décident de mettre en commun et sous contrôle certains des attributs de leur souveraineté. La condition d’existence d’une telle confédération pourrait être calquée sur le Traité de paix perpétuelle de Kant :

1/ La constitution républicaine de chacun des États, partie prenante de l’association, constitution républicaine étant entendue ici comme souveraineté populaire et séparation des pouvoirs.

2/ La reconnaissance de la souveraineté de chaque nation qui reste libre de décider elle-même de son propre sort – y compris, le cas échéant de sortir de l’union et, en tout cas, de n’obéir qu’aux règles auxquelles elle a librement consenti.

3/ La reconnaissance de certains droits de citoyens européens à tous les ressortissants de l’union, comme, par exemple, la liberté de circulation, la liberté d’établissement, la liberté d’adopter une autre nationalité que sa nationalité d’origine en cas d’installation prolongée dans un autre pays et, éventuellement, la possibilité de recours à une juridiction européenne pour faire respecter ses droits fondamentaux.

La construction européenne actuelle ne reconnaît que le troisième de ces points, et à condition que les droits en question ne soient pas des droits sociaux. Si elle défend (parfois) les droits individuels, l’UE se moque comme d’une guigne des droits politiques des peuples. À bien des égards, par son fonctionnement même, elle est un puissant accélérateur des évolutions oligarchiques consubstantielles au capitalisme. L’alternative pour les peuples européens est donc entre une union de républiques libres et une construction néo-impériale libre-échangiste qui signerait la fin de la liberté politique. Mais une telle construction libre-échangiste est vouée à l’impuissance et à la désagrégation, comme le montre, pour qui sait voir, l’évolution actuelle de l'UE face à la crise économique.

L’internationalisme mais non le « supranationalisme » : voilà ce qui seul peut refonder une opposition résolue à cette prison des peuples qu’est l’UE. Et l’internationalisme suppose la liberté des nations.

Que la social-démocratie qui a toujours eu partie liée avec l’impérialisme, et notamment avec l’impérialisme dominant, n’aime pas la liberté des nations, cela ne nous surprend pas. Que ceux qui prétendent construire un nouveau parti de gauche gardent avec la social-démocratie un lien sur cette question est hautement révélateur.




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Commentaires

par Anonyme le Vendredi 27/03/2009 à 02:00

Pas faux concernant l’UE. Mais qui pourrait affirmer qu’un produit historique est lui-même indépassable ?


par Marie le Lundi 30/03/2009 à 19:25

Très curieux ! Je ferai exactement le reproche inverse : pendant le congrès de fondation du PG Mélenchon n'avait que le mot "patrie" à la bouche, jusqu'à la nausée...

La social-démocratie a depuis longtemps renoncé à l'internationalisme, hélas. S'ils s'occupaient moins de "la" france et plus des travailleurs, ce serait une bonne chose.

Ni nation, ni patrie, ni frontière : le socialisme mondial !




Re: par la-sociale le Lundi 30/03/2009 à 21:53

Vous écrivez: "Ni nation, ni patrie, ni frontière". Mais c'est le capitalisme idéal. Pas nation: l'impérialisme a toujours été anti-national! Pas de frontière: mais c'est le programme commun de Lamy et DSK! Pas de patrie? Des individus sans appartenance, des nomades errant sur la planète au gré des besoins du capital: c'est en voie de réalisation. Et je ne sais pas si c'est vraiment le "socialisme mondial".

Moi, de toute façon, je suis opposé au "socialisme mondial". Je suis internationaliste, un mot qui dit assez qu'il suppose l'existence de nations! Le monde, c'est un peu grand; le socialisme mondial serait l'anarchie mondiale ou la tyrannie mondiale. Quant au mot "socialisme": comme la social-démocratie est "socialiste" et que l'URSS l'était aussi, ce qui a raté sur toute la ligne, c'est bien le socialisme. Le communisme c'"est bien mieux et bien plus clair et il serait temps d'essayer!

Denis Collin


Re: par Pierre Delvaux le Mardi 31/03/2009 à 15:45

Les nombreux échecs de "socialisme réalisé" au vingtième siècle reposent avant tout sur la prétention des divers régimes politiques concernés à transmuter des sociétés humaines de chair et de sang en projet théorique. Il en est de même aujourd'hui. Personne n'a le droit de décider pour les peuples s'il est mieux d'être dans une Europe fédéraliste ou dans le socialisme mondial. Je veux bien parler de socialisme à condition qu'il repose sur les choix libres de chacun de ces peuples, choix répondant à leurs besoins particuliers. Prétendre améliorer le sort des travailleurs en remplaçant les démocraties bourgoises européennes par un Etat fédéraliste européen est une escroquerie. Ce serait simplement pour ces travailleurs une perte de souveraineté supplémentaire puisqu'ils laisseraient le champ totalement libre à une commission européenne dépourvue de tout mandat populaire, tout comme le FMI et l'OMC dont j'ai entendu dire par leurs dirigeants (Strauss-Khan et Lamy) qu'ils étaient "internationalistes". N'oublions donc pas que les mots un sens et qu'ils peuvent être trahis par ceux qui les emploient. N'oublions pas non plus l'Histoire qui unit chaque peuple dans une communauté de destin particulière. En France, elle unit nos concitoyens autour de valeurs inscrites dans nos droits constitutionnels. Jusqu'à présent ces droits relevaient soit directement de l'Etat, soit des missions des services publics. Leur mise en oeuvre sur tout le territoire forgea pendant deux siècles la nation française sur les idées des Lumières : l'égalité, la fraternité, la laïcité, le progrès. Tous les menteurs de gauche, de Strauss-Khan à Mélenchon en passant par Besancenot et Laguiller, prétendent se réclamer de ces idées alors qu'ils portent celles du mondialisme. En fait d'égalité, ils sont pour l'équité et au progrès social ils préfèrent l'harmonisation sociale et la transformation sociale. Autant de notions qui s'inscrivent dans l'acceptation de l'économie de marché (reconnue par les deux premiers et dissimulée par les deux autres). De fait, dans l'Europe mondialiste, le respect de nos droits constitutionnels sur tout le territoire est devenu une aspiration révolutionnaire. Pour l'immense majorité de nos concitoyens, le droit de pouvoir se soigner, d'avoir un emploi stable avec un vrai salaire, d'avoir un logement décent, une école de qualité à proximité, ce sont des droits élémentaires dans lesquels ils se retrouvent et que la communauté nationale se devait, jusqu'alors de leur assurer. Aujourd'hui, dans un cynisme remarquable, des dirigeants de gauche leur demandent de rogner sur ces droits (c'est peu dire) au nom de l'harmonisation, au nom d'une solidarité "internationaliste". Bien que les mass-media fassent tout pour l'occulter, ce discours est de plus en plus insupportable pour la plupart des Français à qui on demande de renier ainsi leurs valeurs. C'est pourquoi leur regroupement autour de ces valeurs et des droits y afférant est ce qu'il y a de plus à craindre pour l'oligarchie mondiale. Cest pourquoi la nation est notre dernier appui. Et c'est pourquoi La SOCIALE soutient l'appel pour la défense de nos droits constitutionnels (http://www.pournosdroitsfondamentaux.sgdg.org/). 

             C'est en cela que la nation constitue le dernier rempart face au capitalisme mondialisé qui atomise les individus.

Les peuples ont chacun leur Histoire, une communauté de destin qui doit être respectée et qui est le dernier rempart contre le capitalisme mondialisé. En France, nos concitoyens se retrouvent


C'est aux peuples eux-mêmes de décider de leur destin et à eux seuls de savoir ce qui est bon pour eux, que ce soit une Europe fédéraliste ou un socialisme mondial.


Re: par Pierre Delvaux le Mardi 31/03/2009 à 15:48

Les trois derniers petits paragraphes du texte précédent, c'est, comme vous vous en êtes peut-être douté, du brouillon non effacé à ne pas prendre en compte. Désolé pour ce désagrément.

Pierre


par Serge_Gomond le Mardi 31/03/2009 à 13:51

Le ciment qui unit actuellement les membres de cette Europe : « Une libre concurrence non faussée entre ses États membres », une Europe néo-libérale, (le système qui vient de s’effondrer faut-il le rappeler ?), c-à-d, une dictature molle, et le reste…, tout le reste n’est que du blabla.

Pour corroborer ce qui est écrit dans cet excellent texte, voici quelques articles de la fameuse constitution de 1793, qui n’a malheureusement jamais été appliquée, car une bande de faussaires et d’intrigants c’est ingénié à flouer le peuple de sa souveraineté :

 

ARTICLE 2. Les NATIONS ne forment qu’une seule famille : une même cause à défendre contre l’oppression des tyrans, (en l’occurrence ce ne sont plus les représentants autoproclamés sur terre du divins(?), mais les "maîtres du monde", c’est à peu près la même chose) leurs communications commerciales, (il s’agit maintenant d’une dictature économique que nous impose l’Europe des commissaires et les dirigeants politiques des États, de moins en moins Nations) la réciprocité des secours hospitaliers qu’elles se doivent, leur font un besoin de vivre unies.

 

ARTICLE 3.La guerre entre NATIONS est un crime de lèze-HUMANITÉ, commis par des rois, des despotes, des ambitieux, des intrigans dominateurs. Ces oppresseurs des humains sont hors de leurs lois, et ceux qui en purgent la terre ont bien mérité du monde entier.

 

ART. 8.L'EXERCICE DE LA SOUVERAINETÉ appartient à toutes les NATIONS ; en elles seules réside essentiellement la TOUTE-PUISSANCE : elle est une, indivisible, inaliénable, imprescriptible, peut se déléguer par des mandats, et jamais, jamais se représenter.

Un seul pouvoir réside dans tous les ÉTATS, celui des NATIONS SOUVERAINES : les autorités CRÉÉES en sont des émanations qui leur demeurent toujours subordonnées.

 

ART. 10.L'EXERCICE DE LA SOUVERAINETÉ des NATIONS se divise en huit parties également distinctes les unes des autres ; c’est le droit qu'ont les HOMMES DANS L'ÉTAT SOCIAL, I°. d'élire sans intermédiaires à toutes les fonctions publiques ; 2°. de discuter les intérêts de la SOCIÉTÉ ; 3°. D'EXPRIMER PARTIELLEMENT DES VOEUX, DES INTENTIONS, COLLECTIVEMENT DES VOLONTÉS, AUX MANDATAIRES COMMIS POUR PROPOSER DES LOIS, ET CONCOURIR AINSI PERSONNELLEMENT A LEUR FORMATION ; (1) 4°. de rappeler et faire punir des délégués qui trahissent les intérêts de leurs COMMETTANS ; 5°. de constater la nécessité des contributions publiques ; de les consentir LIBREMENT, d’en suivre l’emploi, d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée ; 6°. de demander compte à tout fonctionnaire public, administrateur, agent, dépositaire des deniers NATIONAUX de leur gestion ; 7°. d’examiner, refuser ou sanctionner les décrets que proposent les mandataires pour leur donner force de LOIS, et les rendre exécutables ; 8°. le droit des CITOYENS pris en masse dans un Etat, de revoir, refondre, modifier, changer LE CONTRAT SOCIAL quand il leur plaît.

 

ART. 22.LA RÉSISTANCE A L’OPPRESSION EST LE DROIT PRÉCI EUX D’INSURRECTION : il ne doit connaître de LOIS que celle de la nécessité.

Il Y A OPPRESSION, quand la SOUVERAINETÉ D'UNE NATION est usurpée, envahie par des rois, des despotes, des dictateurs, des ambitieux, des intrigans dominateurs, des tyrans enfin, sous quelque forme qu’ils paraissent.

IL Y A OPPRESSlON, quand le régime militaire ou la force sont prépondérans dans un Etat.

IL Y A OPPRESSION, quand les autorités CRÉÉES sortent des limites que leur assigne le CONTRAT SOCIAL.

 

ART. 23.Lorsqu’une NATION SOUVERAINE se constitue en ETAT SOCIAL, ses diverses Sections envoient des Députés revêtus de mandats explicatifs ; rassemblés en commun, ces fondés de pouvoirs développent les intentions de leurs COMMETTANS, leur font des propositions de LOIS ; si la majorité les accepte, ces CONVENTIONS FONDAMENTALES forment un ensemble, nommé le CONTRAT SOCIAL.

 

ART. 30.LE MAINTIEN DES DROITS DE L'HOMME DANS L'ÉTAT SOCIAL, NÉCESSITE UNIVERSELLEMENT L'INDÉPENDANCE DES NATIONS SOUVERAINES.

Ainsi soit-il !

 [1]) Histoire révolutionnaire.

 Une nation sensible et généreuse végétoit sur un sol comblé des dons de la Nature ; une longue succession de brigands couronnés l’avait énervée et en même temps comme assoupie. Un jour la tyrannie fut si violente, que le sentiment de la douleur la réveilla tout en sursaut : elle voulut être libre, et ne sut d’abord comment s'y prendre. L’EXERCICE DE LA SOUVERAINETÉ dans les premières années, ne fut qu'une usurpation continuelle ; des députés nommés représentans furent envoyés investis de pouvoirs illimités, avec la mission sublime de faire le bien. Ceux-ci voulurent présumer la volonté générale ; leurs passions les empêchèrent de deviner juste ; cependant, des directoires de départemens, qui n'étaient point des sections DU PEUPLE SOUVERAIN, envoyèrent leurs adhésions à tels et tels décrets. Les devoirs les plus sacrés furent remplis nonchalamment ; les députés ne s’en aperçurent pas, car chaque jour de nouvelles adresses leur faisaient respirer le poison subtil des louanges. Les diverses sections DU PEUPLE SOUVERAIN vinrent humblement pétitionner à la barre ; ces vœux partiels allèrent tous par milliers s’amonceler, s’ensevelir dans la poussière des    comités. LA VOLONTÉ SOUVERAINE fut avilie, méconnue ; il y eut encore le fameux article des  lois réglementaires ; à lui tout seul il alimenta le despotisme pendant quatre ans, et lorsque deux fois le peuple s’insurgea, la contre-révolution se faisait législativement, conventionnellement ; il y eut encore.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . etc. etc. etc.

 

Articles complémentaires :

 

ART. 13.LA LIBERTÉ DES INDIVIDUS est le DROIT INCONTESTABLE QU’ILS ONT TOUS, DE VOTER, D’ÉLIRE, DE DISCUTER ET D’EXERCER DANS LES ASSEMBLÉES LA PORTION DE SOUVERAINETÉ qui revient à chacun. LE CONTRAT SOCIAL doit prévoir les cas où des Citoyens peuvent être suspendus ou interdits dans L'EXERCICE de ce DROIT.

LA LIBERTÉ DES INDIVIDUS consiste aussi en ce que tout homme est libre d’engager ses peines et son temps, mais qu’il ne puisse se vendre lui-même ni être acheté ; sa personne est inaliénable.

 

(des cas d’esclavage "moderne" ont été signalé en Europe même ! Le non respect de lois encadrant l’exploitation abusive de salariés, et les réactions plus que molles d’États membres  sont patents)

 

ART. 20.Les biens amassés aux dépens de la FORTUNE PUBLIQUE, par le vol, l’agiotage, le monopole, l’accaparement, deviennent des propriétés nationales, à l’instant où la SOCIÉTÉ acquiert par des faits constans la preuve de concussion.


Re: par FABRE Gilles le Jeudi 02/04/2009 à 19:35

Je recopie la question orale de Jean-Luc Mélenchon posait au Premier Ministre Fillon cette après midi au sénat.

"Question de Jean-Luc Mélenchon au gourvenement au sujet de l’OTAN
Jeudi, 02 Avril 2009 18:05 Jean-Luc MELENCHON

Monsieur le premier ministre, il est temps de rappeler aux militaires américains et aux responsables de la sécurité du président des Etats-Unis que Strasbourg n’est pas Bagdad. Les mesures inouïes de contrôle de la population qu’ils ont imposées, selon leurs détestables habitudes en la matière, sont insupportables ! Vous avez eu la faiblesse de les accepter.

Comment le gouvernement peut-il justifier le blocus de la ville de Strasbourg qui s’organise ? Comment justifiez-vous la démesure des atteintes à la liberté de circuler imposées à la ville de Strasbourg et à ses habitants ?
- La totalité des écoles primaires fermées vendredi
- 12 lycées et 11 collèges fermés vendredi et samedi.
- l’université fermée depuis une semaine pour empêcher les rassemblements d’étudiants
- Une quinzaine d’avenues, boulevards, places et rues vidées de leurs véhicules et de toute circulation.
- Des déviations sur 6 autoroutes de transit régional et international, avec un impact sur la circulation jusqu’à Nancy, Besançon et Bale.
- Des dizaines de milliers d’habitants de Strasbourg soumis à laissez-passer pour circuler à pied dans les zones orange et rouge.
- Des fouilles à la gare de l’Est

Et pire encore, depuis la semaine dernière, on assiste désormais à des atteintes inadmissibles à la liberté d’expression qui couvrent de ridicule leurs auteurs :

- approuvez-vous l’irruption illégale de policiers aux domiciles de personnes qui avaient pavoisé leur fenêtre de drapeaux pour la paix. Et la demande non moins illégale que les gens enlèvent ces drapeaux
- cautionnez-vous la systématisation de contrôles d’identité harcelant contre toutes les personnes arborant des signes pacifistes ou d’opposition à l’OTAN! Eh bien, sachez que pour notre part nous encourageons à porter ces insignes et nous appelons nos concitoyens à pavoiser pour la paix!
A Strasbourg, la liberté de manifester est mise en cause avec le refus répété de la préfecture d’autoriser un parcours décent pour la manifestation anti-OTAN. Est-ce croyable ? La préfecture voulait carrément diriger cette manifestation vers l’Allemagne !

Monsieur le premier ministre, comptez-vous résister un peu aux injonctions américaines ? Que comptez vous faire pour rétablir les conditions élémentaires d’exercice des libertés constitutionnelles d’un peuple républicain lors de ce sommet ?

Notre groupe a exprimé à maintes reprises son opposition à l’OTAN. Oui nous sommes opposés au retour de la France dans le commandement intégré qui entraîne notre pays dans une dérive belliciste atlantiste contraire à l’intérêt national et européen. L’envoi de 150 gendarmes en Afghanistan, dont nous devrions plutôt retirer toutes nos forces, illustre la réalité de cette spirale du suivisme dans les aventures des Etats-Unis.

Monsieur le 1er ministre, après cet alignement, allez-vous rééquilibrer la position de votre gouvernement lors du sommet Union européenne / Etats-Unis qui se tiendra dimanche 5 avril à Prague ?

Ou bien allez-vous soutenir le projet de « grand marché transatlantique de la concurrence libre et non faussée sans entraves » que l’Union européenne prépare dans le dos des citoyens avec les Etats-Unis ? Quand comptez vous demander aux Français leur avis sur ce nouveau projet de déréglementation mondiale qui contredit les gesticulations prétendument régulatrices au G20.

Avec
- l’alignement de la France sur l’OTAN,
- l’enterrement de toute défense européenne indépendante par le Traité de Lisbonne,
- la dilution de l’Europe dans un grand marché transatlantique ;

Comment définissez-vous désormais l’« indépendance nationale » des Français, dont le président est le garant d’après la constitution ?

Que restera-t-il de la souveraineté du peuple qui fonde la République et commande sans partage à ses armes ?

http://www.lepartidegauche.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=601:question-au-gourvenement-de-jean-luc-melenchon-au-sujet-de-lotan-&catid=58:actualites&Itemid=116 "


Re: par la-sociale le Vendredi 03/04/2009 à 23:26

Bon discours en effet. La conclusion en est assez simple: la défense de l'UE par l'OTAN est actée dans le traité de Maastricht.  On peut donc supposer que le PG mettra la dénonciation du traité de Maastricht dans son programme.

Du point de vue de l'histoire proche, on rappellera qu'un des grands événements qui ramènent la France directement dans le sillage de la politique US fut dans des années 80 la prise de position de Mitterrand en faveur de l'installation des Pershing US en RFA. Mitterrand a jeté tout son poids dans la bataille pour combattre le "danger neutraliste" assez fort en Allemagne à cette époque. Un deuxième évènement, logique et dans la suite du précédent fut la participation de la France gouvernée par la "gauche" à la première coalition contre l'Irak lors de la guerre du Golfe.

En 2001, c'est encore un gouvernement de gauche - qui plus est un gouvernement auquel participait Mélenchon - qui a engagé les troupes françaises en Afghanistan derrière les États-Unis. Le but, on s'en souvient, était la "guerre au terrorisme et la restauration de la démocratie.  "Notre ami" Karzai, un vrai démocrate puisqu'il est l'ami des Américains et le nôtre par voie de conséquence directe, vient encore de faire progresser la cause des femmes. Ainsi la presse nous informe qu'un projet de loi est encours de discussion à Kaboul permettant de légaliser le viol conjugal. "Ce texte prévoyait initialement qu'"il est de la responsabilité de l'épouse d'être prête à satisfaire sexuellement son mari et de ne pas quitter la maison sans autorisation, sauf en cas de besoin ou de difficulté", selon l'AFP. Destiné à s'appliquer uniquement à la communauté chiite, qui représente entre 15 et 20 % de la population afghane, le projet de loi adopté au Parlement n'a pas encore été promulgué officiellement. Mais, face aux vives critiques de la communauté internationale, des députés ont assuré que le projet avait été amendé par le président Hamid Karzaï, dans un sens moins restrictif."(Le Monde).


Re: par regis le Samedi 04/04/2009 à 02:27

« Comment définissez-vous désormais l’« indépendance nationale » des Français, dont le président est le garant d’après la constitution ? »

Monsieur Mélenchon, vous faites, ici, briller la constitution de la Vième république qui, n’étant pas démocratique, n’est aucunement un obstacle à cette aliénation de l’indépendance nationale, puisque remettant à un seul homme le pouvoir d’en décider.

« The show » parlementaire « must go on »  dans la tradition du PS. Et pendant ce temps 79900 chômeurs supplémentaires en février….

Gilles Fabre, ne faut-il pas s’engager concrètement pour tenter de mettre en terme à cette saignée qui ne peut qu’aboutir à un plus grand affaiblissement de la classe ouvrière ?



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