S'identifier - S'inscrire - Contact

À propos de la mort de Johnny et du ramdam qu’on en fait.

Par Joel Tronquoy • Actualités • Lundi 11/12/2017 • 2 commentaires  • Lu 2249 fois • Version imprimable


En fait, ce n’est pas la démesure qui m’inquiète, l’hystérie des médias au-delà de toute retenue, mais la détresse : qu’on puisse investir tant dans un mec qui n’était pas antipathique, juste un peu paumé, qui aimait sincèrement le rock certes, mais qui n’avait rien d’original, plutôt gentil sûrement dans l’intimité, donc qu’on investisse tant dans cette créature médiatique, en dit beaucoup sur la détresse symbolique d’un peuple. Qu’on se déplace pour Hugo ou pour Zola, et qui se déplaçait ? le peuple qui croyait encore à une amélioration possible de sa condition… Là un « peuple » en perte d’identité qui ne se réfère pas à une valeur d’émancipation (valeurs d’ailleurs dont je doute de plus en plus) mais à une pauvre créature du spectacle. Et il n’y a aucune alternative. Pas de « grandeur » alternative, et paradoxalement un besoin, une demande de grandeur populaire, un besoin de culte et de sacré qui va s’exprimer aujourd’hui d’une façon si dérisoire avec des Harley Davidson et des vestes à franges, symboles de la francitude ou de la franchouillerie !

Donc une question quant à l’identité, au besoin d’identité, et au besoin de sacré, qui vont sans doute ensemble, dans la société du spectacle marchand, totalement profane. Au fond, le seul reste culturel, c’est que ça se finisse à l’église, car les chrétiens ont gardé le sens du culte et ont aussi un discours sur la mort - faillite de la République et de la laïcité en sus, ce déficit de sacré. C’est pour ça que c’est très dur d’assumer son athéisme, je sens en moi un besoin de sacré aussi, assez irrationnel, incompréhensible, mais irréductible. Je pense que le sacré, c’est la transmission, la transcendance. C’est le vertical, or dans cette horizontalité profane du monde, on manque de quelque chose. C’est là le déficit symbolique qui va s’exprimer grossièrement sans doute aujourd’hui, maladroitement. Je ne veux pas être méprisant, je comprends, mais je suis inquiet, parce que j’ai l’impression qu’on a perdu quelque chose en route. J’essaye de voir ce qui se passe comme un symptôme, et ça me rend profondément triste. Je comprends la tristesse de ceux qui l’ont aimé, mais j’ai du mal avec ce concert de louanges et ce culte dérisoire pour cette pâle copie qui fut "l’idole des jeunes". Au fond, on pleure sur sa jeunesse.

Partager cet article


Commentaires

La Sociale par Manitra123 le Mercredi 20/12/2017 à 15:40

  Pour moi, Jhonny reste l'idole des jeunes pour toujours. Il à marqué l'histoire de toute une génération durant sa carrière.


Lien croisé par Anonyme le Lundi 01/01/2018 à 20:23

Le journal de BORIS VICTOR : Les dernières publications de la Sociale - décemb : "11/12/17 - Ã€ propos de la mort de Johnny et du ramdam qu’on en fait."



Archives par mois


La Sociale

Il Quarto Stato