Si ce retour sur l’histoire de France a un sens, ce ne peut être que celui de l’épouvante devant la sainte égalité civile et fiscale qu’initièrent les États Généraux, avant que l’Assemblée Nationale, quelque peu aidée par l’écho des fourches frappant aux portes des châteaux, ne décrète la suppression des privilèges de tous ordres.
Ce ne sont donc pas les « terribles Montagnards » de 1793-1794 que l’on rencontre en premier dans le collimateur de nos Cassandres, mais bien la grande secousse populaire interclassiste de 1789, qui abattit un régime de castes vermoulu, mais persuadé de son éternité.
Comme il y a peu à parier que dans l’inconscient, voire le très-conscient des intervenants médiatiques, notre nouveau Président et son parti représentent le sansculottisme en marche, et en armes, on ne peut qu’en déduire que ce que pointe leur bégaiement haineux (« 1789, 1789, 1789… ! ») tient tout bonnement au sentiment d’appartenir à une caste, que tout désormais sépare d’un océan de groupes sociaux populaires ou demi-populaires, heureusement tenus en laisse par l’anesthésie idéologique et publicitaire bien connue (que clamèrent déjà les premiers émigrés de l’été 1789) : « Malheureux qui osez toucher à ceux qui vous donnent travail, clientèle et protection, c’est à votre perte que vous courez en nous pénalisant… »
René Merle
le système à l'agonie a ses chantres qui sans pudeur professent un droit de nature de la caste des privilégiés à laquelle est venu s'adjoindre les parvenus. cette musique nauséabonde n'est pas nouvelle mais elle a trouvé une nouvelle assise dans la gestion néolibérale et son idéologie. qui promeuvent la concurrence à tous les niveaux: justification radicale non seulement de l'inégalité, mais aussi du processus qui instaure, renforce les inégalités de droit, de statut, de pouvoir et de ressources.
au demeurant le rappel historique avec 1789 est tout à fait judicieux. Faudra-t-il aller jusqu'à la proclamation de la patrie en danger, Patrie des salariés et opprimés en tout genre confronté à l'offensive de la caste qui n'a qu'une patrie : l'argent