Les mots sont importants. Certains groupes de la « gauche de gauche » (NPA, EELV, PCF ...) ont cru bon de mettre leur nom au bas de l'appel à un meeting contre « l'islamophobie » qui s'est tenu le 6 mars dernier, sous l’égide de l’UOIF, du CCIF et d’autres organisations vouées à la propagande islamiste. Il est surprenant de voir des organisations qui se disent « de gauche », qui nous cassent les oreilles avec le « genre », le « mariage pour tous », et autres calembredaines « sociétales » aux côtés de groupes islamistes réactionnaires, le tout au nom de la lutte contre l'islamophobie. Question : celui qui critique les curés et l'Église est-il un « catholicophobe » ? Et tous ces culs-bénits de toutes les chapelles qui ne cessent de dénoncer les mécréants, les infidèles et aux athées, ne sont-ils pas alors des « athéophobes ». Nous eussions aimé que tous des combattants contre l'islamophobie manifestassent quelques préoccupations pour le sort des athées puisque dans de trop nombreux États encore l'athéisme est un crime, parfois puni de la peine de mort (ou de mille coups de fouets!). Il faut dire les choses comme elles sont : dénoncer le racisme dont sont victimes les immigrés d’origine arabe est absolument indispensable. Mais remplacer la lutte contre le racisme par lutte contre « l’islamophobie » c’est en réalité se rendre complice de l’islamisme, au moins de l’islamisme soft, à destination des idiots utiles, dans le genre de celui du roi du double langage, le sieur Tariq Ramadan.
L’islam est une religion et comme tel appartient à ce type de formation que Freud appelait « illusion délirante de l’humanité ». Tout homme qui vit sous la conduite de la raison ne peut que dénoncer cette « illusion délirante ». Les tenants de la lutte contre « l’islamophobie » voudraient-ils interdire la critique des religions et spécialement la critique de l’islam ? Je me permettrais d’ajouter que l’on ne peut pas mettre toutes les religions dans le même sac. Une religion qui prescrit la lapidation des femmes adultères et l’amputation de la main des voleurs (c’est la loi de Moïse, reprise dans la charia) n’est peut-être pas à mettre sur le même plan qu’une religion qui proscrit la lapidation des femmes adultères... même si dans ces affaires, « la lisière ne vaut pas mieux que le drap ».
L’islamisme, c’est un courant politique qui se propose d’imposer l’islam à toute la planète. Il en existe des formes douces et hypocrites, afin de séduire les gogos décervelés qui peuplent maintenant l’extrême gauche. Il en existe des formes étatiques plus ou moins totalitaires et généralement basées sur la rente pétrolière, de l’Arabie Saoudite au Qatar, par exemple. Il existe enfin des assassins professionnels, ceux d’Al Qaida et du prétendu « khalifat » de l’état islamique. Il y a des différences entre tous ces gens, sans aucun doute, mais aussi une profonde continuité. Les « doux » ont comme fonction principale de maquiller les crimes des « durs » ou de leur trouver des excuses. Des assassins tuent au nom d’Allah et les « doux » de crier « halte à l’islamophobie » ! Et cette ignoble manœuvre de diversion est couverte par les terribles révolutionnaires du NPA !
En fait la mise en avant de la lutte contre l’islamophobie vise à annexer tous les Arabes, tous les Turcs, tous les Kurdes, etc., tous les enfants d’immigrés arabes, turcs ... ou des régions d’Afrique dominée par l’islam, à une prétendue « communauté musulmane » instituée comme « victime ». Tous les Arabes ou les Turcs qui ne sont pas musulmans, tous les Arabes ou les Turcs athées, tous les Français à nom arabe ou turc, tous ceux qui pratiquent l’islam de temps en temps, pour l’aïd ou pour le ramadan, tous ceux-là qui n’ont rien demandé à personne qui veulent simplement vivre en bonne entente avec les citoyens du pays où ils travaillent ou du pays qui est le leur, les voilà embrigadés dans une « communauté », assignés à une identité obligatoire, dans une grande opération de manipulation qui escamote le simple fait que les travailleurs, quelque soit leur origine ou leur langue maternelle sont exploités par les capitalistes de toutes nationalités et de toutes origines.
L’ennemi de l’ouvrier immigré classé « musulman », ce n’est même pas le petit blanc un peu raciste, qui vote FN, c’est le patron qui l’exploite et en matière d’exploitation les patrons « musulmans » ne sont pas en reste – il suffit de connaître un peu les conditions des travailleurs du bâtiment au Qatar pour s’en rendre compte. Les femmes de ménage africaines qui travaillent pour faire le ménage dans les grands hôtels parisiens appartenant aux ploutocrates qataris font-elles « communauté » avec leur exploiteur de patron ?
Que le PCF cautionne ces basses manœuvres aux côtés des Indigènes de la République en dit long sur l’état de décomposition politique de ce parti. En ce qui concerne le NPA, son cas est vraiment désespéré. En tout cas, et la leçon vaut pour tous, si on veut lutter contre les progrès du FN devenu « majoritaire » chez les ouvriers et employés (juste derrière les abstentionnistes...) il faut refuse toute concession à l’islamisme et au communautarisme et qualifier l’islamisme pour ce qu’il est, à savoir une entreprise totalitaire.
« Une religion qui prescrit la lapidation des femmes adultères et l’amputation de la main des voleurs (c’est la loi de Moïse, reprise dans la charia) n’est peut-être pas à mettre sur le même plan qu’une religion qui proscrit la lapidation des femmes adultères... même si dans ces affaires, « la lisière ne vaut pas mieux que le drap ».
Voilà qui pourrait vous valoir des procès en sorcellerie de la part de ces…comment dire ? « islamophiles » ? Mais la démocratie et donc la laïcité ne consiste-t-elle pas aussi à faire valoir la loi des hommes sur celle des dieux ?
A propos d’ « islamophobie » :
« Sournoise manipulation du sens et outil de torture de la nouvelle inquisition, l’accusation d’islamophobie a créé une peur d’être taxé d’islamophobe et, partant, elle a étendu l’espace de ce qui est interdit à la critique et à la réflexion et la contestation. Elle menace et donc paralyse puis s’érige en police des idées et tabou.» (Kamel Daoud, août 2013).