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A propos du Parti de Gauche 4 : de la déclaration de principes du Parti Socialiste au projet du Parti de Gauche…

Par Jacques Cotta • Actualités • Samedi 20/12/2008 • 7 commentaires  • Lu 2921 fois • Version imprimable


Dans la « pratique politique moderne », les déclarations de principes n’auraient de valeur que pour ceux qui voudraient bien les prendre au sérieux. Justement, nous sommes de ceux-là. Partir des idées n’est-il pas le meilleur moyen d’échapper aux relations qui ont cours bien souvent dans les formations politiques, qui substituent au débat sur le programme les ambitions des chefs, les batailles de personnes, les écuries qui se détestent…. Ainsi, l’analyse d’une des déclarations fondatrices du Parti de Gauche « la société que nous voulons » et sa comparaison à la déclaration de principes du parti socialiste adoptée le 14 juin 2008 méritent discussion pour tenter de cerner la trajectoire prise justement par le Parti de Gauche.

 

Première constatation : Dans l’une et dans l’autre, le lecteur trouvera très exactement, dans les expressions utilisées, des repères de « gauche », comme il est coutume de dire tant au Parti socialiste qu’au Parti de gauche. Par exemple, dans celle du parti socialiste, il notera que celui-ci « porte un projet de transformation sociale radicale ». Ce qui devrait en toute logique, si les mots avaient un sens, lui donner une place de choix dans le « front de transformation sociale » que les responsables du parti de gauche préconisent. Difficile là de trouver un clivage identifiant.

 

Deuxième constatation : les termes eux-mêmes semblent interchangeables.

  • Le Parti Socialiste se déclare « républicain » pour une « démocratie politique et une démocratie sociale », le Parti de Gauche se prononce pour une « refondation républicaine de la démocratie ».
  • le Parti Socialiste se dit « parti laïque » et « féministe ».Le Parti de gauche affirme son attachement à « la laïcité », « l’égalité entre hommes et femmes ».
  • Le Parti Socialiste s’affirme au service des hommes et de la planète » et pour « le développement durable », le Parti de Gauche déclare sa détermination à « préserver les écosystèmes planétaires pour préserver l’humanité elle-même ».
  • Le Parti Socialiste se dit « un parti européen » partisan d’une « Europe politique, démocratique, sociale et écologique », le Parti de Gauche –dont nous avons précédemment analysé les positions- affirme que « le changement de société auquel il aspire passe par une autre Europe » et dit vouloir « une réorientation profonde de l’Union européenne afin d’en faire un espace démocratique et social respectant la souveraineté populaire ».
  • Le Parti Socialiste se prononce « pour la redistribution permanente des ressources et des richesses », le Parti de Gauche se prononce « pour une redistribution des revenus entre le capital et le travail ».
  • Etc... 

 

  • Troisième constatation : les similitudes vont jusque dans les intentions affichées par l’un et par l’autre. Ainsi, le Parti de gauche « a vocation à devenir majoritaire et à prendre des responsabilités gouvernementales en s’appuyant sur une mobilisation massive, populaire et citoyenne » pendant que le Parti socialiste, « entend exercer les responsabilités de gouvernement, à tous les niveaux, afin de changer la société ».  L’un et l’autre affirment d’ailleurs que la question est celle du leadership, le premier entraînant légitimement les autres. S’agit-il déjà de l’annonce de retrouvailles futures? 

 

Une première conséquence s’impose. Pour permettre de s’y retrouver, il faut quitter les généralités et affirmer en quoi le nouveau parti de gauche se distingue, tranche avec le parti socialiste. Evidemment, les mots d’ordre, les priorités, les axes de bataille contre le gouvernement de Nicolas Sarkozy pourraient sembler suffisants. Mais là encore rien ne permet vraiment de distinguer l’un de l’autre. Qui a par exemple affirmé son intention « dans l’immédiat », de « nous opposer frontalement à la politique de la droite dans tous les domaines et par tous les moyens d’actions républicains à notre disposition » ? Le Parti de Gauche ? Le Parti Socialiste de Martine Aubry ? Les deux !

 

En réalité, la question qui se pose est de savoir si les similitudes entre la déclarations de principes du Parti de Gauche et du parti Socialiste ne sont qu’hasardeuses, ou au contraire, si elles expriment des convergences sur le fond. Cela pour le moins mérite discussion. En d’autre terme, la déclaration du Parti de Gauche est-elle en rupture avec celle du Parti Socialiste, ou est-elle de même nature ?

 

Pour nous éclairer, l’objectif affirmé par l’un et par l’autre permet d’y voir plus clair. Il dépasse la simple similitude des termes pour dégager une orientation politique assez proche l’une de l’autre.

  • Le parti socialiste affirme : « Le but de l’action socialiste est l’émancipation complète de la personne humaine ».
  • Le parti de Gauche affirme : « Nous voulons l’émancipation globale de la personne humaine ».

 

Mais qu’est-ce donc que cette « personne humaine » si chère à la fois à l’un et à l’autre ? La personne est une notion juridique et morale. Une personne émancipée est une personne qui jouit de toutes les libertés civiles et le cas échéant politiques. Pourquoi donc centrer, tant au Parti Socialiste qu’au Parti de Gauche[1] sur cette fameuse « personne humaine » dont soit dit en passant le capitalisme a réalisé l’émancipation globale en dégageant les individus des liens traditionnels de caste, d’obéissance aux lois de la famille, etc.… Mais le capitalisme a réalisé cette émancipation au compte de l’exploitation et de l’extorsion du profit. Et c’est cela que cache en réalité la « personne humaine ». Le concept de « personne humaine » aboutit à ne pas centrer le combat sur le système capitaliste lui-même qui organise l’aliénation et l’exploitation des individus vivants, à ne pas partir des classes sociales, donc des rapports de production. En effet, à l’émancipation « complète » de « la personne humaine » du parti socialiste, le parti de gauche aurait été plus inspiré d’opposer « l’émancipation des individus exploités et aliénés par le système capitaliste », en appuyant sur « l’émancipation sociale » qui place au cœur le combat contre les rapports sociaux de production capitaliste.

 

En l’état, les termes utilisés par le Parti de Gauche peuvent sembler « gauchir » ceux du parti socialiste. Mais quid sur le fond ?

« Pour atteindre l'objectif d'émancipation que nous visons, nous ne pouvons ni accepter ce système, ni nous contenter de l’amender et de l’humaniser ; nous devons le dépasser et proposer un autre développement qui fixe de nouvelles limites à la sphère marchande, ouvre de nouvelles perspectives à la sphère publique, propose de nouvelles formes de propriété de l’entreprise plus démocratiques, transparentes et plus relocalisées » peut-on lire dans la déclaration du Parti de Gauche. On notera la volonté de ne « pas amender », mais on ne trouvera trace de l’objectif historique du mouvement ouvrier organisé « de renverser le capitalisme », de « transformer les rapports de propriété », de « socialiser les moyens de production et d’échange » comme le disaient pourtant les mêmes dans le PS lorsqu’ils en étaient l’opposition[2]. On parle de « dépasser le capitalisme ». Dépasser ? S’agit-il d’aller plus vite ? Encore un mot qui permet toutes les interprétations, les plus vagues, les plus contradictoires. L’objectif est de proposer « un autre développement qui fixe de nouvelles limites à la sphère marchande ». S’agit-il d’un capitalisme revivifié ? Sans doute pas puisque la volonté de ne pas humaniser le système, de ne pas l’amender est exprimée. Alors, de quoi s’agit-il ? Comment retrouver un nouveau développement sans remettre en cause les rapports de production, la propriété privée, sans remettre en cause en définitive, sinon parfois dans les mots, mais pas dans les faits, le capitalisme lui-même ? Et que signifient « les nouvelles limites à la sphère marchande » ? Nicolas Sarkozy s’y est déjà employé en élargissant la sphère en question. On nous indique qu’il faut de « nouvelles formes de propriété plus démocratiques ».

 

Ces flous, ces généralités permettent de dégager une cohérence. Les déclarations de principes ont bien toute leur importance contrairement à ce que peuvent dire tous ceux qui ont l’habitude de s’en affranchir. Elles bornent les réponses apportées aux situations précises, et donc à la situation actuelle. Si le Parti de Gauche ne dit pas ce qui pourtant, pour les héritiers de Jaurès, voire du Mitterrand d’Epinay, devrait être naturel, c’est parce que leur déclaration de principe l’interdit. Aussi, aujourd’hui, rien sur la nationalisation du système bancaire qui permettrait par exemple de soutenir le développement d’un système de coopératives ouvrières, soustraites  à la spéculation, sur la nationalisation tout court d’entreprises qui délocalisent alors qu’elles font des bénéfices, rien sur les mesures protectionnistes minimales qui permettraient de sauver pans industriels et emplois, rien sur l’expropriation de grands spéculateurs et de grands propriétaires qui se trouvent au cœur de la crise… Le Parti de Gauche se donne de fait une coloration « social démocrate de gauche » décoré à la mode altermondialiste.

 

Revenons en effet au Parti Socialiste. « Les socialistes sont partisans d’une économie sociale et écologique de marché, une économie de marché régulée par la puissance publique, ainsi que par les partenaires sociaux qui a pour finalité la satisfaction des besoins sociaux essentiels. Le système voulu par les socialistes est une économie mixte, combinant un secteur privé dynamique, un secteur public efficace, des services publics de qualité accessibles à tous, un tiers secteur d’économie sociale et solidaire ». Marc Dolez avait bien raison hier de refuser de voter cette nouvelle déclaration de principes. Mais aujourd’hui ? Malgré la reconnaissance de l’économie de marché explicite au Parti Socialiste, « régulée », avec l’affirmation de « la satisfaction des besoins sociaux et d’un secteur public accessible à tous », où se trouve réellement la différence avec la Parti de Gauche? Les militants qui ont vécu au sein du parti socialiste avant la rupture « n’en pouvaient plus » disent-ils. Ils trouvent sans doute un espace de liberté dans la création du Parti de gauche. Cela est bien compréhensible, mais n’est pas le sujet. Pour ouvrir une perspective nouvelle, donc pour bâtir un nouveau parti, la question est d’abord celle du programme, des principes. Une « social démocratie » rénovée et gauchie peut-elle constituer une réponse à la crise du mouvement ouvrier, sa décomposition politique et morale ? Peut-on y voir la possibilité de répondre au désarroi des militants, des sympathisants, des syndicalistes, des travailleurs, salariés, jeunes ou retraités, qui savent d’expérience que cette voie est sans issue et qui sont disponibles pour toute proposition sérieuse ?

Voila entre autre le débat qui aurait pu se mener dans la création du Parti de Gauche, si ce débat avait été organisé largement… 

Jacques Cotta

 



[1] La seule différence d’adjectif « complète » pour le PS, « globale » pour le PG, rend la similitude pour le moins étrange.

[2] Par exemple la motion Dolez pour le congrès de Reims.


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Commentaires

par regis le Dimanche 21/12/2008 à 02:34

Chapeau bas ! Remarquable travail de fond. Peu habitué à ce type de discussion, j’en restais à m’agacer autour de la « personne humaine » qui peut aussi bien signifier le patron…

Merci.  


par Anonyme le Dimanche 21/12/2008 à 11:05

Aussi, aujourd’hui, rien sur la nationalisation du système bancaire qui permettrait par exemple de soutenir le développement d’un système de coopératives ouvrières, soustraites  à la spéculation, sur la nationalisation tout court d’entreprises qui délocalisent alors qu’elles font des bénéfices, rien sur les mesures protectionnistes minimales qui permettraient de sauver pans industriels et emplois, rien sur l’expropriation de grands spéculateurs et de grands propriétaires qui se trouvent au cœur de la crise…(...)
- - -
 
Jean-Luc Mélenchon, Paris, 30 novembre 2008 :
 
(...) C’est ce que nous avons appelé le bouclier social. La gravité de la crise que nous traversons justifie que l’on proclame un état d’exception économique. Dés lors des mesures d’intérêt public exceptionnel pour sauver l’économie productive et protéger le travail seraient pris. Par exemple la puissance publique opposerait un droit de moratoire suspensif sur les délocalisations et sur les licenciements boursiers.

De même, l’appareil financier et bancaire qui irrigue l’ensemble de l’économie ne doit plus être abandonné aux prédateurs qui le gèrent aujourd’hui : il doit passer sous contrôle public pour être orienté dans l’intérêt général.

De même contre l’Europe libérale passoire ouverte à tous les vents du libre échange absurde qui domine le monde, il faut exiger aux frontières de l’Union pendant cette période d’exception un tamis douanier qui bloque le dumping social et environnemental.

Et la France peut décréter un moratoire de toutes les mesures de libéralisations prévues par l’union européenne et notamment celles concernant l’ouverture a la concurrence dans l’énergie les transports. (...)


Re: par Patrick_Delattre le Lundi 22/12/2008 à 16:29

"De même contre l’Europe libérale passoire ouverte à tous les vents du libre échange absurde qui domine le monde, il faut exiger aux frontières de l’Union pendant cette période d’exception un tamis douanier qui bloque le dumping social et environnemental" JL Mélenchon

Voici une déclaration écrite qui a le mérite de la clarté. 

Cela veut dire qu' exceptionnellement, et si les 26 autres pays de l' UE sont d' accord, le PG au pouvoir rehaussera les tarifs douaniers. Donc, en tant normal (mais il me semble que la situation acuelle d' une bulle financière qui explose, est tout à fait normale) le PG sera pour le libre échange. Et comme les autres pays ne seront jamais d' accord avec cette idée protectionniste cela veut dire que cette déclaration n' est que poudre aux yeux socialiste.

A moins bien sûr que cette déclaration ne soit que celle de JL Mélenchon et  pas celle du futur PG. On peut rêver comme ont rêvé ceux qui pensaient que le MDC ne serait pas le CERES. 

Aujourd' hui tout laisse à penser que le PG est le faux nez de PRS. Espérons que l' avenir démentira ce bégaiement de l' histoire.

Mais cela semble décidément mal parti...
 

 


Finita la comedia par Serge_Gomond le Dimanche 21/12/2008 à 14:06

Finita la comédia

Jacques écrit : Pourquoi donc centrer, tant au Parti Socialiste qu’au Parti de Gauche [1] sur cette

fameuse « personne humaine » dont soit dit en passant le capitalisme a réalisé l’émancipation globale en

dégageant les individus des liens traditionnels de caste, d’obéissance aux lois de la famille, etc.…


sg : on peut y ajouter sexuelle (j'ai lu quelque part un texte de Denis soulignant l'importance de cette 

donnée dans la complétude du phénomène de terminaison de conquête aboutie et totale du paradigme :

laisser faire) et religieuse, qui manquaient à leur trophée. La soumission des salariés n'eu pas été

totale et entière pour ces conquérants de la doctrine "indiscutable" Ther Is No Alternative !

Jacque écrit : Mais le capitalisme a réalisé cette émancipation au compte de l’exploitation et de

l’extorsion du profit. Et c’est cela que cache en réalité la « personne humaine ». Le concept de «

personne humaine » aboutit à ne pas centrer le combat sur le système capitaliste lui-même qui organise

l’aliénation et l’exploitation des individus vivants, à ne pas partir des classes sociales, donc des

rapports de production. En effet, à l’émancipation « complète » de « la personne humaine » du parti

socialiste, le parti de gauche aurait été plus inspiré d’opposer « l’émancipation des individus

exploités et aliénés par le système capitaliste », en appuyant sur « l’émancipation sociale » qui place

au cœur le combat contre les rapports sociaux de production capitaliste.
 

sg : En trente ans, la part de profits que se sont octroyé les financiers et leurs actionnaires, a augmenté

de plus de 15% au détriment des salaires, et dans les pays "émergents", cette part passe à 50% ! Du

jamais vu ;leur avidité n'avait plus de limite...


Jacques écrit : Encore un mot qui permet toutes les interprétations, les plus vagues, les plus

contradictoires.


sg : Cette tactique sémantique est utilisée par le gouvernement Sarkozy, et plus précisément, par "son

écrivaillon" officiel, Guaino, c'est la stratégie qu'ils ont adopté dans pratiquement tous leurs

discours. Du flou, encore du flou, toujours plus flou...
 

Jacques écrit :  Marc Dolez avait bien raison hier de refuser de voter cette nouvelle déclaration de

principes. Mais aujourd’hui ? Malgré la reconnaissance de l’économie de marché explicite au Parti

Socialiste, « régulée », avec l’affirmation de « la satisfaction des besoins sociaux et d’un secteur

public accessible à tous », où se trouve réellement la différence avec la Parti de Gauche? Les militants

qui ont vécu au sein du parti socialiste avant la rupture « n’en pouvaient plus » disent-ils. Ils

trouvent sans doute un espace de liberté dans la création du Parti de gauche.
 

sg : Sans remettre en cause la sacro-sainte loi du marché, celle-là même qui c'est effondrée, et que tous les

gouvernement renflouent à coup de milliards sorti de nos poches ; l'addition c'est pour le peuple qui

leur sert d'alibi une fois tous les cinq ans et qu'ils évacuent le reste du temps.   


Deux combats unitaires en un par c_berthier le Lundi 29/12/2008 à 23:20

Des déclarations de principes plus "marxistes" n'ont empêché aucun parti de faillir à ses tâches. Espérons que PG fera mentir la tradition. Beaucoup de militants PG le savent et pourtant y ont adhéré. Gageons qu'ils seront vigilants! Et merci de les avertir. Au reste, il faut se concentrer sur l'essentiel. Il est simple.  
Présidentielle imperdable, candidate anti-socialiste, PS et PC divisés, silencieux, inefficaces comme jamais face à une droite agressive, une crise économique majeure et Bruxelles-la-rigueur: un boulevard politique est ouvert pour une force militante et unitaire pour les revendications et chasser la droite.
Pour le PG, reconstruire un front électoral semblable à celui victorieux le 29 mai 2005 va exiger en plus de sa propre construction et d'un accord "de front" avec le PCF:
- de mobiliser un nombre significatif et visible de militants et d'élus socialistes "nonistes" alors même que Martine Aubry semble avoir réduit au grand silence européen les Fabius, Hamon et autres Quiles.
- de décourager les tendances isolationnistes de la direction de la LCR qui ne saurait se faire voir publiquement en train de discuter avec le moindre socialiste.
L'unité est donc plus que jamais un combat à la fois urgent et concret
christian berthier


Re: Deux combats unitaires en un par la-sociale le Mardi 30/12/2008 à 21:18

Une précision tout de même puisqu'on parle de "front de gauche". Le front victorieux le 29 mai 2005 contre le TCE n'était pas un "front de gauche" en ce sens que ce n'était un front des partis estampillés "de gauche". Le FN, Villiers et une partie du RPR/UMP avaient appelé aussi à voter "non". Si on pose le problème en termes de classes sociales, c'est encore plus compliqué: les salariés (ouvriers et employés) qui avaient constitué la cohorte des "nonistes" ont voté majoritairement pour Nicolas Sarkozy... Penser qu'on pourra faire un "front de gauche majoritaire" sans se demander une minute pourquoi 51% des ouvriers ont voté à droite, c'est courir devant de graves déconvenues.

Quand il s'agit de dire "Non", c'est assez facile de réaliser un front large et majoritaire. Mais pour prendre le pouvoir, il faut une majorité qui dise "oui" à un projet, un programme, une espérance et là, c'est loin d'être gagné. En cultivant l'ambiguïté, en adoptant une déclaration de principes souvent décalquée sur celle que vient d'adopter le PS, le PG s'interdit de dégager cet objectif et préfère un électoralisme à courte vue. Et même sur ce point, il risque fort de perdre: entre une coalition Buffet/Mélenchon et Besancenot, pour qui un lycéen radicalisé ces dernières semaines votera-t-il? Et même ira-t-il voter? Car après tout, nous avons voté le 29 mai 2005! puisque les puissants se moquent de notre vote, à quoi se déplacer cette fois-ci?

Denis COLLIN


Lien croisé par Anonyme le Lundi 23/02/2009 à 12:47

socialiste de gauche 65 : "A propos du parti de Gauche 4 - de la"



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