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Vous avez dit "islamophobie"?

Par Denis Collin • Actualités • Samedi 21/03/2015 • 2 commentaires  • Lu 3038 fois • Version imprimable


Les mots sont importants. Certains groupes de la « gauche de gauche » (NPA, EELV, PCF ...) ont cru bon de mettre leur nom au bas de l'appel à un meeting contre « l'islamophobie » qui s'est tenu le 6 mars dernier, sous l’égide de l’UOIF, du CCIF et d’autres organisations vouées à la propagande islamiste. Il est surprenant de voir des organisations qui se disent « de gauche », qui nous cassent les oreilles avec le « genre », le « mariage pour tous », et autres calembredaines « sociétales » aux côtés de groupes islamistes réactionnaires, le tout au nom de la lutte contre l'islamophobie. Question : celui qui critique les curés et l'Église est-il un « catholicophobe » ? Et tous ces culs-bénits de toutes les chapelles qui ne cessent de dénoncer les mécréants, les infidèles et aux athées, ne sont-ils pas alors des « athéophobes ». Nous eussions aimé que tous des combattants contre l'islamophobie manifestassent quelques préoccupations pour le sort des athées puisque dans de trop nombreux États encore l'athéisme est un crime, parfois puni de la peine de mort (ou de mille coups de fouets!). Il faut dire les choses comme elles sont : dénoncer le racisme dont sont victimes les immigrés d’origine arabe est absolument indispensable. Mais remplacer la lutte contre le racisme par lutte contre « l’islamophobie » c’est en réalité se rendre complice de l’islamisme, au moins de l’islamisme soft, à destination des idiots utiles, dans le genre de celui du roi du double langage, le sieur Tariq Ramadan.

L’islam est une religion et comme tel appartient à ce type de formation que Freud appelait « illusion délirante de l’humanité ». Tout homme qui vit sous la conduite de la raison ne peut que dénoncer cette « illusion délirante ». Les tenants de la lutte contre « l’islamophobie » voudraient-ils interdire la critique des religions et spécialement la critique de l’islam ? Je me permettrais d’ajouter que l’on ne peut pas mettre toutes les religions dans le même sac. Une religion qui prescrit la lapidation des femmes adultères et l’amputation de la main des voleurs (c’est la loi de Moïse, reprise dans la charia) n’est peut-être pas à mettre sur le même plan qu’une religion qui proscrit la lapidation des femmes adultères... même si dans ces affaires, « la lisière ne vaut pas mieux que le drap ».

L’islamisme, c’est un courant politique qui se propose d’imposer l’islam à toute la planète. Il en existe des formes douces et hypocrites, afin de séduire les gogos décervelés qui peuplent maintenant l’extrême gauche. Il en existe des formes étatiques plus ou moins totalitaires et généralement basées sur la rente pétrolière, de l’Arabie Saoudite au Qatar, par exemple. Il existe enfin des assassins professionnels, ceux d’Al Qaida et du prétendu « khalifat » de l’état islamique. Il y a des différences entre tous ces gens, sans aucun doute, mais aussi une profonde continuité. Les « doux » ont comme fonction principale de maquiller les crimes des « durs » ou de leur trouver des excuses. Des assassins tuent au nom d’Allah et les « doux » de crier « halte à l’islamophobie » ! Et cette ignoble manœuvre de diversion est couverte par les terribles révolutionnaires du NPA !

En fait la mise en avant de la lutte contre l’islamophobie vise à annexer tous les Arabes, tous les Turcs, tous les Kurdes, etc., tous les enfants d’immigrés arabes, turcs ... ou des régions d’Afrique dominée par l’islam, à une prétendue « communauté musulmane » instituée comme « victime ». Tous les Arabes ou les Turcs qui ne sont pas musulmans, tous les Arabes ou les Turcs athées, tous les Français à nom arabe ou turc, tous ceux qui pratiquent l’islam de temps en temps, pour l’aïd ou pour le ramadan, tous ceux-là qui n’ont rien demandé à personne qui veulent simplement vivre en bonne entente avec les citoyens du pays où ils travaillent ou du pays qui est le leur, les voilà embrigadés dans une « communauté », assignés à une identité obligatoire, dans une grande opération de manipulation qui escamote le simple fait que les travailleurs, quelque soit leur origine ou leur langue maternelle sont exploités par les capitalistes de toutes nationalités et de toutes origines.

L’ennemi de l’ouvrier immigré classé « musulman », ce n’est même pas le petit blanc un peu raciste, qui vote FN, c’est le patron qui l’exploite et en matière d’exploitation les patrons « musulmans » ne sont pas en reste – il suffit de connaître un peu les conditions des travailleurs du bâtiment au Qatar pour s’en rendre compte. Les femmes de ménage africaines qui travaillent pour faire le ménage dans les grands hôtels parisiens appartenant aux ploutocrates qataris font-elles « communauté » avec leur exploiteur de patron ?

Que le PCF cautionne ces basses manœuvres aux côtés des Indigènes de la République en dit long sur l’état de décomposition politique de ce parti. En ce qui concerne le NPA, son cas est vraiment désespéré. En tout cas, et la leçon vaut pour tous, si on veut lutter contre les progrès du FN devenu « majoritaire » chez les ouvriers et employés (juste derrière les abstentionnistes...) il faut refuse toute concession à l’islamisme et au communautarisme et qualifier l’islamisme pour ce qu’il est, à savoir une entreprise totalitaire.


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Commentaires

Idéologie de gauche par regis le Dimanche 22/03/2015 à 00:44

« Une religion qui prescrit la lapidation des femmes adultères et l’amputation de la main des voleurs (c’est la loi de Moïse, reprise dans la charia) n’est peut-être pas à mettre sur le même plan qu’une religion qui proscrit la lapidation des femmes adultères... même si dans ces affaires, « la lisière ne vaut pas mieux que le drap ».
Voilà qui pourrait vous valoir des procès en sorcellerie de la part de ces…comment dire ? « islamophiles » ? Mais la démocratie et donc la laïcité ne consiste-t-elle pas aussi à faire valoir la loi des hommes sur celle des dieux ?
A propos d’ « islamophobie » :
« Sournoise manipulation du sens et outil de torture de la nouvelle inquisition, l’accusation d’islamophobie a créé une peur d’être taxé d’islamophobe et, partant, elle a étendu l’espace de ce qui est interdit à la critique et à la réflexion et la contestation. Elle menace et donc paralyse puis s’érige en police des idées et tabou.» (Kamel Daoud, août 2013).


Comment des organisations féministes et de gauche peuvent-elles s’associer au mouvement marocain réactionnaire Participation et Spiritualité musulmanes (PSM) ? par Aglagal le Mercredi 01/04/2015 à 15:51

Hassan Aglagal, militant marocain membre du NPA, est scandalisé de voir Participation et Spiritualité musulmane, un mouvement religieux réactionnaire d’origine marocaine, participer régulièrement à des initiatives antiracistes aux côtés de formations de gauche. Suite à notre prise de position contre le fait de tenir meeting commun avec l’UOIF [1], il nous a sollicités pour rendre publique son indignation face à cet état de fait. Nous publions son texte ci-dessous.

Clarifications
Plusieurs militants ont pris récemment position contre le fait de tenir un meeting commun contre l'islamophobie avec des organisations réactionnaires se revendiquant de l'islam. Le nom de l'UOIF a été beaucoup cité. Cela va tout à fait dans le sens de ce que je dénonce depuis plusieurs années auprès de mes camarades s'agissant de la présence régulière parmi les signataires de ce type d'appels de l'association réactionnaire Participation et Spiritualité musulmanes (PSM), encore annoncée au meeting du 6 mars. Je vous propose donc de découvrir ce qu'est vraiment cette organisation, et pourquoi il n'est pas possible de s'allier avec elle dans le cadre d'une lutte antiraciste qu'il est pourtant en effet primordial de mener.

Manif pour Tous et Alliance Vita

http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article34592
Participation et Spiritualité musulmanes (PSM) est l'association qui représente en France le mouvement Al Adl Wal Ihsane (Justice et Bienfaisance), mouvement de l'islam politique fondé en 1973 au Maroc par le savant religieux Abdelassame Yassine (1928-2012) qu'elle considère comme « un père intellectuel et spirituel ». PSM est essentiellement à l’œuvre en France pour mettre en lumière, auprès d’un plus large public, l’homme qu'il fut et ses enseignements.

Cependant, tout comme l'UOIF, PSM n'est pas une organisation à vocation purement religieuse et n'hésite pas à s'impliquer activement dans les débats de société, défendant des positions tout à fait réactionnaires. Elle a ainsi appelé à manifester le 24 mars 2013 à côté de la droite et l'extrême droite lors de « La Manif Pour Tous » et affiche sans vergogne sa sympathie pour l'Alliance Vita, l'un des principaux lobbys français anti-IVG. PSM a d'ailleurs participé à son université d'été 2013.

Un mouvement important au Maroc

Al Adl Wal Ihsane assure son implantation (recrutement, collectes d'argent...) en Europe à travers de nombreuses associations comme PSM. Il est présent en Europe, au Canada, au États-Unis, et compte plusieurs sections en France, en Espagne particulièrement au sud en Murcie, en Belgique, aux Pays-Bas, en Italie, en Allemagne, en Grande-Bretagne. Parmi les sections, sous forme d’associations qui ont été mises en place par ses membres résidant en Europe et en Amérique du Nord, l’Observatoire canadien des droits de l’homme, l’Association pour la liberté et la dignité en Europe , PSM. Le dirigeant de ce mouvement en Europe, Ahmed Rahmani, a crée l’Association islamique de bienfaisance et a organisé un congrès islamique en 2007 à Bruxelles en présence de 11 000 participants venus de toute l'Europe. Ce mouvement n’est pas uniquement la plus grande force politique organisée au Maroc, mais aussi une organisation très implantée dans les pays où il y a une forte présence d’immigrés marocains.

Au Maroc, Al Adl Wal Ihsane s'est fait connaître en s'investissant dans les mobilisations contre les guerres en Irak et pour la Palestine. Pendant le mouvement du 20 février, Al Adl Wal Ihssane était la plus grosse organisation avant son retrait injustifié suite à l'arrivée de le l'autre parti islamiste, le Parti de la Justice et du Développement (PJD), au gouvernement en novembre 2011. S'il est impossible d'avoir des chiffres exacts concernant les effectifs et le budget de ce mouvement, il bénéficie sans aucun doute de fonds des monarchies du Golfe , mais aussi des sommes collectées auprès de ses adhérents et de ses sympathisants à l'étranger.

Du sang sur les mains

Même si le mouvement dit bannir la violence, deux meurtres politiques ont été attribués à Al Adl au Maroc. Les milices des disciples de Yassine ont ainsi été impliquées directement dans l’assassinat de deux étudiants d'extrême gauche et militants de l'UNEM (Union Nationale des Étudiants du Maroc) : en novembre 1991 à Oujda et Mohamed Aït Ljid Benaïssa en mars 1993 à Fès.

En octobre 1991, Maâti Boumli a été enlevé puis assassiné à l’université d’Oujda. Douze étudiants adlistes ont été arrêtés puis condamnés à 20 ans de prison pour homicide. Malgré cela, la Jamaâ n’a jamais reconnu sa responsabilité, arguant que ses militants ont été « injustement emprisonnés pendant d’aussi longues années ». Le deuxième crime attribué à un militant d’Aldl Wa Ilhsane remonte au 25 février 1993. Benaïssa Aït El Jid a été assassiné près de l’université de Fès. La confrérie a été une nouvelle fois montrée du doigt mais il a fallu attendre 13 ans pour qu'en octobre 2006, Omar Mouhib, un de ses militants, soit enfin arrêté pour sa participation au meurtre d’Aït El Jid. Le procès s'est soldé par une condamnation en appel de Mouhib à dix ans de prison.

Ce sont les mêmes criminels d’autres groupes islamistes, qui partagent la même formation politico-religieuse que Adl wal Insane, qui ont assassiné Omar Benjelloun au Maroc, Mehdi Amil et Hussein Marwa au Liban, Faraj Fouda en Égypte,Tahar Djaout et Abdelkader Alloula en Algérie, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmien en Tunisie.

Une alliance impossible

Ce mouvement réactionnaire et obscurantiste, comme tous les mouvements de l’islam politique, ne cesse de répéter le slogan creux « l’islam est la solution » comme réponse aux questions concrètes dans le domaine social et politique, et d’exiger un retour pur et simple au passé pour appliquer la « Charia » et les lois du « véritable islam », celui de l’époque du prophète ! Ce courant politique, ayant profité antérieurement de la faiblesse de la gauche et de la montée des mouvements de même filiation idéologico-politique depuis que les Ayatollah se sont emparés du pouvoir en Iran, est devenu la plus grande force organisée au Maroc. De toute évidence, tous les mouvements islamistes réactionnaires comme celui de « Justice et bienfaisance » rejettent la laïcité et la séparation entre religion et politique et s’opposent à l’égalité des droits et à la liberté d’expression. Les membres de PSM n’ont aucun intérêt à dévoiler leur projet politique, et ont la capacité  de cacher leurs vraies idées en pratiquant  une certaine dissimulation « A taqiya »

C’est hallucinant de voir des organisations comme le NPA, le PCF, Ensemble, Les antifas du Capab fréquenter des associations réactionnaires comme le PSM et l'UOIF! Ces deux associations ne peuvent en aucun cas être des partenaires d'organisations de gauche très respectables.

S’il est juste de mener la bataille contre le racisme et contre TOUTES les oppressions, il ne faut la mener qu’avec des partenaires ayant une certaine crédibilité, et non avec des organisations réactionnaires et obscurantiste comme PSM et l'UOIF !



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